Retrait du projet de loi sur le Ramu : et si les artistes revenaient chanter l’échec!

«Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. » Les artistes béninois pourraient bien donner force et autorité à ce dicton s’ils revenaient humblement chanter l’échec du Régime d’assurance maladie (Ramu). Le Ramu vendu à tout vent sous le slogan « Le gage d’une meilleure santé pour une prospérité partagée » n’est lui-même pas en bonne santé. 

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Le gouvernement l’a lui-même compris et a décidé de le repreendre, -son projet de loi du moins- pour des soins complémentaires.  Selon certaines indiscrétions, dans son diagnostic, la commission parlementaire a constaté que le projet de loi sur le Ramu souffre de beaucoup d’insuffisances. En terme médical on pourrait dire que le Ramu a des carences substantielles pour  tenir debout. Et voilà qui met les artistes béninois en porte-à-faux.

Chantres du faux!

Faut-il continuer à croire les artistes béninois dans leurs compositions? Nombreux sont les Béninois qui se posent cette question après la farce que leurs vedettes préférées leur ont jouée sur le Ramu. Les artistes n’ont pas été comme saint Thomas. Les Béninois ont compris que les artistes savaient que  dalle de ce  qu’ils chantaient. Sans voir les fruits du Ramu, ils se sont laissé aller à des compositions glorieuses d’une réforme mort-née. A leur  corps défendant les artistes béninois, comédiens, musiciens, plasticiens… ont mouillé le maillot pour convaincre leurs fans des merveilles du Ramu qui s’écroule, malgré leurs efforts, comme un colosse aux pieds d’argile. Avec des instruments de propagande à savoir résidence, concerts, chants, tableaux, sketchs, spots, les artistes chantres du Ramu étaient devenus  méconnaissables.  La sagesse qui caractérisait la plupart d’entre eux dans leurs compositions tant aimées des Béninois avait manqué. Il était si apparent qu’ils ont prêté leurs voix à l’argent.  Le Ramu a même donné lieu à une compétition inavouée entre artistes. Méconnaissables, les artistes l’étaient aussi dans la pratique de leurs arts. Loin d’être inspirés par les muses comme ils le disent souvent, sur le coup du Ramu, l’inspiration venait du Palais de la Présidence avec le chef de l’Etat en maître de chœur.

Demi-tour

Puisque sur le coup du Ramu, ils ont été embarqués par le Gouvernement. Les artistes peuvent reprendre le chemin inverse, faire un remake  de leurs œuvres propagandistes et reprendre leurs propos dans le sens de la vérité. Et comme quoi, ils peuvent constater que dans certaines localités du pays comme à Hèvê (Grand-popo), il a des hôpitaux sans personnels ni équipements. Constater que le Ramu a été lancé alors que la loi qui devrait régir son existence ne soit approuvée par les représentants du peuple bénéficiaire. Constater que la mise en application du Ramu était une charrue placée devant les bœufs. Ils pourront constater maintes insuffisances sur lesquelles insister dans un remake qui leur permettra  de ne pas se faire complices d’une affaire qui ressemble à la fameuse affaire de placements illégaux dite affaire Icc-services et consorts dont on n’a pas encore trouvé d’issue favorable.

Sans aller au Palais

Pour réussir à se reprendre, il y a un lieu que les artistes doivent maintenant éviter ; le Palais. Ce lieu n’est visiblement pas approprié pour une inspiration neutre et originale. Là, la muse a un nom qu’il n’est plus utile de préciser.  Cette muse qui s’est incarnée dans un corps a le mérite de se servir de tout pour atteindre ses objectifs. Avec l’échec du Ramu qu’elle leur a inspiré dans des compositions, les artistes savent désormais qu’il ne s’agit pas d’une muse comme celles qui les inspiraient. Ces muses qui inspirent des morceaux à donner du tournis sur la Radio nationale. Mais une chose est sûre, quand les artistes auront composé leur remake pour dire la vérité sur le Ramu, même si à la Radio nationale on y imposait un embargo, sur les stations privées très écoutées ça résonnera.

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