Bénin : Azannaï et Fikara dénoncent un vol et un recel du PVI

Au cours d’une sortie médiatique qu’il a effectuée hier au Bénin Marina Hôtel, à Cotonou, le président du Parti Restaurer l’espoir (Re), Candide Azannaï, soutenu par le député Sacca Fikara, s’est prononcé sur trois questions essentielles qui alimentent l’actualité sociopolitique nationale. 

Publicité

De la crise sociale actuelle à la correction de la Lepi, en passant par la tentative de métamorphose du Programme de vérification des importations (Pvi) en Programme de certification des valeurs en douane (Pvc), le député comme à son habitude n’a pas porté des gants dans ses prises de position

Parlant de la tentative de métamorphose du Pvi en Pcv, Candide Azannaï a fait savoir qu’il s’agit d’une manœuvre savamment orchestrée par le gouvernement de Boni Yayi pour brouiller les pistes, afin de faire croire que le Pvi est mort et que le Pcv est un nouveau programme. De ses explications, on peut retenir que la certification des valeurs en douane (Pcv) qui est loin d’être un nouveau programme a toujours existé et n’était rien d’autre que le cœur même, le moteur essentiel ou le volet le plus important du Pvi. Selon lui, tout se passe aujourd’hui comme si Boni Yayi tentait d’arracher le cœur  du Pvi, tout en abandonnant la carcasse.

En effet, selon le récit du conférencier, ce n’est pas la première fois que le gouvernement essai d’accaparer le Pvi. Déjà lors du Conseil des ministres des 16 et 17 novembre 2013, alors même que ce Pvi faisait déjà l’objet d’un contentieux devant la Cour commune de justice et d’Arbitrage (Ccja) de l’Ohada, le gouvernement a pris la décision d’attribuer le Pvi à la Société d’exploitation du guichet unique au Bénin (Segub). Mais sous le coup d’un certain nombre de dénonciations et de pressions, le gouvernement a d’abord pris du recul. Mais près de 04 mois plus tard, il revient à la charge, mais en changeant cette fois-ci de méthode. Ainsi donc, le 13 mars dernier, un autre Conseil des ministres qui changera la dénomination Pvi en Pcv, autorisera l’ouverture d’une négociation pour son attribution à la Segub. A travers ce scénario les députés Azannaï  et Fikara décèlent une malice qui consiste à voler le PVI à Bénin Contrôle S.a, par des vices du délit d’initié au profit probablement de la Segub.

Les deux hommes ont dénoncé l’usage abusif des séances du Conseil des ministres à des fins de règlement de compte dans la gouvernance des contrats d’affaires entre privé et public.

Publicité

Ils ont également dénoncé le recours abusif à la procédure de gré à gré, à celle de consultation restreinte dans l’attribution des marchés publics pour des valeurs qui portent de l’ordre du milliard.

« La Cour Commune d’Arbitrage de l’Ohada saisie et n’ayant pas rendu sa décision dans le contentieux autour du Pvi, nous conseillons au gouvernement la retenue et la prudence préventive au nom de l’intérêt général », a déclaré Candide Azannaï.

Sur la question de la Lepi, les deux députés croient savoir que l’actuelle opération dite de correction de la Lepi n’en est pas réellement dans la mesure où elle est manifestement incapable d’atteindre les ambitions qui la soutiennent officiellement. Ils ont néanmoins recommandé que les citoyens aillent se faire enregistrer même si selon eux cela ne changera rien. «Cette correction, c’est du pipeau », selon Azannaï.

Par rapport à la crise sociale, Candide Azannaï et Sacca Fikara ont une fois encore condamné les sanglantes répressions du 27 décembre 2013. Ils ont également vivement protesté contre les manœuvres de pourrissement que tentent d’entreprendre le gouvernement et son chef devant les conséquences dommageables d’une radicalisation du mécontentement populaire. Ils ont toutefois exigé, sans délai, la satisfaction totale et entière des revendications légitimes des travailleurs selon le principe du respect des droits acquis et de l’éloignement de l’oppresseur de l’opprimé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité