Bénin : l’année scolaire prend progressivement la couleur blanche

Depuis le début de l’année, le secteur éducatif comme les autres d’ailleurs, est paralysé par des mouvements de grève. Ces derniers, du fait de leur persistance, menacent dangereusement l’année scolaire dont la couleur chaque jour tend vers le blanc.

La crise sociale qui secoue le Bénin depuis le 07 janvier 2014 et caractérisée par des mouvements de paralysie générale de l’administration menace dangereusement l’avenir des élèves et étudiants du Bénin. En effet, depuis le début de l’année, les activités scolaires dans les écoles publiques du Bénin vont au ralenti. Sur les 5 jours conventionnels de travail par semaine, les enseignants du fait de la grève de 72 heures tacitement reconductible, ne travaillent que deux jours. Les trois autres, les élèves sont abandonnés dans les rues à leur propre sort. Cet état des choses, en plus d’agir sur le niveau des apprenants des lycées et collèges d’enseignement public,  joue un rôle très important dans la détermination de la couleur de l’année scolaire. Selon les normes éducatives, pour qu’une année scolaire soit validée, il faut 28 semaines de cours. L’atteinte de cet objectif indicatif, avec la persistance des mouvements de grève qui vont en s’intensifiant, est hypothéquée.

Dans l’Enseignement Supérieur, la situation est beaucoup grave et plus inquiétante. Initialement de trois jours, le mouvement de grève dans les Universités nationales du Bénin est, depuis la mise en application par le gouvernement de sa menace de défalcation sur salaire, illimité. Les évaluations de fin du premier semestre programmées ont toutes été annulées malgré la volonté du rectorat de faire composer les étudiants. Cette situation dont on ignore encore la fin inquiète les étudiants des Universités nationales du Bénin qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Prorogation ou blanchissement

La situation de grèves perlées qui prévaut au Bénin conduit progressivement vers deux éventualités dans le secteur de l’Education. La première la plus souhaitable, est la prorogation de l’année scolaire comme ce fut le cas en 2012 après les longs mouvements de débrayages observés dans le secteur. Mais contrairement à 2012, cette éventualité pourrait avoir du plomb dans l’aile si ce cas de figure se présentait. En effet, lors du réaménagement en 2012 du calendrier scolaire proposant une prorogation, le Front d’action des trois ordres de l’enseignement qui en son temps avait conduit les grèves, avait posé comme condition, le remboursement des défalcations sur salaire qu’il juge illégalement opérées par le gouvernement pour fait de grève. Mais malgré le prolongement de la période de cours pour sauver l’année scolaire, cette revendication syndicale n’a jamais été satisfaite par le gouvernement.  Ainsi, les enseignants qui de nouveau ont subi des défalcations sur salaires, certains sans même observer les mouvements de grève en cours, pourraient en son temps ne pas accepter de faire ce sacrifice.

Crainte de tous, la seconde éventualité est celle chaotique du blanchissement de l’année scolaire et académique. Cette dernière n’est pas du tout souhaitable. A son premier avènement en 1989 au Bénin, l’année blanche décrétée par le gouvernement du régime révolutionnaire du Bénin d’alors avait pénalisé de nombreux élèves et étudiants. Est bien malin qui peut évaluer les conséquences de cette fâcheuse année blanche de 1989 sur le développement du pays.

Il s’avère donc  nécessaire pour les acteurs en général, et le pouvoir Yayi en particulier de prendre les dispositions idoines pour éviter aux usagers de l’école béninoise une année blanche.

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