Sensé mettre un terme aux mouvements de débrayage général en cours depuis le début de l’année, la troisième rencontre de négociations gouvernement/Centrales syndicales tenue ce lundi 10 février à l’Infosec à Cotonou a de nouveau échoué.
E t de trois. Comme les deux premières, la troisième rencontre de négociation gouvernement /Confédérations syndicales en vue de la décrispation de la crise sociale très tendue en cette nouvelle année, s’est soldée par un échec cuisant. Et les acteurs se sont séparés dos à dos, sur un goût amer. Avec des deux côtés, la frustration bien lisible sur les visages. En effet, après plus de 4 heures de discussions, les deux parties n’ont pu accorder leur violon. Les travailleurs n’ont «rien obtenu» du Gouvernement. Leurs différents points de revendications, même s’ils ont été enfin débattus dans le «fond» comme l’a indiqué le ministre d’Etat, François Abiola, sont restés tels, insatisfaits. Le reversement des montants défalqués sur le salaire des travailleurs pour fait de grève continue de diviser Gouvernement et syndicats. Le relèvement des «auteurs de la barbarie du 27 décembre 2013», ne semble pas agréer l’Exécutif qui souhaite qu’une commission d’enquête soit mise sur pied. La légalité ou non des mouvements de grève continue de faire polémique. Le gouvernement non plus n’a réussi à faire changer de langage des syndicalistes en lutte quant à la poursuite des mouvements de paralysie générale de l’administration publique, 72 heures tacitement reconductible chaque semaine. Sa demande d’un moratoire de trois (03) mois pour «avoir le temps pour faire des enquêtes et pouvoir situer plus ou moins les choses» afin d’en donner des solutions, a été simplement rejetée par les syndicalistes. Pour ces derniers, «la situation actuelle ne semble pas préoccupée le Gouvernement». Sinon, pensent-ils, comment le gouvernement peut-il demander que soit mise sur pied une commission pour chaque point de revendication ? «Si le Gouvernement croit que avec le moratoire de trois mois, ça veut dire qu’il est aussi pressé de régler les problèmes du pays, ce n’est pas grave», déplore Paul Hounguevou, 1er adjoint au Secrétaire général de la Csa-Bénin. Ainsi donc, la rencontre de ce lundi alors que la situation sociale se dégrade davantage, a été, comme les autres, un échec. Cela en dépit, du fait qu’il y ait des «avancées, selon le ministre d’Etat, François Abiola» qui pense qu’une énième rencontre est nécessaire. A quand cette prochaine rencontre ? Bien malin est celui qui peut répondre.
«Nous ne sommes pas encore en phase », dixit le ministre d’Etat Abiola
« Comme vous le savez, une réunion de cette nature, ce n’est pas dès que nous rentrons dans la salle que toutes les solutions seront trouvées. Je vous rappelle le cheminement, la première fois, c’était pour nous entendre. Qui participe ou qui ne participe pas ? La deuxième fois, dans quel cadre nous allons travailler. Et c’est la première fois que nous rentrons réellement dans le vif du sujet. C’est aujourd’hui que nous sommes rentrés dans le vif du sujet. Le gouvernement a repris les principaux points objet de doléances des syndicalistes et nous avons fait des propositions. Il ne faut pas être surpris que certaines de ces propositions ne soient pas acceptées tout de suite. Donc les négociations se poursuivront. (Qu’est ce qui a bougé ?) Nous, nous avons fait des propositions et je pense qu’il faut laisser du temps. (Qu’est ce qu’il en est du moratoire ?) Justement, nous avons demandé un moratoire, c’était pour avoir le temps. Vous savez, un point qui peut intéresser tout le monde, les syndicalistes sont convaincus que la grève est légale, d’autres pensent que la grève est illégale donc, il faut bien un troisième qui va nous mettre d’accord sur la légalité ou l’illégalité. C’est ce point qui nous a motivés nous pour demander le moratoire pour qu’on puisse avoir le temps de faire des enquêtes et pouvoir situer plus ou moins les choses. Nous avons pris par exemple le problème qui concerne le relèvement ou non relèvement du préfet et du commissaire, nous avons abordé cette question-là. Et vous savez que cette question ce n’est pas une question banale. Ça a besoin là aussi de faire des enquêtes approfondies pour savoir exactement ce qui s’est passé. Donc c’est tout cela que nous mettons dans le moratoire. Mais l’un des problèmes importants, c’est les défalcations. Sur les défalcations, c’est vrai que nous ne sommes pas encore en phase. Donc ça a besoin que nous nous revoyions».