Café des leaders : Célestine Zanou et ses pairs réfléchissent sur les défis d’aménagement du territoire béninois

Célestine Zanou, la présidente du parti la «Dynamique du changement pour un Bénin debout » et son groupe de têtes pensantes béninoises se sont consacrés à discuter des défis d’aménagement du territoire béninois.

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C’était au cours de leur dernière séance du Café des leaders qui a eu pour thème « Aménagement spatial et problématique du développement urbain au Bénin ».

C D L 9  / DISCOURS   D’OUVERTURE

Par   Celestine   ZANOU,

Presidente du CDL

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Novotel  Orisha  26/03/2014

Monsieur le Président du Présidium, Prof. Christophe OKOU,

Chers Leaders du Café des Leaders

Distingués invités

Toujours au chevet du Bénin, le seul pays que nous avons le devoir de bâtir ensemble, le CAFE de ce jour à l’avant goût exquis,  nous plonge dans notre réalité de tous les jours et sa structure plutôt exceptionnelle lui confère une nature suave liée à son caractère  d’échanges et de partage entre « GENS » qui savent qui ils sont et de quoi ils parlent réellement. Ici,  nous sommes des urbains purs, des ruraux devenus urbains et nous sommes, de par nos localisations respectives, confrontés tous aux défis de l’urbanisation.

Du vécu donc,  du connu et surtout du voulu par tous et pour tous, voilà la quintessence du CAFE du jour dont le thème est : « Aménagement spatial et problématique du développement urbain au Bénin »

Mesdames et Messieurs,
Chers Leaders du Café des Leaders,

De tout temps, l’Homme a façonné et bâtit son cadre de vie et l’aménagement spatial peut être comparé à une démarche globale destinée à satisfaire les besoins des populations agglomérées en mettant en place les infrastructures nécessaires et en valorisant  les ressources naturelles des espaces occupés. Aussi parle-t-on d’aménagement régional, rural, urbain etc…

De 6 769 914 habitants en 2002 selon le RGPH 3, le Bénin compte depuis 2013 9 983 884 habitants selon les résultats provisoires du RGPH4 avec des taux de croissance variables sur les deux décennies mais en augmentation pour celle 2002 à 2013 soit 3,5% contre 3,23% entre 1992 et 2002.

Répartie sur 112 600 km2, cette population se retrouve dans les villages certes mais aussi et de plus en plus  dans les villes principales et secondaires dont la croissance est estimée à 4,01% par l’INSAE entre 2006 et 2010. Selon toujours l’INSAE, en dehors de Cotonou dont l’accroissement démographique fut rogné par sa banlieue proche qu’est la commune d’Abomey Calavi, plusieurs  villes ont, suite au dernier recensement de la population, dépassé le seuil de 200 000habitants ; il s’agit notamment de Banikoara, Abomey Calavi, Parakou, Djougou, Sèmè Kpodji, Porto Novo.

Mobilité rimant avec modernité, le vocabulaire démographique et surtout géographique s’est enrichi chez nous aussi du terme en vogue d’Aménagement du territoire.

Ainsi dans notre pays, la Déclaration de Politique Nationale d’Aménagement du territoire est conçue comme la recherche, dans le cadre géographique national, d’une meilleure répartition  des utilisateurs de l’espace en fonction des ressources naturelles, des activités des hommes et des femmes et de l’affectation des investissements. On parle donc de l’action et de la pratique de disposer, avec un certain ordre dans l’espace d’un pays  et à travers une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de communication afin de favoriser le développement équilibré des régions formant le territoire national.

Mesdames et Messieurs,

Voilà qui est bien pensé et  bien écrit d’autant plus que cette perception apparait comme une exigence de justice spatiale, de développement économique et enfin comme une démarche qui introduit une spécialisation fonctionnelle des différents territoires en présence.

Mais la question est de savoir  si le passage de témoin à l’orée de l’indépendance avec des villes conçues dans un esprit de drainage des ressources et par la suite la quasi indifférence des politiques vis-à-vis de la chose urbaine au point de n’anticiper en rien, furent de nature à donner à nos villes principales comme secondaires l’image d’établissements humains dignes du nom de villes !!!!!

Quels sont les types de villes qui caractérisent l’espace national au Bénin ? Villes coloniales, villes historiques, villes balnéaires, villes frontalières, villes marchés, villes portuaires, villes administratives, villes fluviales, villes industrielles, villes touristiques, villes classiques ?

Définie comme une agglomération d’une certaine importance où la majorité des habitants est occupée par le commerce ; l’industrie ou  l’administration, la ville ne saurait laisser indifférents les gouvernants  qui ont l’obligation de penser son développement toujours dans une logique de conservation de son identité et de sa projection dans un avenir proche et lointain. Pensée sous Haussmann dans les années 1800, la ville de Paris dispose d’avenues, d’espaces verts, de ponts et de rues qui ont traversé les âges malgré la poussée démographique!!!

En Afrique ou au Bénin, combien sommes nous en terme de population ? combien sont ils chaque jour à rejoindre les grandes villes ? Combien sont-ils à y naitre chaque année ? Difficile à dire et c’est déjà un problème et un handicap à la planification du développement.

En 2011 par exemple,  les statistiques  au Bénin font état de 356 000 naissances soit 41 naissances par heure. Les réalités permettent elles d’admettre sans réserve ce chiffre ? Quoiqu’il en soit, ces chiffres difficilement estimables selon que l’on se trouve à Cotonou, Parakou,, Porto Novo, Abomey, Bohicon, Ouidah, Comè, Lokossa, Tanguiéta, Bembéréké, Nikki, Malanville, Savalou , Pobè etc.. constituent une moyenne et sont en constante augmentation.

En effet, en 2010  selon l’Agence des Nations Unies pour les Etablissements Humains ( ONU Habitat), qui a publié un rapport sur l’état des villes africaines, la démographie est en constante augmentation et le nombre d’urbains passera de 40% en 2009 à 60% en 2040 et aux Experts de la BAD d’affirmer «  qu’aucun gouvernement ne peut ignorer la rapide transition urbaine en cours »  avec une date clé que représente 2030 car c’est à cet horizon que l’Afrique urbaine pèsera plus que l’Afrique rurale par le nombre d’habitants.

Le Bénin n’échappe donc pas à cette tendance ; alors,

Que faisons-nous au Bénin de ces analyses plus que pertinentes ?

Quelles sont les dispositions prises pour gérer cette urbanisation galopante ?

Il est clair que le rythme actuel d’urbanisation devient une préoccupation avec des défis dont le plus important reste celui de la pauvreté urbaine  qui se caractérise par la prolifération des ghettos , des habitations insalubres, l’insécurité, les problèmes d’énergie, de transport et d’équipements sanitaires , éducatifs et de loisirs. Il y a donc urgence à planifier l’habitat urbain en l’adaptant aux réalités climatiques au lieu de faire des choix inadaptés, planifier l’emploi, la santé, l’éducation et les loisirs dans nos villes.

Vaste chantier suis-je tentée de dire….

Mesdames et Messieurs,  

La population urbaine dépassera sous peu celle des campagnes affirme le rapport de la BAD. Il se pose alors de qui tirera la croissance économique. Les villes surpeuplées de chômeurs ou les campagnes dépeuplées et sans bras valides pour la production agricole?

Pour que les villes tirent la croissance, il faudrait qu’il existe des liens économiques solides entre les zones urbaines et les zones rurales. Est-ce le cas au Bénin ? A partir des différents  types de villes dont nous disposons,  quelles sont les politiques mises ou à mettre en place pour les développer en harmonie avec leur histoire et leurs fonctions ? Quels sont les impacts réels des nombreux programmes de réhabilitation aux objectifs souvent plus politiciens que d’aménagement technique de l’espace ? Quid des programmes de logements sociaux devenus la mode depuis quelques années ? Et le Transport dans nos villes ? Progrès ou recul ?

Chers Leaders du CDL,

Il  n’est plus un secret  que l’urbanisation transforme  la structure de l’Etat, dessine des besoins nouveaux  et justifie la prise en compte des spécificités. Les étudier dès maintenant, c’est préparer les réponses de demain et c’est aménager son espace territorial sur la base de ses réalités tangibles.

Les différents facteurs qui ont présidé à la fondation de nos villes devront rester le fil conducteur de nos réflexions et  je compte sur vous pour faire éclore de nos débats des propositions susceptibles de porter haut l’harmonie et le développement de nos villes.

BON  CAFE !

CHAUD  CAFE !

DOUX  CAFE !

Je vous remercie.

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