Ils sont déchainés et prêts à aller jusqu’au bout. En Thaïlande, les manifestants anti-gouvernementaux, du moins anti-clan Shinawatra, dans les rues depuis plusieurs mois veulent former leur propre gouvernement pour diriger le pays.
Ils l’ont annoncé ce jeudi 08 mai 2014, au lendemain de la destitution par la Cour constitutionnelle de l’ancienne Première ministre. Yingluck Shinawatra a été destituée ce mercredi par la Haute juridiction pour abus de pouvoir. Plusieurs membres de son gouvernement ont aussi été relevés de leur fonction. Après la chute de Yingluck, un premier ministre intérimaire a été nommé, en attendant les élections législatives de juillet 2014. Il s’agit de Niwatturong Boonsongpaisan. Selon les manifestants, ce nouveau premier ministre, aussi proche du clan Shinawatra n’a aucune légitimité, même s’il est légal. Ils envisagent alors dévoiler vendredi la liste des personnes devant siéger dans le gouvernement. Une sorte donc de Conseil du peuple non élu, pour mener le pays pendant la transition. Encore que, les manifestants refusent l’organisation des législatives en juillet.
Contexte favorable
Une saison de fiction politique débute en Thaïlande. Mais cette fiction pourrait devenir une réalité. La Commission anti-corruption du pays (Nacc) rendra incessamment une décision dans l’affaire d’un programme d’aide aux riziculteurs. Le gouvernement partiellement déchu, est accusé de négligence dans ce dossier. Si la commission confirme ces accusations, la désormais ex-première ministre pourrait écoper de cinq ans d’interdiction de vie politique. Ses ministres, y compris le tout nouveau Premier ministre intérimaire, subiraient la même peine. De plus, les manifestants sont soutenus par l’entourage du roi, âgé de 86 ans. En effet, les élites proches du palais royal voient en l’hégémonie du clan Shinawatra sur le Parlement depuis 2001 une menace pour la monarchie.
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