Table ronde de Paris : propagande exagérée autour d’un pseudo succès

De retour de Paris où il a présidé les travaux de la table ronde économique pour le financement du développement du Bénin, le président Boni Yayi a été accueilli en grande pompe ce vendredi 20 juin 2014 à l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou. Pourtant, il existe bien des réserves sur ce que le gouvernement considère comme acquis de ce rendez-vous parisien.

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Retour triomphal. C’est ainsi que peut se qualifier le retour au pays du président Boni Yayi après quelques jours à Paris dans le cadre de l’organisation de la Table ronde des investisseurs pour le financement du développement du Bénin (du 17 au 19 juin). Le chef de l’Etat a été accueilli en grande pompe vendredi dernier à l’aéroport. Comme d’habitude, les membres du gouvernement restés au pays étaient à l’aéroport pour souhaiter la bienvenue à leur chef. La délégation avait était conduite le ministre d’Etat François Abiola.  La nouveauté, c’est toute la liesse populaire qu’on a observée sur l’esplanade intérieure de l’aéroport. De quoi à donner à cette cérémonie d’accueil du chef de l’Etat l’allure d’un meeting politique. Bain de foule, prestation d’artistes sur podium et déclaration du chef de l’Etat. Occasion pour Boni Yayi, qui ne déteste pas ces moments de foule, de s’adonner à un petit exercice de compte rendu. Selon le point fait, d’une prévision de 2900 milliards au départ, le montant des intentions de financement récolté à l’issue des travaux est d’environ 6.000 milliards.

Ils célèbrent des intentions

Ces 6000 milliards dont parle Boni Yayi ne sont pas de nouveaux financements. En effet, pour certains projets mis sur la table à Paris, le gouvernement avait déjà obtenu l’accord de financement des investisseurs. L’un d’entre eux, le projet Epine Dorsale, est d’ailleurs une initiative à problème. Le gouvernement étant à couteaux tirés avec son initiateur, l’homme d’affaires béninois Samuel Dossou, que Boni Yayi et les siens ont relégué au second plan au profit du Français Bolloré.

De plus, le président Boni Yayi a lui-même reconnu que ces intentions de financement ne seront concrétisées que si le Bénin entreprend un certain nombre de réformes dans le domaine économique et des affaires.  A ce type de rendez-vous internationaux, les intentions et promesses sont une chose et leur concrétisation en est une autre. Les investisseurs et bailleurs de fonds ayant pris part à cette table ronde ont fait des observations sur Bénin. Les autorités béninoises devront en tenir compte pour espérer voir les milliards atterrir un jour sous quelque forme que ce soit sur le territoire béninois.

Contrairement à ce que laissent croire les propagandistes du gouvernement, les 6000 milliards ne sont pas encore un acquis définitif pour le Bénin. C’est à cause de simples intentions de financement que le gouvernement Yayi organise tout ce bataclan médiatique. Au Bénin, les hommes d’affaires défilent chaque jour au cabinet du chef de l’Etat. Ils font des promesses d’investissements qu’on ne voit pas se matérialiser. Si l’annonce des 6000 milliards constitue une bonne nouvelle, il est tout de même trop tôt de s’en gargariser.

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Seulement, comme d’habitude, il faudra s’attendre aux déclarations, marches et prières de félicitation et de soutien à Boni Yayi les jours à venir. La presse réputée proche du pouvoir avait déjà annoncé les couleurs de la propagande au lendemain du premier jour de la table ronde avec des titres aussi ronflants que dithyrambiques. Cela va sans doute se poursuivre. Concernant les actions de soutien et de félicitation, les maires de la mouvance présidentielle ont donné le top à travers une déclaration faite vendredi dernier dans la commune d’Abomey-Calavi. Ainsi, va la propagande exagérée autour d’un succès qui n’en est pas encore un.

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