A la faveur d’une conférence de presse organisée hier à la Bourse du Travail, les Secrétaires généraux des Confédérations en lutte ont réagi à la prestation du Chef de l’Etat du 27 janvier dernier face aux jeunes et ont décidé d’assigner en justice le président Boni Yayi.
Dans les tous prochains, le Chef de l’Etat béninois, Boni Yayi, pourrait être confronté à la justice. Ainsi en ont décidé lors de la conférence de presse qu’ils ont organisée hier, mardi 04 février 2014, les Secrétaires généraux des Confédérations en lutte. Ces derniers jugent en effet, leurs honneurs et leurs réputations souillés par les propos et insinuations du Chef de l’Etat selon lesquels les Secrétaires Généraux ont pris effectivement de l’argent chez celui qu’il imagine dans le cadre des débrayages en cours. Ils voudraient que le président Boni Yayi exhibe devant les juridictions les preuves de ses propos «diffamatoires». «Nous faisons cela surtout pour qu’il soit mis un terme au discrédit qu’on jette avec légèreté sur la personne des Secrétaires Généraux», ont précisé les conférenciers.
Analysant et décryptant sommairement le message du 27 janvier dernier du Chef de l’Etat, les Sg Lokossou, Todjinou, Chadaré, Dovonon, Iko et Mètongnon qui ont signifié leur indignation, se sont rendus à l’évidence d’une seule chose : «le président appelle à la guerre». Cela, pensent-ils, pour « masquer son accointance avérée, dans les faits graves de crimes économiques dont il tente d’imputer la responsabilité aujourd’hui à Monsieur Talon, son ami intime d’hier».
S’ils déclinent toute responsabilité directe ou indirecte dans les déboires actuels ou à venir du Président avec Monsieur TALON, les Sg disent prendre très au sérieux les menaces de mort proférées à leur encontre par le Chef de l’Etat. c’est pourquoi, ils préviennent que la responsabilité personnelle du Chef de l’Etat Boni Yayi sera engagée au cas où un malheur viendrait frapper l’un d’eux.
Echec des négociations
C’est un secret de polichinelle que les négociations gouvernement/centrales syndicales ouvertes le lundi dernier ont échoué. La responsable de cet échec cuisant, d’après l’analyse des responsables syndicaux, est imputable au gouvernement. Lequel qui par ses tournées visant à briser le mouvement de grève et à jeter les responsables syndicaux en pâture aux populations, à en croire les Sg, est loin d’être ouvert au dialogue comme il le prétend.
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Aussi, les Sg considèrent-ils, les défalcations effectuées par le Gouvernement pour fait de grève comme des provocations et leur restitution aux travailleurs comme un préalable sans un autre remède. «Si le gouvernement ne restitue pas les sommes défalquées, il aura fait l’option de l’affrontement», a indiqué le Sg Chadaré. Et au Sg Lokossou de prévenir que la grève continuera tant que les défalcations ne sont pas restituées.
Donnant leurs disponibilités à retourner à la table de négociation autour de laquelle seront bien assis seuls les membres du gouvernement et les centrales signataires de motion de grève, les Sg qui ont tenu à préciser que «les Centrales ne luttent pas pour l’accession à un quelconque pouvoir ni pour un soulèvement populaire », ne démordent pas pour autant. La lutte se poursuit jusqu’à la satisfaction totale des revendications syndicales. Car, selon le Sg Iko, « il n’y a rien de difficile, qu’on -les travailleurs- ait demandé et qu’on – le gouvernement- ne puisse satisfaire».