Au seuil d’une année blanche : Yayi toujours prêt à sacrifier l’avenir des élèves pour sauver deux têtes

Le mouvement de débrayage qui paralyse l’école béninoise depuis trois mois n’est pas prêt de connaître un épilogue. Ou du moins, c’est ce que laisse croire l’état actuel de stagnation de la crise sociale. Malgré les concessions faites par le Gouvernement sur au moins cinq des sept points de la plate-forme revendicative des confédérations et centrales syndicales, ces derniers ne lâchent pas prise en ce qui concerne le limogeage du préfet Azandé et du commissaire Agossadou. 

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Un point sur lequel le Gouvernement n’entend toujours pas céder, à trois semaines d’une année blanche qui avance à grand pas. A moins que l’on ne procède à un réaménagement technique du calendrier scolaire, prenant en compte une prolongation de l’année académique en cours, l’école béninoise  connaîtra une année blanche d’ici trois semaines. Mais au seuil de cette catastrophe qui guette l’éducation nationale, chaque partie reste solidement campée sur sa position, en ce qui concerne le point de revendication relatif au « relèvement de leurs fonctions de Placide Azandé, préfet des départements de l’Atlantique et du Littoral, Pierre Agossadou, commissaire central de la ville de Cotonou, auteurs de la barbarie du 27 décembre conformément à l’article 19 de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 ». Même le dialogue demeure rompu depuis la dernière rencontre des syndicalistes avec le chef de l’Etat, il y a quelques semaines, et aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon.

Comment en est-on arrivé là, quand on sait que sur les sept points de revendications brandis, au lendemain de la sanglante répression de la marche pacifique du 27 décembre 2013, celui du limogeage d’Azandé et d’Agossadou détenait à lui seul la clé de la réouverture des portes de l’école béninoise. Mais comme à son habitude, le Gouvernement a préféré emprunter un sentier plutôt long et tortueux, au détriment d’un autre plus simple. Il a préféré répondre favorablement à cinq points de revendications, sur les sept, sans pour autant régler le vrai problème posé par les travailleurs.

Le point concernant le limogeage du préfet et du commissaire central de Cotonou, est né de la barbare répression, de la marche du 27 décembre 2013. Or c’est à partir de cette répression qu’est partie aussi la paralysie d’une bonne partie de l’administration et du système éducatif. C’est dire donc que le Gouvernement depuis le début de cette crise a tourné autour du vrai problème sans pouvoir s’attaquer à la racine du mal. Il s’est satisfait à déplacer, pendant tout ce temps, le problème sans chercher à le résoudre.

A seulement trois semaines de l’invalidation de l’année académique, le Gouvernement qui détient, en partie, la clé du dégel de la crise en main reste en panne d’initiative. En tout cas il n’y en a pas eu à notre connaissance. Il apparaît donc clair que sur ce terrain, le chef de l’Etat préfère sacrifier l’avenir de millions d’âmes innocentes pour maintenir en place deux têtes, qui ont déjà leur avenir derrière eux. Une option tout de même incompréhensible lorsqu’on sait que le chef de l’Etat dispose du pouvoir d’appeler à d’autres fonctions, les cadres contestés, pour mettre un terme à toute cette situation de paralysie.

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