Lors de la campagne 2012-2013, 150.000 tonnes de coton graines avaient déjà été égrenées début février 2013. Pour la présente campagne, début février 2014, seuls 22.000 tonnes de coton graines ont été égrenés.
L’essentiel de la récolte est toujours dans les villages, exposée aux intempéries ; ces quantités viennent de subir la mouille lors des récentes pluies.
Depuis quelques temps, des responsables de la SONAPRA et du Ministère de l’Agriculture essaient de répandre la rumeur que Fludor Bénin SA et l’autre triturateur national, la SHB, sont responsables de cette situation du fait de leur refus de solder les sommes qui seraient dues à la SONAPRA au titre de la campagne coton 2012 – 2013.
Le présent communiqué vise à répondre à ces allégations.
Rappelons tout d’abord que les 18 et 19 décembre 2012, le Ministre Marcel de SOUZA avait imposé aux triturateurs de prendre la graine de coton de la campagne 2012-2013 au prix exorbitant de 85 F CFA le kg.
Les triturateurs, représentés par Fludor Bénin SA, avaient accepté ce prix afin de soutenir l’action du Président de la République visant à sauver la campagne coton.
Les quantités livrées s’étant avérés de très mauvaise qualité, engendrant un surcoût de 15 F CFA le kg pour obtenir la même quantité d’huile au kg que l’année précédente, Fludor avait, à chaque fin de mois envoyé à la SONAPRA un point sur la qualité des arrivages et sur le rendement à la trituration.
La SONAPRA, pourtant chargée de commercialiser la fibre et la graine, n’a pas daigné adopter l’attitude du commerçant qu’elle était, de venir s’enquérir, auprès de son client, de sa satisfaction ou de son insatisfaction quant à la marchandise livrée.
C’est pourquoi les triturateurs (Fludor Bénin SA et la SHB Bohicon) ont décidé de suspendre le dernier paiement dû afin d’obliger ce mauvais fournisseur à venir à la table de négociation, d’autant que ce fournisseur se refusait à effectuer le rapprochement des quantités livrées (C’est seulement par lettre N° 0322.14/SONAPRA/Dg/DC/SSF/SVM du 03 février 2014 que la SONAPRA a invité Fludor Bénin SA à cet exercice pour le 06 février 2014).
Parallèlement, Fludor Bénin SA s’est soucié de la campagne suivante, sachant pertinemment que tout retard dans le démarrage de la campagne coton est préjudiciable à tous : au cotonculteur qui livrera le coton graine mouillé, à l’égreneur qui aura plus de difficultés à égrener, enfin au négociant de la fibre et de la graine (l’Etat dans le cas d’espèce) qui devra subir des réfactions sur chacun de ces produits.
C’est pourquoi, en date du 18 décembre 2013 (date anniversaire des négociations avec le Ministre Marcel de SOUZA pour la précédente campagne coton), Fludor Bénin SA et la SHB Bohicon ont adressé une lettre commune demandant l’ouverture des négociations sur la réfaction à calculer pour l’année dernière et sur le contrat de cession de graines de coton pour la nouvelle campagne.
Cette lettre étant restée sans réponse, ils en ont adressé une seconde le 07 janvier 2014 (alors que la campagne aurait dû démarrer depuis trois semaines), toujours restée sans réponse.
C’est seulement le 22 janvier 2014 que le ‘‘Comité Interministériel Ad Hoc de Gestion de la Campagne cotonnière 2013 – 2014’’ a bien voulu convoquer les deux triturateurs nationaux, non pas pour négocier rapidement sur le prix, mais pour avancer des chiffres inexactes sur les quantités livrées précédemment et tourner en dérision les revendications légitimes des triturateurs quant à la mauvaise qualité des livraisons de la campagne 2012 – 2013.
A la date d’aujourd’hui, on apprend qu’un million de sacs commandés en Côte d’Ivoire viennent d’arriver dans les usines d’égrenage qui travaillent; 1.500.000 autres sacs seraient prochainement attendus.
Ceci pose quelques questions :
Si la SONAPRA a commandé une telle quantité de sacs, supérieure à la production nationale de graines de coton de cette année, est-ce qu’elle n’a jamais eu l’intention de livrer des graines aux triturateurs nationaux ?
Puisque le marché européen cette année affiche des prix inférieurs aux prix proposés par les triturateurs le 22 janvier, les graines de la campagne 2013 – 2014 étaient-elles destinées à être vendues en toute hypothèse au Nigéria ?
Si on a retardé le démarrage de la campagne d’un mois et demi au détriment des producteurs et de l’Etat vendeur de la fibre, était-ce pour livrer coûte que coûte l’acheteur nigérian ?
Est-ce que ceux qui veulent exporter la totalité des graines de coton, (manifestement indifférents à la survie des triturateurs locaux), ont pensé à la survie des aviculteurs et éleveurs locaux qui ont besoin du tourteau de coton ?
Aujourd’hui, seulement treize usines sur dix huit travaillent ; compte tenu de leurs capacités d’égrenage respectives et de leurs rythmes propres (pannes, maintenance), elles n’auront pas fini d’égrener le coton graine de la présente campagne avant début mai (contre mi mars d’habitude) alors que les pluies commenceront fin mars. Les responsables de cette campagne coton sont-ils conscients des dommages qu’ils infligent ainsi aux producteurs de coton qui livreront leur coton mouillé en 2ème choix alors qu’ils avaient bel et bien produit du 1er choix ?
Le 18 décembre 2012, Fludor Bénin SA avait présenté au conseil des Ministres réunis, un schéma de mise en œuvre du zonage en République du Bénin. L’expérience que nous vivons cette année tend à démontrer que la mise en œuvre du zonage, confiant à des opérateurs privés compétents et motivés par une réussite à long terme de leur entreprise, permettrait de sauver cette filière qui constitue toujours à ce jour, à côté du Port de Cotonou, l’un des deux piliers de l’économie béninoise.
Nous souhaitons ardemment que le Président Yayi BONI, sans qui notre usine de Cana n’existerait pas, faute de bouclage de financement, sauve la filière coton des deux éceuils du monopole privé et du monopole d’Etat et assure au contraire, sa pérennité par le lancement du processus menant au zonage.