Bénin : l’Intersyndicale des Unb démontre de la légalité de la grève

«Grève illégale, grève politique ou grève pour les libertés ? La position des enseignants du Supérieur». C’est le thème de la Conférence publique organisée hier, jeudi 6 mars 2014, par l’Intersyndicale des Universités nationales du Bénin et qui a réuni dans l’amphi Houdégbé de l’Université d’Abomey-Calavi la communauté universitaire et les travailleurs d’autres secteurs d’activité.

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 Présentée par le professeur de droit à l’Uac, Léon Jossè, cette conférence avait pour but à en croire les Secrétaires généraux des Syndicats d’enseignants du Supérieur de donner la position des universitaires sur le débat en cours au sujet de la légalité ou non des mouvements de débrayage.

Se basant sur la loi 2001-09 portant exercice du droit de grève en République du Bénin, notamment les articles 9 et 25, le juriste Léon Jossè a démontré par des arguments juridiques que la grève déclenchée le 07 janvier est bel et bien légale. Selon le juriste, la procédure a été suivie. «Un préavis a été déposé par les Centrales syndicales au gouvernement, préavis auquel il n’a pas répondu», a-t-il expliqué avant de démontrer de la justesse des revendications syndicales. Lesquelles revendications peuvent être résumées en la liberté-sécurité et les concours frauduleux.

Parlant des défalcations opérées sur salaires des travailleurs pour fait de grève, le conférencier a montré comment le gouvernement a violé l’article 25 de la loi sur la grève. Citant l’article, le spécialiste a fait remarquer que les grèves ayant pour motif la violation des libertés fondamentales et des droits syndicaux comme c’est le cas de la grève en cours, ne donnent lieu à aucune réduction de salaire.

Nécessité d’un dialogue franc

Analysant le discours du chef de l’Etat du 28 février dernier sur la crise sociale tant dans sa forme que le fond, le professeur Léon Jossè a fait ressortir l’indifférence du pouvoir face à la crise. Aussi, pense le juriste, «le Chef de l’Etat est moins favorable à la négociation». Cette assertion du conférencier sera confirmée par le professeur de philosophie du langage, Bienvenu Antonio. L’universitaire a en effet décelé dans le discours du chef de l’Etat, une inadéquation entre le contenu et le contexte. Il y a relevé un certain nombre de mots, d’expressions et de comportements qui montrent que le président de la République ne veut nullement entrer en négociation avec les grévistes. Il n’en veut pour preuve que la remise en cause par le président de la motion de grève des Centrales.

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Sur la base de ce constat, le conférencier a invité le Chef de l’Etat à rencontrer les syndicalistes pour un dialogue franc afin que soit mis fin à la crise qui n’a que trop duré.

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