Humeur du temps : Barthélémy Kassa, le mauvais boulanger

Il a la manie et la magie de la confusion. Tel le boulanger qui malaxe la farine de blé et la transforme en une pâte, il mélange les idées, les pensées, les projets. Il mélange tout. A la limpidité de l’eau de roche, il veut apporter quelques colorants, quelques débris de végétaux pour la rendre un peu trouble afin d’y nager allègrement. Il embrouille nos têtes.

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 Certes, il le fait sans grand talent mais il y met son cœur. Là où tout est clair, il apporte une dose suffisante d’équivoques, d’incertitudes pour arriver à dissiper la vérité. Là où il y stabilité et quiétude, son discours renforce les aigreurs, les ressentiments et les conflits. Barthelémy Kassa est ce personnage là. Jamais dans la vérité. Sur l’affaire des deux milliards à la Sbee, il a encore montré un de ses numéros. Une parodie de conférence de presse, une comédie de mauvais goût qui a permis au ministre de l’énergie de dire qu’il est blanc comme neige, qu’il n’a donné aucune instruction et n’est mêlé aucunement à ce dossier. Pour parfaire l’exercice de confusion, il invite le président du Conseil d’administration de la société qui embouchera la même trompette que lui. La presse s’est donc trompée, elle n’a fait que de l’intoxication en disant que c’est lui qui a demandé le décaissement des deux milliards pour la recherche sur les énergies renouvelables. Parfait, la confusion marche jusque là, de même que le maquillage de la vérité. Mais malheureusement, l‘exercice n’a pu dissiper la substance de l’information. Y a-t-il eu oui ou non à la Sbee une affaire de deux milliards ? A-t-on décaissé un tel montant ? Si oui, quand et pour quelle cause ? A écouter le président du Conseil d’administration de la Sbee, il y a eu affaire de 2 milliards. Seulement, sa volonté de maquiller les choses sous les auspices de son frère ministre n’a pas réussi à faire disparaître du subconscient des Béninois l’existence d’une telle affaire. Selon des sources proches des cabinets d’audit envoyés au chevet de cette société et relayées par un tabloïd de la place, il y a bien eu une demande de fonds pour la recherche sur les énergies renouvelables. L’art de la confusion, et la manière manu militari avec laquelle le dossier a été conduit n’a pas permis de savoir si le décaissement a été finalement fait pour la cause. On peut s’interroger sur la vraie destination d’un tel fonds. Servira-t-il réellement à financer les énergies renouvelables ? Faisons une petite comparaison. Si le Gouvernement a englouti 40 milliards à Maria Gléta sans avoir de résultats et sans se presser pour sa rentabilité, ce n’est donc pas pour deux milliards qu’il va s’agiter autant. Passons donc notre chemin et cherchons la vérité ailleurs. Une piste nous paraît ici assez empruntable. C’est le communiqué du conseil des ministres du 12 février avec un extrait à polémique : « Le Ministre de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’Eau et du Développement des Energies Renouvelables a rendu compte au Conseil des Ministres de la mission de réception technique de l’hélicoptère acquis dans le cadre des opérations pétrolières à Milan en Italie. En approuvant cette communication, le Conseil des Ministres a instruit : le Ministre de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’Eau et du Développement des Energies Renouvelables, le Ministre de la Défense Nationale, le Ministre des Travaux Publics et des Transports et le Ministre de l’Economie et des Finances à prendre toutes les dispositions utiles pour faciliter le convoyage sans délai de l’hélicoptère au Bénin ». De quel hélicoptère parle-t-on ? Avec quel moyen a-t-il été acquis ? Comment ? Existe-il la traçabilité des fonds, des appels d’offres et des sources de financement ? Tout porte à croire que le besoin de satisfaire le Chef de l’Etat en hélicoptère pour ses déplacements à l’intérieur du pays aurait été satisfait ainsi dans l’opacité et sous le vocable « opérations pétrolières ». Kassa, lui, il est chargé de brouiller les pistes. Rôle qu’il joue si mal depuis des années et semble bénéficier de la protection de son chef qui le maintient au poste. Il nous a promis pétrole, Dogo bis, des mégawatts, des barrages hydroélectriques…Rien de ce qui sort de sa bouche ne se réalise. Il nous enfarine, nous trompe, nous joue des tours, comme le boulanger d’Abidjan. Pourvu qu’il ne finisse pas comme lui en bagne.

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