« Le concept du «Bondissement» qui a surgi et a le vent en poupe dans le jargon politique au Bénin rappelle «Bamba Loki », un morceau intéressant du mythique groupe musical béninois de Soyoyo «La Panthère noire».
La Panthère noire», ce groupe des frères jumeaux, Eddy Lobo –le regretté- et Robinson Sipa serait envahi par un monde fou de spectateurs s’il devrait, en cette période agitée par le nouveau concept du «Bondissement», se produire en spectacle avec son morceau «Bamba Loki » qui met en garde contre toute tentative d’irriter un fauve tranquille. «Bamba Loki», le fabliau chanté par «La Panthère noire» dans son rythme Soyoyo s’accorde à ce que vivent les Béninois depuis 08ans.
Différence bête sauvage, bête domestique
«La bête ‘’le chimpanzé’’ domestique n’est pas la bête sauvage ». Voilà une nuance importante que les frères jumeaux ont portée haut dans «Bamba Loki». A trop se familiariser à la bête domestique, on le confond à celle sauvage. Et contre toute attente, en lieu et place de la tendresse et de la docilité, la bête sauvage sert des coups de griffes et de crocs fatals au naïf. Il y a 08ans, les Béninois, dans leur grande majorité ont commis ce péché de naïveté dont ils subissent l’amère conséquence. «Bamba Loki» résonne actuellement comme une satire politique à la manière du fabuliste La Fontaine. Ce dernier n’a-t-il pas dit que ‘’tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute’’.
Les déclarations démagogiques d’Amour ont laissé place aux menaces de «Bondissement». Les populations qui ont introduit l’intrus dans leur maison sont devenues sa proie. «Tu viens de rencontrer quelqu’un et pour cette première, tu t’accroches à lui sans aucune réserve. Sais-tu à quoi il pense ? Sais-tu de quoi il est capable ? » Interrogent les frères jumeaux. Visiblement, les Béninois ne savaient pas de quoi l’intrus serait capable, une fois dans la maison. Ils étaient loin de penser, c’est une bête qui bondira sur eux.
Tort de bondir ?
«La bête est tranquille. Paisiblement contre le baobab avec ses membres inférieurs posés au menton. Tu t’en approches. Elle réagit et tu t’en plains.» chante «Panthère noire.» qui apprend au plaignant qu’il est inadmissible qu’il se plaigne. Il ne faut jamais irriter un fauve tranquille. On pourrait également, comme le groupe de musiciens, dire à tous ceux qui craignent « Le bondissement » que leur crainte n’est pas fondée. Si bondir est immanent à l’intrus qu’ils ont fait rentrer de chez le voisin de l’Est pour la maison Bénin, il n’y a qu’à se résigner à le voir bondir dans tous les sens, espérant que dans ses «bondissements » le fauve n’assomme de coups de griffes et de crocs fatals.
«Syncrétisme religieux »
Robinson Sipa et son regretté frère Eddy Lobo sont de fins observateurs des attitudes de leurs compatriotes. Attitudes caricaturées dans «Bamba Loki». Quel lien existe-t-il, entre le syncrétisme religieux et la provocation d’un fauve ? Se demanderait-on ? Il y a un. «La panthère noire » nous en parle. «Le jour les fidèles sont à l’église, le soir chez le prêtre vodoun pour solliciter des pouvoirs mystiques», constatent les artistes. L’idée est qu’il faut se méfier des loups vêtus de peau d’agneau. L’intrus n’a-t-il pas dit qu’il pourrait être pasteur après ses actuelles charges ? Et quand on voit de près, dans la tanière, trop de loups vêtus de peau d’agneau sont présents. On devra alors à «Bamba Loki» de rappeler une réalité trop évidente.
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