Laurent Mètongnon : «Avec le pardon, il est difficile de savoir ce qui s’est réellement passé»

« Tout au début de la brouille entre deux amis pour des intérêts, lorsqu’il était question du Pvi, j’avais dit lors d’une émission, que le peuple béninois ne comprendra jamais ce qui a été à la base de la brouille entre le président de la République et son bailleur de fonds pour les élections de 2006 et de 2011.

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Avec le pardon intervenu hier (mercredi), je suis plus fondé à dire que ce que j’avais dit en son temps se vérifie et que c’est le peuple béninois qui a fait les frais et qui fera les frais de ce qui est arrivé entre deux amis. Moi je me pose une question fondamentale. Le Bénin va à Paris les tout prochains jours pour une table ronde. Beaucoup de journalistes ont prédit un soit disant échec de cette table ronde compte tenu de la situation de morosité économique dans notre pays, la perte de confiance des opérateurs économiques dans notre pays compte tenu de l’instabilité qu’on a avec les grèves, les marches, la mauvaise gouvernance surtout de notre pays, les scandales à en point finir qu’on met à la une de tous les journaux. Est-ce que ce n’est pas en prévision de ce qu’on pense qui va arriver à Paris qu’on a tenté de colmater les brèches pour avoir une certaine confiance des opérateurs économiques français ? Parce que à lire entre les lignes de ce que le président lui-même a dit à propos de ce qu’aurait écrit Patrice Talon, nulle part Patrice Talon a reconnu qu’il a attenté à la vie du chef de l’Etat par empoisonnement et qu’il a essayé un coup d’Etat. Il a dit que dans la défense de ses intérêts en tant qu’opérateur économique, qu’il a dû mener des actions qui pourraient mettre le président en difficulté. Aujourd’hui donc il est difficile de savoir ce qui s’est réellement passé. Il aurait valu mieux qu’on laisse la procédure continuer et qu’on laisse la justice en toute indépendance, délibérer. La justice n’a pas encore fini son travail et on pardonne, je me demande si ce pardon n’a été accordé par rapport à la table ronde de Paris. Je le pense parce que la Constitution donne le droit au président de gracier. Mais il gracie lorsque la condamnation a été déjà prononcée. Ici, il n’y a pas encore eu de condamnation et il pardonne. Je ne sais pas à quoi cela rime. Encore que le pardon du président que nous avons est difficile à cerner. On se souvient qu’il avait accordé son pardon à plusieurs personnes et c’est le pire qu’on a vu. Donc le pardon du chef de l’Etat, moi je veux le voir de façon concrète. En principe dans la journée d’aujourd’hui (ce jeudi) ou demain (ce vendredi) au plus tard, les prisonniers politiques devraient sortir. »

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