Nouveau scandale dans la construction de la voie Akassato-Bohicon : le Syntra-Ttp dénonce la complicité de Jonas Gbian et Servais Adjovi

Hier lundi 14 avril, le Syndicat des Travailleurs du ministère des Travaux publics (Syntra-Ttp) a donné une conférence de presse, au sein dudit ministère, pour révéler à l’opinion un nouveau scandale, en dehors de tout ce que l’on sait déjà, dans la construction de la route Akassato-Bohicon. Une infrastructure financée par la Chine et réalisée par des entreprises chinoises.

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Les conditions d’octroi de marché, de financement et de réalisation de ce tronçon ne garantissent pas une bonne qualité des travaux. Selon le récit fait hier par Jacques Ayadji, Premier secrétaire général adjoint du Syntra-Ttp, après plusieurs dénonciations du syndicat et avec l’implication de l’ancien ministre des Travaux Publics, Lambert Koty, autorités chinoises et béninoises ont convenu du recrutement d’un bureau indépendant pour le contrôle des travaux du lot 3 long de 40 km, confiés sur imposition de la Chine à l’entreprise chinoise XINGXING. Sur requête du Gouvernement béninois, l’Union européenne a accepté le financement de la mise en place du bureau de contrôle. Après ouverture d’un appel d’offres international, le Consortium (français) Louis Berger/ACEP/DECO a été sélectionné pour le contrôle indépendant des travaux du lot 3 pour un montant hors taxes de 2. 443. 900 euros, soit plus d’un milliard six cent millions de fcfa (1. 600 000 000)

Servais Adjovi indexé

Le projet de convention entre le Bénin et le consortium français a été élaboré par les services compétents du ministère des Travaux publics et envoyé à la Délégation de l’Union Européenne pour signature. Le document a ensuite été transmis au Coordonnateur de la cellule du Fed (Fond Européen de développement) qui l’a introduit au ministère de Finances pour signature par le ministre. Mais là, a insisté Jacques Ayadji, le Directeur de Cabinet, Servais Adjovi a refusé de transmettre le marché à la signature de son Ministre au motif que l’Ambassadeur de Chine s’y serait opposé. Il a exigé du Ministère des Travaux Publics une communication conjointe (Finances-Travaux Publics) pour requérir l’avis du Conseil des Ministres avant toute signature du marché par son Ministre. Le Ministre des Travaux Publics, Natondé Ake a alors élaboré la Communication conjointe demandée par Servais Adjovi, l’a signée et l’a transmise à son collègue des Finances  pour signature avant transmission au Secrétariat Général du Gouvernement. Le document est encore bloqué au niveau du directeur de cabinet du ministre des Finances. En réalité, ce dernier ne fait que le jeu de l’ambassadeur de Chine au Bénin qui s’est opposé, au dernier moment, à la mise en place d’un bureau de contrôle indépendant sur le lot 3. Le gouvernement béninois a obtempéré. Finalement, l’Ambassadeur de Chine a désigné, sans appel d’offres, un bureau de contrôle chinois qu’il impose en remplacement du                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Consortium français, pourtant retenu après appel d’offres international.  

Quatre fois perdant

« Nous avons beaucoup parlé de la coopération sino-béninoise. Les faits nous donnent raison », a déclaré Jacques Ayadji. « Avec ce dossier, le Bénin va perdre quatre fois. Le Consortium Louis Berger » qui s’est déjà déployé sur le terrain « doit être payé pour sa prestation. Il y a la surfacturation. Le Bénin va décaisser plus d’un milliard pour financer le bureau d’études chinois et l’Union européenne retire son financement », a déploré Marcel Kindoho, Secrétaire général du Syntra-Ttp. « Les Chinois ne peuvent pas être juges et parties. Les Chinois font le prêt. L’entreprise choisie pour les travaux est chinoise. Et maintenant le bureau de contrôle est chinois. Mais où sommes-nous ? », a tempêté Martin Assogba, président de l’Ong Alcrer. Pour Laurent Mêtongnon, Secretaire général de la Fésyntra-Finances, « Servais Adjovi a les pieds sur quelque chose, c’est pourquoi il agit de la sorte ».  « Vous avez choisi la meilleure bataille qui vaille », a-t-il lancé. De quoi galvaniser Marcel Kindoho et ses camarades. Ils prévoient un sit-in au sein de leur ministère le vendredi 25 avril prochain.

INTEGRALITE DE LA DECLARATION DE PRESSE DU SYNTRA-TTP

Ministère des Travaux Publics

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et des Transports

Cotonou, le 14 Avril 2014

Les membres du Bureau Exécutif National du SYNTRA-TTP et l’ensemble des travailleurs de l’Administration Routière, n’ont jamais manqué, comme vous le savez tous, de dénoncer à temps réel les dérives quotidiennes notées dans le Partenariat entre notre Pays et la Chine. Nous avons déjà eu à maintes occasions à démontrer qu’il s’agit d’un partenariat largement gagnant pour la Chine qui enfonce à grands pas notre pays dans le sous-développement et ceci malheureusement avec la complicité et la bénédiction de nos autorités au plus haut niveau.

Le Chef de l’Etat, le Docteur BONI YAYI a dû reconnaitre publiquement le dumping chinois lors d’un entretien médiatisé qu’il a eu avec Monsieur Donné AMOUZOU, Directeur Général des Travaux Publics, lors d’une visite de la route Pahou-Tori.

Aussi, de retour d’une visite officielle en Turquie, le même Chef de l’Etat, a-t-il dénoncé en des termes à peine voilés, la surfacturation par les Chinois du coût des travaux de construction d’un barrage électrique à plus de 400 millions de dollars au lieu d’un maximum de 300 millions de dollars.

Avec ces deux interventions publiques de dénonciation de la supercherie chinoise, nous avions jubilé en concluant très tôt à une prise de conscience du chef de l’Etat, mais erreur et pour cause.

Qu’ils vous souviennent que le 9 octobre 2013, le bureau exécutif national du SYNTRA-TTP avait adressé au Président de l’Assemblée Nationale, une lettre ouverte pour demander à la Représentation Nationale, au nom de l’intérêt supérieur de notre pays, de ne pas autoriser en l’état la ratification de l’accord de prêt entre notre pays et EXIM BANK de Chine dans le cadre du financement du lot 3 (du PK 45+760 à Allada au PK 117+865 à Bohicon) du projet de réhabilitation de la route Akassato-Bohicon.

Le Syndicat National des Travailleurs de l’Administration des Transports et des Travaux Publics (SYNTRA-TTP) et l’ensemble des travailleurs de l’Administration routière, par cette lettre ouverte, s’étaient donné un devoir patriotique d’attirer l’attention de la Représentation Nationale sur certains éléments qui ne militaient pas en faveur de la ratification en l’état dudit accord de prêt qui dépouille notre pays au profit du géant chinois.

Malheureusement, la majorité mécanique a fait fi des voix dissonantes de certains Députés comme l’Honorable VLAVONOU en balayant d’un revers de la main notre démarche pour ratifier sans réserve le poison.

Pour rappels :

• Acte n°1 : le Gouvernement béninois, sur injonction du Gouvernement Chinois, a paradoxalement rejeté une subvention de l’Union Européenne pour le financement partiel de ce projet au profit d’un prêt onéreux du Gouvernement Chinois.

• Acte n°2 :le Gouvernement Chinois conditionne la mise à disposition du financement à l’actualisation par un bureau chinois (à désigner  unilatéralement et sans appel d’offres par la partie chinoise), des études techniques réalisées à moins de trois cent millions (300.000.000) de francs CFA par le bureau béninois ETRICO Ingénieurs Conseils sur financement du budget national.

• Acte n°3 :le Gouvernement Chinois accorde un prêt dit sans intérêts de six milliards quatre vingt dix millions (6.090.000.000) de francs CFA pour l’actualisation des études citées ci-dessus et désigne unilatéralement un bureau chinois à cet effet.

• Acte n°4 : les travaux initialement évalués à cinquante deux milliards (52.000.0000.000) de francs CFA par le bureau ETRICO sont réévalués  à environ cent sept milliards (107.000.000.000) de francs CFA par le bureau chinois. Ces travaux sont répartis en trois lots 1,2 et 3.

• Acte n°5 :Face aux dénonciations répétées du SYNTRA-TTP, l’ex Ministre Lambert KOTY décide de la mise en place d’un bureau de contrôle indépendant pour le suivi des travaux de la route Akassato-Bohicon.

• Acte n°6 : Le Gouvernement Chinois s’oppose à la mise en place de tout contrôle indépendant.

Acte n°7 :Face à l’insistance du Ministre Lambert KOTY, le Gouvernement Chinois concède la mise en place d’un contrôle indépendant uniquement sur le lot 3 (dont le financement provient d’un prêt accordé par EXIM BANK de Chine).

• Acte n°8 :Le Ministère Lambert KOTY contraint, accepte que les travaux des lots 1 et 2 se réalisent sans contrôle indépendant et se satisfait de la mise en place du contrôle indépendant sur le lot 3.

• Acte n°9 :Sur initiative du Ministre Lambert KOTY, le Gouvernement béninois a adressé à l’Union Européenne, une requête de financement pour la mise en place d’un bureau indépendant pour la surveillance et le contrôle des travaux du lot 3.

• Acte n°10 : Aboutissement de la requête de financement par la signature de la convention n° BJ/FED/023-241 du 15 avril 2013 entre le Bénin et la Commission Européenne.

• Acte n°11 :Le Gouvernement Chinois désigne et impose au Bénin  le groupe XINXING de la République Populaire de Chine pour la réalisation des travaux du lot 3.

• Acte n°12 : l’entreprise XINXING dépose un devis anormalement élevé (surfacturation) pour la réalisation des travaux du lot 3.

• Acte n°13 :le Directeur Général des Travaux Publics, par la lettre n° 0846/DGTP/DTN/COORD.S/SA du 14 août 2013, rejette le devis et demande à l’entreprise de le revoir substantiellement à la baisse.

• Acte n°14 : Rejet paradoxale de la position du Directeur Général des Travaux Publics par EXIM BANK de Chine qui a pris fait et cause pour l’entreprise et a menacé de retirer son financement si la partie béninoise n’approuvait pas en l’état le devis présenté par l’entreprise.

• Acte n°15 : Vu la gravité de ces injonctions de la banque, le Ministre Natondé AKE soumet la situation au Gouvernement par la communication n° 47/MTPT/DC/SGM/DGTP/DTN/COORD-S/SP-C du 27 août 2013.

• Acte n°16 :Malheureusement pour notre Pays, le Gouvernement, plutôt que de soutenir les cadres dans leur position, a préféré appuyer la banque en approuvant la Communication et en

donnant des instructions à l’effet de l’approbation en l’état du devis prohibitif de l’entreprise chinoise.

• Acte n°17 :l’accord de prêt est élaboré sur la base de ce devis prohibitif et transmis à l’Assemblée Nationale pour demande d’autorisation de ratification.

• Acte n°18 : le SYNTRA-TTP adresse une lettre ouverte à l’Assemblée Nationale pour demander à la Représentation Nationale de ne pas ratifier en l’état cet accord de prêt.

• Acte n°19 :la majorité mécanique fait fi de cette lettre et donne l’autorisation au Gouvernement de ratifier cet accord de prêt.

• Acte n°20 : Lancement par la Délégation de la Commission Européenne (de concert avec les Ministères des Finances et des Travaux Publics) de la procédure de recrutement d’un bureau pour le contrôle indépendant.

• Acte n°21 :Choix du Consortium LOUIS BERGER/ACEP/DECO pour assurer le contrôle indépendant des travaux du lot 3.

• Acte n°22 :Le Directeur de Cabinet du Ministre de l’Economie et des Finances notifie l’attribution du marché de service au Consortium LOUIS BERGER/ACEP/DECO pour un montant hors toutes taxes de 2.443.900 euros.

• Acte n°23 :Le Consortium LOUIS BERGER/ACEP/DECO répond au Directeur de Cabinet du MEF et marque la disponibilité de ses experts affectés à la mission.

• Acte n°24 : Sur demande pressante de la Direction Générale des Travaux Publics et de la Cellule FED du Ministère de l’Economie et des Finances, le Consortium LOUIS BERGER/ACEP/DECO effectue une mission au Bénin du 11 au 13 mars 2014 pour organiser un démarrage rapide de son équipe pour répondre aux exigences de validation du dossier d’exécution fourni par l’entreprise XINXING.

• Acte n°25 : Contre toute attente, l’Ambassadeur de Chine remet tout en cause et s’oppose à la mise en place d’un contrôle indépendant sur le lot 3.

• Acte n°26 : Le Ministre Natondé AKE, le Coordonnateur de la Cellule FED du MEF et l’Ambassadeur Chef de Délégation de la Commission Européenne font fi de cette réaction anachronique de l’Ambassadeur de Chine et élaborent le Contrat de service du Consortium LOUIS BERGER/ACEP/DECO.

• Acte n°27 :L’Ambassadeur Chef de Délégation d l’Union Européenne (DUE) signe le marché de services du Consortium et le transmet au Ministre de l’Economie et des Finances pour approbation.

• Acte n°28 :Le Coordonnateur de la Cellule FED introduit le marché signé par l’Union Européenne à la signature du Ministre de l’Economie et des Finances.

• Acte n°29 :Le Directeur de Cabinet du MEF, Monsieur Servais ADJOVI (pourtant signataire de la lettre de notification du marché au Consortium), refuse de transmettre le marché à la signature de son Ministre au motif que l’Ambassadeur de Chine s’y serait opposé.

• Acte n°30 : Monsieur Servais ADJOVI exige du Ministère des Travaux Publics, une communication conjointe MEF-MTPT pour requérir l’avis du Conseil des Ministres avant toute signature du marché par son Ministre.

• Acte n°30 :Le Ministre Natondé AKE élabore la Communication conjointe demandée par Monsieur Servais ADJOVI, la signe et la transmet au MEF pour signature avant transmission au Secrétariat Général du Gouvernement.

• Acte n°31 :Contre toute attente, le même Servais ADJOVI, pour des raisons inavouées, refuse de faire signer la communication conjointe qu’il a lui-même exigée.

• Acte n°32 : le Gouvernement entérine la position de l’Ambassadeur de Chine et rejette la mise en place du contrôle indépendant alors que c’est le même Gouvernement qui a sollicité de l’Union Européenne des ressources pour la mise en place de ce contrôle indépendant.

• Acte n°33 :L’Ambassadeur de Chine désigne sans appel d’offres un bureau chinois pour le contrôle indépendant et l’impose à notre pays en remplacement du Consortium retenu par appel d’offres par une équipe conjointe MTPT-MEF-DUE.

• Acte n°34 :Le Gouvernement se plie à la décision de l’Ambassadeur de Chine et donne des instructions à l’effet de la signature d’un contrat sur les ressources du budget national avec le bureau désigné unilatéralement par l’Ambassadeur de Chine.

Somme toute, la partie chinoise avec la complicité active de Messieurs Servais

ADJOVI et Jonas GBIAN s’emploient à couvrir le vol scandaleux organisé sur

le dos du peuple béninois.

L’Ambassadeur de la Chine au Bénin impose à notre pays un bureau pour

couvrir le scandale et les autorités béninoises consentent de rémunérer à plus

d’un milliard ce bureau pour sa sale besogne.

Le SYNTRA-TTP lance un appel au peuple béninois afin qu’il s’oppose par

tous les moyens légaux à ce enième scandale sous le régime YAYI.

Le SYNTRA-TTP quant à lui appellera les travailleurs du Ministère des

Travaux Publics à des mouvements de protestation de tous genres à compter

du vendredi 25 avril 2014 si le Gouvernement s’entête à participer à ce complot contre le Bénin et son peuple.

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