La société civile ivoirienne représentée par quatre Organisations non gouvernementales (ONG) ont condamné ce mercredi 12 février 2014 les libérations provisoires d’environ 120 détenus impliqués dans la crise postélectorale qui a déchiré la Côte d’Ivoire, entre 2010 et 2011.
Cette campagne de dénonciation coïncide, il faut le souligner, avec la visite à Abidjan de l’expert indépendant des Nations Unies sur les droits de l’homme. Pour ces ONG, la réconciliation en Côte d’Ivoire ne saurait devenir une réalité sans la justice. La Coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale (CI-CPI), le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), la Lidho et l’Action pour la protection des droits de l’homme (APDH), puisque c’est d’eux qu’il s’agit, expriment une certaine inquiétude, car ils estiment que le pouvoir exécutif s’est impliqué dans les affaires judiciaires. Pour Ali Ouattara, président de la CI-CPI, la libération de ces quelques détenues, telle que c’est fait risque d’être une source de frustration pour les victimes qui pourraient envisager des actes de représailles. «En ce qui concerne les personnes libérées, si réellement elles sont coupables, ça peut les encourager à la récidive. Lorsque des militaires rentrent et que les autorités disent qu’ils ne sont pas poursuivis, ça pose déjà un problème d’immixtion dans les affaires de la justice », a-t-il ajouté. Les quatre organisations de la société civile craignent également que les libérations provisoires intervenues et les promesses de ne pas poursuivre des pro-Gbagbo qui sont revenus d’exil, constituent des handicaps pour les poursuites judiciaires contre des pro-Ouattara. Ils ont demandé que le pouvoir exécutif laisse les procédures aller jusqu’au bout.