La Crise simulée au Festival international du théâtre du Bénin (Fitheb) depuis huit mois déjà est quand même la bienvenue chez certains acteurs du milieu. En dépit de son caractère fatal au théâtre béninois, elle profite évidemment à une frange de personnes.
Entre autres, et sans nul doute, l’équipe dirigeante en place avec à sa tête Pascal Wanou, le Directeur du Festival dont le mandat est venu à terme il y a quelques jours déjà. Très banal! Tant que la crise durera et qu’un nouveau Directeur n’aura pas été désigné, reconnu par le Ministre de la culture et pris fonction, Pascal Wanou restera encore en poste en qualité de Directeur du Fitheb. A moins que le schéma d’un administrateur provisoire agité depuis peu soit mis en exécution. Mais à propos, il est susurré dans les couloirs du Ministère de la culture qu’actuellement, ce n’est plus le plan. On serait désormais dans la logique de désignation d’un Directeur. Ce qui prendra certainement du temps si on s’en tient toujours à l’ordre du Ministre de la culture rejetant la désignation de Eric-Hector Hounkpè sous prétexte que le Conseil d’administration n’aurait pas suivi le processus normal. Du moins, celui voulu par l’autorité ou celui qu’elle juge légal. C’est alors une opportunité pour Pascal Wanou et les siens de siéger encore quelques semaines voire des mois. L’homme à la tête peut s’en réjouir. Et on ne saurait lui en vouloir du moment où c’est une crise que le Ministère et le Conseil d’administration, avec des soutiens de professionnels du théâtre, ont voulu créer et entretenir. Le conseil d’administration ayant fini son mandat, les administrateurs sont partis laissant le Ministère gérer la suite. Quitte à l’autorité ministérielle et ses collaborateurs de trouver la porte de sortie et de mettre fin au vide juridique actuel. Pendant qu’ils y sont, Pascal Wanou lui, savoure l’aubaine même-si entre temps, le Conseil d’administration lui a interdit des activités au nom de la Direction du Fitheb. Plus, pourquoi pas, à l’image de ce menuisier spécialiste de la fabrication de cercueil, priant qu’il y ait de décès pour accroître son chiffre d’affaires et vivre pleinement de son métier. L’actuel Directeur du Fitheb ne saurait être trop loin d’une telle réalité. Triste réalité. On ne saurait lui en vouloir, non plus. Mais là où il aurait péché, c’est de vouloir penser que c’est la normale. Ceci, sous prétexte que ce n’est pas pour la première fois qu’une telle situation survient dans la vie du Fitheb. On se plait d’évoquer en exemple le cas 2009-2010 où Orden Alladatin a passé le témoin plusieurs semaines après la fin de son mandat. C’est aussi ça, le système béninois. Pourvu que ce soit à son profit, un même individu est heureux, de copier le mauvais exemple ou que la triste histoire se répète. Et pourtant dans une autre position autrefois, il a lutté pour que cette triste histoire ne s’écrive pas. Il n’est pas rare d’entendre : «Sous telle personne, on a connu telle situation, et pourquoi en mon temps on crie comme si cela n’est jamais arrivé. » La logique est de légaliser l’illégal selon que l’illégal arrange des intérêts. Ainsi va la ruse culturelle au Bénin.