Manque de cadres clés au Ministère de l’Economie maritime : Martine Dossa, une «capitaine» sans troupe

Depuis plusieurs mois, le ministère de l’Economie maritime et des infrastructures portuaires ne dispose pas de Secrétaire général, ni de directeurs des ressources financières et matériels (drfm), de directeur des ressources humaines (Drh) et de directeur de la Prospective et de la programmation (Dpp). D’autres postes importants dans le fonctionnement de ce département sont vacants. Constat.

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Savez-vous qu’il y a un pays au monde où il existe un ministère sans directeurs centraux, ni cabinet du ministre, ni conseillers ? Eh bien oui ! Ne cherchez pas loin, c’est ici au Bénin. Et c’est Ministère Délégué auprès du Président de la République Chargé de l’Economie Maritime, des Transports Maritimes et des Infrastructures Portuaires.  Ce ministère ne dispose pas de Secrétaire général, ni de directeur des ressources financières et matériels (drfm), de directeur des ressources humaines (Drh) et de directeur de la Prospective et de la programmation (Dpp). Les Conseillers techniques et chargés de mission, il n’en existe pas. Martine Dossa, actuelle ministre de l’Economie maritime a hérité de cette situation à sa nomination en août 2013.Huit mois déjà ! Situation quasiment identique sous son prédécesseur Valentin Djènontin. Selon nos sources, ce ministère est sans cadres de haut niveau depuis bientôt deux ans.

Tout a commencé en septembre 2012. A cette date, un scandale de présumée corruption a éclaté dans le projet de construction du port sec de Tori. Cette affaire du Port sec de Tori emporte le directeur de cabinet du ministère à l’époque, Ishola Bio Sawé et le directeur général du port de Cotonou, Joseph Ahanhanzo. Le Dg Joseph Ahanhanzo lui, a été remplacé par son adjoint, Kassim Traoré qui assure son intérim depuis lors. Un intérimaire qui, soit dit en passant, pose des actes normalement dévolus à un Dg titulaire. Mais qu’y-a-t-il encore de normal dans notre pays ? Au cours de nos enquêtes, nous avons découvert  aussi que, le poste de directeur de cabinet de ce même ministère de l’Economie maritime est , quant à lui resté vacant tout ce temps. Le directeur adjoint de cabinet, qui jouait ce rôle par défaut, a officiellement fait valoir ses droits à la retraite le 1er avril 2014 dernier. Entre septembre 2012 et avril 2014, tous les postes clés du ministère se sont vidés de leurs occupants :secrétaire général, Drfm, Drh,Dpp, chargé de mission et tous les Conseillers techniques sont partis, essentiellement pour cause de retraite. Valentin Djènontin n’a pu proposer de nouvelles personnes à ces postes. Son successeur Martine Dossa également.. Elle, Martine Dossa, est visiblement la seule capitaine à bord de ce navire. Un capitaine, sans matelot. Le fonctionnement du ministère ne se résume qu’à sa seule personne. Et pour quelle efficacité ? est-on tenté de se demander. Doit-on encore rappeler l’importance de ce ministère dans le tissu économique béninois. Le port est le poumon de l’économie béninoise. Le président Boni Yayi ne cesse de montrer sa volonté de le moderniser pour plus de compétitivité et de rentabilité. Cela est-il possible avec un ministère de tutelle quasi-fantôme.

La saga des intérimaires

La situation est presqu’identique dans certaines structures sous-tutelle du ministère. Au port, toutes les directions techniques sont dirigées par des intérimaires depuis bientôt dix-huit mois. A titre d’exemple, le poste de Directrice des ressources humaines qu’occupait Naomie Azaria est resté vacant depuis sa promotion au gouvernement en août 2013. A la Cobenam, le directeur général est lui aussi un intérimaire depuis la retraite du titulaire. Qu’est-ce qui bloque tout ce temps la formation d’un cabinet à l’Economie maritime ? Est-ce le manque de cadres compétents ? Que cache cette politique d’intérimaires aux postes clés du port de Cotonou ?  Autant de questions soulevées par ces situations au ministère de l’Economie maritime et au Port de Cotonou.

Hier, c’était le ministère du Futur, que dis-je, le ministère à la présidence chargé de la coordination des Politiques de mise en œuvre des OMD et des ODD. Aujourd’hui, c’est celui de l’Economie maritime et des infrastructures portuaires. Nous poursuivons nos investigations pour vous révéler d’autres incongruités dans l’organisation et le fonctionnement du gouvernement. Lesquelles incongruités plombent à certains niveaux l’action gouvernementale. A deux ans de la fin de son dernier mandat, Boni Yayi est en quête d’efficacité. Corriger ces incongruités pourrait lui permettre de sauver les meubles. Si cela est encore possible.

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