Le Fitheb, à connotation politique

Pas du tout inédit. La politique est une pratique dans tous les secteurs. Celui des arts et de la culture au Bénin ne fait pas exception. Seulement, elle y est devenue aujourd’hui une norme et a pris le dessus. Le plus grand biennal de théâtre sur le continent africain que le Bénin a l’honneur d’abriter depuis plus de 20 ans déjà, en est victime malheureusement des revers de la pratique.

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Le Festival international du théâtre du Bénin (Fitheb) souffre aujourd’hui à cause de la politique. Celle axée évidemment sur les intérêts personnels au détriment de la culture béninoise. En ce mois de février 2014, il est avéré que le Festival n’aura pas lieu dans la période traditionnelle où elle se déroule. Là n’est pas, dans une certaine mesure, ce qui sent kitsch. Mais plutôt le “jeu politique’’ qui se joue depuis huit mois autour du destin de l’événement. Un jeu qui révèle au fur et à mesure qu’il se déroule, – malheureusement ou heureusement-, sur son tapis rouge, ses appâts fatals pour le théâtre béninois. D’abord, ces fameuses journées de réflexions de Grand-Popo pour la restauration du festival, soi disant. Première pomme de discorde ou de trahison. Au même moment où en séance, le Conseil d’administration du Fitheb décide de boycotter ces journées, des administrateurs se sont rendus aux assises avant de se réaliser que le schéma sur les lieux ne les arrange pas, et claquent la porte. Ceci n’a quand même pas empêché le déroulement desdites journées qui ont accouché de nouvelles propositions pour le Festival Curieusement, revenus à Cotonou, et quelques jours après, ce n’est plus le consensus autour du rapport final de ces journées. Dans les coulisses, nombreux sont ceux-là qui ne se retrouvent pas dans certaines propositions contenues dans ce rapport. On s’interroge ; on accuse à nouveau de trahison pour réorientation des conclusions de Grand-Popo. Malheureusement, le vin est tiré. Le texte final est passé au stade d’arrêté déjà signé, apprend-t-on. Positif ou pas pour le monde du 4ème art au Bénin et particulièrement pour le Fitheb, il faut le consommer. L’autre discorde, c’est la désignation du nouveau Directeur du Festival. Ici, le processus respecté par le Conseil n’administration n’a pas eu l’approbation du Ministre de la culture qui demande une reprise. Non seulement, le Conseil d’administration n’obtempère pas, il se déchire en son sein. Dans chacun de ces facettes du jeu, les hommes du théâtre, eux- aussi, sont divisés. Chacun prêche pour sa paroisse. Tout en faisant croire d’être défenseurs du Fitheb et du théâtre béninois en général, ils sont nombreux qui en dessous, pensent plus à leurs intérêts. Qui pour sauvegarder sa position ou son poste dans le royaume Fitheb. Qui pour s’y faire une place. Qui pour se repositionner. Etc. Le maître du jeu, c’est le Ministre de la Culture qui lui, est un politique qui, a réussi à user de sa politique pour avoir ce qu’il veut du Fitheb, et fait tourner en navette les hommes du 4ème art. Du moins, ceux-là qui se sont laissés rouler dans la ruse politique de l’autorité. Malheureusement, le Ministre partira, mais eux -les professionnels béninois du théâtre- seront les seuls à payer le prix des erreurs qu’ils auront avalisées avec le politique. Et plus malheureux, ce sera la jeune génération des planches. Eux qui déjà, pleurent le fait qu’il n’y ait pas beaucoup d’espaces de création et de diffusion leur permettant de prouver leur talent et de s’imposer un jour comme ces aînés. Des aînés dont certains s’adonnent à ce “jeu politique“ qui s’en va sacrifier la relève. Et le Ministre politique de par la nature du poste, et les hommes de planche devenus politiques pour cause d’intérêt, tous passeront, mais le Fitheb, s’il doit encore continuer d’exister, quelle sera son image ? Que ceci soit le guide des actes plutôt que le ventre.

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