Joseph Djogbénou sur Soleil Fm : «On a un régime démocratique de superficie»

Un procès en règle contre le système démocratique béninois, malade depuis des lustres. C’est ainsi qu’on peut résumer l’intervention du professeur Joseph Djogbénou sur l’émission «Le grand rendez-vous» sur Soleil Fm dimanche dernier. Pendant près de 90 minutes, le président d’honneur du parti «Alternative Citoyenne» a passé au scanner le système démocratique. 

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Le fonctionnement des institutions, l’indépendance de la justice, la citoyenneté béninoise, l’autorité de l’Etat…ce sont quelques uns des sujets phares qui ont fait l’ossature de cette émission. Parlant des faiblesses de notre démocratie, il affirme qu’ « on a un régime démocratique de superficie » où les principes démocratiques ne sont pas respectés. Il trouve que pour restaurer notre démocratie, il faut dynamiser les institutions c’est-à-dire, il faut veiller au bon fonctionnement de ses institutions en donnant plus d’indépendance aux institutions. Le professeur Djogbénou déplore la manière dont les institutions fonctionnent. Pour lui, le fait que certaines de ces institutions soient dirigées par des gens directement désignés par le Chef de l’Etat les affaiblissent et la rendent trop dépendantes du Chef de l’Etat. Il a aussi opiné sur l’indépendance de la justice. A ce niveau, l’avocat estime qu’l a de grands efforts à faire pour avoir une justice indépendante et de qualité. Sinon, aujourd’hui, la justice n’a pas de moyens pour mieux faire des investigations. Conséquences : les procès verbaux sont fortement influencés par le pouvoir économique et les pauvres ont de moins en moins de chance dans les tribunaux. «La justice se privatise au Bénin», déplore l’avocat qui invite les gouvernants à penser à un financement autonome de la justice. Parlant des élections, il affirme que c’est une pathologie grave que de ne pas organiser les élections à temps dans un régime démocratique et il faut craindre qu’à cette allure, le couplage des élections s’impose à nous en 2015. Mais si tout ceci se passe, c’est la faute aux citoyens. «On est trop tolérant. C’est au Bénin seulement qu’on peut ne pas organiser les élections et cela ne suscite pas de réaction. Le citoyen est celui qui agit. Le citoyen apprend et défend ses droits», se désole le professeur. «Nous refusons assumer notre citoyenneté. Or, ce sont les peuples qui doivent rassurer les dirigeants sur leur départ du pouvoir», précise le professeur Djogbénou.

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