Financement du développement du Bénin : les propositions du «Café des Leaders» de Célestine Zanou

Pour mettre fin à une série qui aura duré quinze mois, le 11è ‘’Café des leaders’’ s’est tenu hier à l’hôtel Novotel Orisha de Cotonou. Cette ultime rencontre de «réflexions-propositions» a permis à l’initiatrice Célestine Zanou  et aux Leaders de se pencher sur la problématique du financement du développement du Bénin.

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Débutée le 27 mars 2013, ce qu’il convient d’appeler la première saison du ‘’Café des Leaders’’ a pris fin, hier mercredi 25 juin 2014 à l’hôtel Novotel de Cotonou, par le 11è acte. Durant un an et trois mois, «cette tribune de réflexions et d’échanges entre des leaders s’est penchée sur des sujets de grande importance pour le développement du Bénin», a fait remarquer l’initiatrice Célestine Zanou. La séance d’hier clôture, aux dires de la présidente du  Dynamique du changement pour un Bénin debout (Dcbd), ce Café des Leaders dans sa forme originelle. Il aura été une expérience inédite qui a permis de « relever un défi historique dans la douceur». L’ancienne directrice de cabinet du président Mathieu Kérékou précise que tous les travaux du Café sont contenus dans un document dénommé « Cahier du Café des Leaders » qui servira de bréviaire aux dirigeants du Bénin.

Et pour cette tasse de clôture, les réflexions ont porté sur le financement du développement du Bénin. Comme pour faire une suite logique aux précédents « Café » et rappeler qu’avant ce thème, les Leaders avait d’abord débattu de la problématique du développement. Présentée par Claude d’Almeïda, expert en économie, la principale communication a permis d’avoir une idée sur l’état des lieux du financement du développement au Bénin. Le financement se fait par deux voies: le financement public (emprunts faits par l’Etat, dons…) et le financement privé. Mais, on retient qu’au Bénin, le financement de l’activité économique est plus faible que partout ailleurs en Afrique. Le taux d’investissement est de 17,4%, le secteur bancaire est concentré dans les villes et les ressources bancaires étant à court terme ne peuvent pas servir au financement du développement. Il y a aussi l’éternel problème de la lenteur  administrative due aux dysfonctionnements de l’administration publique . Le Bénin ne consomme que 20 à 40 % des subventions qui lui sont accordées.

A ce niveau, Aurora Iglésias-Ortégo, représentant à ce Café le chef de la délégation de l’Union européenne, a présenté le fonctionnement du Fonds européen de développement (Fed). Créé en 1957, la Fed est mis en œuvre depuis 1959 pour l’aide publique au développement des pays Acp (Afrique-Caraïbes-Pacifique). Si l’enveloppe à octroyer à chaque pays est déterminée par l’Union européenne (Ue), les secteurs d’intervention sont fixés par chaque pays. Force est de constater que malgré l’aide publique, le Bénin peine à décoller. Et avec les mutations, le pays doit faire recours à d’autres ressources pour le financement de son développement.

Pistes de financement du développement   

Il va falloir diversifier le secteur financier, augmenter la productivité agricole via le financement. Selon Claude d’Alméïda, il faut renforcer le rôle des banques, faire la promotion des institutions spécialisées et développer l’intermédiation de proximité. Cela suppose une structuration du système (organisation de la libéralisation de l’économie, restructuration du secteur bancaire, mobilisation de petit financement…).  Alors, le communicateur recommande une autorisation de plusieurs catégories de banques, la promotion au niveau régional et national de plusieurs véhicules de financement de la taille minimale de la Boad et la création ou le développement des fonds thématiques. Il préconise aussi l’assignation à ces véhicules régionaux de financement, la mission de promouvoir les banques dans chaque pays. On gagnerait aussi à fixer un objectif minimum de taux de financement économique et à amener les Etats à définir une politique de recours au marché financier.

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Dans un contexte où le gouvernement Boni Yayi vient d’organiser à Paris une table ronde des investisseurs pour le financement du développement du Bénin, il n’y aurait pas eu meilleur thème pour boucler la saison 1 du «Café des Leaders».

L’exemple de l’«African investissement Bank(Aib)»

«African investissement Bank », l’Aib est une réalité tangible dans la structuration du système de financement du développement. Première banque d’investissement de l’espace Uemoa, l’Aib est le fruit de l’opiniâtreté de deux Béninois dont le professeur Moïse Lalèyè. Créée sous le régime Kérékou III, elle vise à prendre le risque en accompagnant les porteurs de projets. Car, explique Moise Lalèyè, «on a seulement des banques de dépôts». Avec l’agrément obtenu en 2005, l’Aib a commencé ses activités avec 23 agents dont le standardiste était à 200 mille FCfa le mois. Elle devait donc accompagner les jeunes qui ont des projets et des besoins de financement. Mais, cette banque a été transférée aux Ivoiriens et est en liquidation administrative depuis un an. Il faut donc tout faire pour que cette banque ne soit pas fermée. L’Aib étant une belle source de financement du développement.

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