Agitée dans les coulisses de l’Assemblée nationale et dans les conciliabules de politiciens, la volonté de traduire Boni Yayi devant la Haute Cour de justice pour écourter son mandat est désormais officielle. C’est l’Union fait la nation(Un) qui l’a annoncé ce samedi au stade de Dangbo au cours d’un grand meeting organisé de main de maître par Saka Fikara, député-coordonateur de l’Un dans l’Ouémé.
Le meeting des partisans de Yayi organisé à Adjohoun avec des promesses mirobolantes d’espèces sonnantes et trébuchantes n’a pas émoussé la détermination des populations de la vallée de l’Ouémé à venir suivre leur coqueluche. « Il y a longtemps qu’on a entendu cet homme parler », répétaient sans cesse les militants et autres sympathisants qui se hâtaient vers le lieu du meeting. Et leur attente a été comblée. Au pupitre, l’honorable Fikara lâche l’ambition de sa coalition politique : traduire Boni Yayi devant la Haute Cour de justice. « Yayi a violé son serment pour être encore le président de la République du Bénin. Je demande solennellement, en toute responsabilité, et avec gravité à tous les députés et même à tous les citoyens-comme la procédure devant la Haute Cour de Justice le permet- je demande à tous les députés, d’entreprendre très très vite la procédure de destitution de Yayi devant la Haute Cour de Justice… » ;affirme le député. Dans un discours plein d’emphases il ajoute que laisser Boni Yayi au pouvoir pendant deux ans encore, c’est dire adieu à la démocratie, à la Constitution et à l’emploi des jeunes. Exemples à l’appui, il montre comment le pouvoir de Yayi a fait du régionalisme son fondement. « Pour Boni Yayi, nous qui venons des contrées du sud ne sommes pas du même pays que lui. Pour lui, le Bénin s’arrête à Tchaourou… », Clarifie-t-il. C’est donc pour arrêter ces dérives qu’il appelle tous les députés à soutenir ce projet. Candide Azannaï se fait plus virulent. Il affirme que la Constitution donne les moyens de chasser Boni Yayi du pouvoir avant la fin de son mandat et conclut avec beaucoup d’autorité : « sachez que le Bénin n’a plus de président ». Les députés Epiphane Quenum, Atao Mohammed Hinnouho et Bruno Amoussou, président de l’Un passeront également au pupitre. Ce dernier invitera les militants à punir tous ceux qui continuent de soutenir Boni Yayi malgré les échecs répétés de ce dernier. Pour Gaston Zossou, un des barons de l’Un, « nous sommes en face d’un régionaliste invétéré, d’un chef aux desseins diaboliques qui ne mérite pas de nous diriger et que nous devons nous mobiliser le courage de dégager de la tête de notre pays ». Ceci n’est que le début d’une vaste campagne de mobilisation des militants de l’Un contre la dérive totalitaire de Boni Yayi. « Je marcherai bientôt à Porto -Novo pour exiger le départ de Boni Yayi et le retour de la démocratie. Etaient également présents à cette rencontre les honorables Gabriel Tchokodo et Louis Vlavonou, tous de l’Un, le maire de la commune Clément Gnonlonfoun, des représentants des coordinations communales de l’Un, les têtes couronnées et quelques militants des libertés publiques.
L’intégralité de la Déclaration liminaire de l’Honorable Candide Azannai
« Nous avons créé le MEsB pour sauver la face à Abiola »
Tribune de procès de la gouvernance Yayi, ce meeting a également servi au procès politique du ministre d’Etat François Abiola. L’auteur, c’est Aimé Sodjinou, son ancien attaché de presse, membre fondateur du Mouvement Espoir du Bénin(Mesb), le parti du ministre. Après la déclaration de Romain Oké Bonou qui annonce la défection en masse des membres fondateurs du Mesb originaires de la vallée. Aimé Sodjinou fait de grands déballages. Il raconte comment le ministre Abiola s’est retrouvé en l’air après son départ du Madep et comment il s’est démené pour la création de ce parti qui n’a été créé que pour sauver la face à François Abiola devenu un « sans parti ». Selon ses dires, il n’est pas question pour lui de continuer à suivre ce parti qui pénalise sa « vallée » natale et privilégie la région du ministre Abiola et c’est fort de cela, qu’il se rallie à l’Un avec tous les autres membres fondateurs originaires comme lui de cette région.
Saka Fikara répond aux détracteurs de l’UN
Depuis quelques temps, la coalition politique “l’Union fait la Nation” fait objet d’attaques tous azimuts de la part de ses adversaires politiques, surtout ceux de la majorité présidentielle. Selon les propos de ces derniers, cette formation politique de l’Un, au delà de sa couleur politique qu’on lui connaît, est taxée par les mouvanciers de parti régionaliste du sud. Pire, d’autres responsables de la majorité présidentielle, notamment des députés et mêmes des ministres de la République prétendent que la formation politique de l’Un a perdu sa force sur le terrain. Pour certains leaders de la mouvance, une fois sur le terrain et plus précisément dans les départements de l’ouémé et du plateau laissent croire à l’opinion qu’il n’y a même plus de maire de l’opposition dans ces deux départements et que la plupart des maires de ces départements ont désormais rallié le rang de la majorité présidentielle. Faux, rétorque l’honorable Saka Fikara “je voudrais particulièrement saluer le maire de Dangbo parce que, il est le seul maire de l’opposition de l’ouémé et du plateau aujourd’hui. Tous les autres sont partis et le travail qu’il fait ici dément toutes les propagandes de nos adversaires sur le terrain à savoir que, il faut être de la mouvance pour développer sa commune.” Selon le député Saka Fikara, c’est un démenti aux inepties de certains maires et de certains petits politiciens, petits propagandistes de notre région qui disent “si vous suivez l’Union fait la nation, votre commune ne sera pas développée…”. “J’ai l’impression que les autres ne vont vers la mouvance que pour se protéger de la justice parce que, il y a beaucoup de maires détourneurs de deniers publics parmi eux” a déclaré Saka Fikara.