Port autonome de Cotonou : Yayi jette Samuel Batcho dans une ruche d’abeilles

Nommé en Conseil des ministres le lundi 05 Mai, le nouveau Dg du port Samuel Batcho ne semble pas bénéficier d’une sinécure. En plus de ses charges de coordonnateur pour le Bénin du Millenium challenge account (Mca), il doit batailler dur pour imposer des réformes dans un port où les intrigues politiciennes, la fronde syndicale et les grognes des acteurs sont actuellement vives.

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Il nous vient de loin le nouveau Directeur général du Port autonome de Cotonou. C’est au Millenium challenge account que le Chef de l’Etat est allé le chercher. Contrairement à ses prédécesseurs, il ne vient pas des entrailles de la nébuleuse Fcbe, ni du cercle très fermé des évangélistes ayant pion sur rue à la Marina depuis 2006. Son parcours est atypique. Ce juriste, enseignant de droit à l’université, très peu disert, n’est pas non plus du sérail portuaire comme le réclament le syndicat et les travailleurs du port. Chose exceptionnelle, il doit cumuler ses nouvelles charges avec celles, déjà très lourdes, de coordonnateur pour le Bénin du Mca. Et bien qu’il ne soit pas pour autant étranger aux problèmes du port pour avoir géré un grand volet depuis le Mca, il va devoir combattre sur deux fronts. Ce qui va le rendre moins efficace au long des jours. On pourrait se demander ce qui a motivé une telle nomination. Est-ce un manque de cadres compétents ou une volonté de faire plaisir aux Américains pour racheter notre pays pour le second compact du Mca ? Rien n’est moins sûr. Seulement, en faisant cela, Yayi complique la vie au nouveau Dg, obligé d’être à la fois bailleur de fonds et bénéficiaire, juge et partie, demandeur et exécutant pour les nombreux projets financés – s’il en reste encore – par le Mca au port. La tâche s’annonce très difficile. Samuel Batcho doit d’abord faire face à la grogne des travailleurs qui ont réclamé la nomination d’un nouveau Dg provenant du port ou nommé après un processus d’avis d’appel d’offres. Le nouveau Dg n’est rien de tout cela. Il aura donc fort à faire pour calmer la tension. En effet, depuis 2006, aucun Dg du port n’a pu faire plus d’un an. Face à cette situation, les partenaires techniques et financiers ont souhaité que le nouveau Dg soit recruté au terme d’un processus d’avis d’appel d’offres. C’est ce que réclament aussi les travailleurs à défaut, disent-ils, qu’un pur produit de la maison soit nommé Dg. Mais hélas, ils ne l’obtiendront pas. Au contraire, Yayi fait juste le contraire de ce qu’ils demandent. Avec cette nomination, ce n’est pas évident que la fronde va s’estomper de si tôt. En plus de toutes ces raisons de grogne, le nouveau Dg devrait faire face à une scabreuse affaire de macaron qui a emporté son prédécesseur et qui risque de devenir la raison fondamentale des contestations des transporteurs et des travailleurs du port dans les jours à venir. Avec toutes ces contingences, le port n’est pas sorti de l’auberge et son Dg ne semble lui avoir obtenu qu’un maroquin.

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