Sagbohan Danialou, l’homme-orchestre tourne la page du deuil avec un retour triomphal sur scène

L’homme-orchestre Sagbohan Danialou, patriarche de la musique béninoise,  a signé son grand retour sur scène à travers un concert époustouflant qu’il a donné vendredi 02 mai dernier à la plage de Togbin sur le Littoral de la commune d’Abomey-Calavi.

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Il n’est pas fini. Il est de retour. Allez, annoncez sur toute l’étendue du territoire béninois et aux confins du monde que celui dont la musique résiste au temps, le surnommé « Hagbê national », l’homme-orchestre, Sagbohan Danialou est revenu en grande forme sur les podiums après le tragique évènement d’intoxication alimentaire du 12 décembre 2013 qui a failli l’emporter comme ce fut le cas pour son regretté fils, pressenti pour prendre sa relève, Djibril Sagbohan. Le public l’a entendu chanter, vu jouer, danser et toucher physiquement.  C’était vendredi 02 mai dernier à la plage de Togbin sur le Littoral de la commune d’Abomey-Calavi où il est apparu sur scène pour la première fois à l’occasion du concert qu’il a donné pour manifester sa gratitude à tout le peuple béninois et à tous ceux qui, de diverses manières, l’ont soutenu dans cette épreuve difficile  de la vie.

«Le grand show de l’année»

Il n’y aurait pas eu meilleur endroit que la  plage, une espace assez ouverte pour contenir sans dégâts, la foule monstre qui s’est assemblée vendredi soir, pour l’évènement annoncé  «Le grand show de l’année » par une affiche sur laquelle apparaît en blanc dans le fond du podium, l’homme-orchestre, le micro embouché. Grand show de l’année, ce n’était pas à tort. Impossible de ne pas y prêter foi, avec l’arrivée triomphale du « Hagbè national » Sagbohan en compagnie de l’artiste King Mensah, qui a provoqué l’ébullition de la foule agitée par une vive émotion de joie suscitée par le retour de celui qu’ils attendaient depuis trois heures d’horloge, vu que le concert a accusé un retard de 90 minutes à son démarrage au tour de 19h. Trois heures de retard qui sont passées aux oubliettes dès l’instant de la montée sur scène de l’artiste à 19H41min après les jeunes Frères Guèdèhounguè qui ont ouvert le concert.   Comme promis, pas de place à la tristesse. Rien n’a filtré de lui sur la disparition de son fils. Seul  marque de deuil, le noir qui domine ce que l’artiste a mis. La place est à la joie.  Sur scène, on retrouve le vrai homme-orchestre.  Seul chantant, dansant et allant du tambour au gong et  à la batterie tout en passant d’un instrumentiste-choriste à un autre pour des consignes afin de donner plus de couleur, aux  airs au grand bonheur du public  scandant « Hâgbè ! Hâgbè !…» «frèro en langue goun, langue de Porto-Novo la capitale.» Le public, pour ce show de remerciement est hétérogène. On y retrouve fans,  autorités  politico-administratives et  artistes venus massivement  soutenir leur héros Sagbohan.

Remerciement à Dieu et aux hommes

Le Sagbohan de ce vendredi n’a point d’ennemis. En ouverture de son concert, les premières chansons de son répertoire sont d’action de  grâce à Dieu. Il se compare à l’eau qui n’a pas d’ennemis.  L’eau au contact de laquelle le feu s’éteint. A son Dieu, il dit merci, professe publiquement sa foi en des paroles d’anciennes compositions très connues du public qui reprend chaque fois les morceaux avec lui. Outre Dieu, Sagbohan sait gré à ses semblables qui sont restés en communion de prières avec lui.

L’artiste demeure

L’homme-orchestre n’a rien perdu de ses qualités  qu’on lui connaît et qui font de lui, l’unique en son genre.  Il est artiste, et le reste. A la joie du public, il l’a réaffirmé dans un de ses morceaux  où il dit «Gbè sèmido yin na wa dé go», «Que le destin me prête vie et je m’y attèlerai ». Sa prestation de vendredi soir, en dit long. Et l’artiste Zeynab l’une des valeurs féminines de la musique béninoise s’en réjouit. «C’est un exemple de bravoure et  courage. C’est un monsieur que j’admire beaucoup pour sa simplicité, sa désinvolture» a-t-elle déclarée très admirative de l’infatigable Sagbohan. Après ce qui lui est arrivée, continue Zeynab, difficile de croire qu’il s’en remettrait si tôt, «mais il est bien là ce soir ce Sagbohan qu’on aime tant». Tout comme elle, King Mensah, remarque que Sagbohan demeure indiscutablement «l’homme-orchestre».  «Je vois un artiste resté égal à lui-même » a confié l’artiste togolais qui apprend qu’il n’a pas réfléchi, un seul instant avant d’accepter l’invitation à ce grand show du retour de Sagbohan.

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