YAYI entérine le scandale dans l’attribution des marchés de la route Parakou-Djougou

(Il procède ce jour au lancement officiel desdits travaux.) Alors que dans le cas du dossier SBEE, il a suffi seulement d’un article de presse pour que le Chef de l’Etat prenne des mesures conservatoires en suspendant puis en limogeant le DG Marius Hounkpatin, 

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le Chef de l’Etat semble faire fi de nos dénonciations, ce qui crédibilise la thèse selon laquelle les cadres des TP ont été contraints d’attribuer le lot 1 (le plus important) à cette entreprise burkinabé qui rendrait des services importants pour le déplacement d’une grande autorité de notre pays. Ce chantier apparaît donc commeune marque de reconnaissance pour services rendus. Tant pis si cette entreprise est incapable de réaliser les travaux !

Ainsi les cadres des Travaux publics et de la DNCMP auraient été contraints de préférer une offre de 31 milliards de F CFA à une autre de 27 milliards malgré l’incompétence avérée de l’entreprise ayant proposé les 31 milliards. La différence de 4 milliards servirait-elle donc à financer des déplacements ?

En plus de ces 4 milliards, la BOAD, sans raison apparente a demandé aux cadres des TP, dans l’attribution du lot 2, de renoncer à une offre de 17 milliards pour une autre  de 19 milliards, soit 2 milliards supplémentaires, ce qui fait au total 6 milliards que le contribuable béninois va débourser en toute impunité.

Il faut reconnaitre que l’entreprise française qui a proposé 19 milliards pour le lot 2 devrait gagner ce lot si le lot 1 avait été attribué normalement à l’entreprise qui a proposé 27 milliards pour le lot 1 dans la mesure où c’est cette même entreprise qui a proposé 17 milliards pour le lot 2. Si une même entreprise pouvait gagner les deux lots, cette entreprise aurait gagné les deux lots. Mais dans le DAO, il est dit qu’une entreprise peut déposer pour les deux lots mais ne peut gagner qu’un seul lot. Donc si le lot 1 est attribué à cette entreprise, elle serait disqualifiée pour le lot 2 et ce serait l’entreprise de 19 milliards qui remonterait pour remporter ce lot 2. En conclusion, au lieu de 6 milliards, c’est plutôt 4 milliards qui sont sur le point d’être distraits.

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Maintenant en présence de quelles entreprises le Président Boni YAYI va-t-il lancer les travaux ce jour ? La BOAD a-t-elle déjà donné son avis de non objection ? Les lettres d’acceptation d’offres ont-elles déjà été envoyées aux entreprises adjudicataires ? Les lettres de rejet d’offres ont-elles déjà été envoyées aux entreprises dont les offres n’ont pas été retenues ? Si oui le délai de recours prescrit par le code des marchés publics a-t-il été observé pour permettre aux entreprises lésées de faire éventuellement des recours ? Voilà autant de questions dont les réponses permettraient de savoir que nous sommes en présence d’un scandale minutieusement préparé. Un scandale du genre serait en cours de préparation pour le projet Comé-Lokossa-Dogbo où, en violation flagrante du code des marchés publics, une liste restreinte aurait été retenue sans pré-qualification et incluant cette entreprise burkinabé incompétente à qui on vient d’attribuer frauduleusement le lot 1 de Parakou-Djougou. Nous publions à nouveau en intégralité notre article d’hier sur ce énième scandale sous YAYI. 

Attribution des marchés des deux lots de la route Parakou-Djougou sur financement de la BOAD: Un énième scandale sous YAYI ?

Sous le régime Yayi, les scandales et les prévarications se succèdent et ne se ressemblent pas. Au ministère  des Travaux Publics et des transports, un autre s’y prépare activement. Un des deux lots (le plus important) de la route Parakou Djougou financée par la Boad aurait été attribué à une entreprise burkinabé qui a montré ses limites dans plusieurs chantiers par le passé.

Selon  des sources bien introduites au Ministère des Travaux publics, c’est  sur financement de la Banque ouest africaine de développement (Boad) et de certaines banques commerciales que notre pays, le Bénin a initié les travaux de réhabilitation et de renforcement de la route Parakou-Djougou. Seulement, le mécanisme de ce financement pose problème. En effet, en  plus de sa participation sous forme de prêt, la BOAD devra être rémunérée par le Bénin pour lui mobiliser le financement complémentaire auprès des banques commerciales, ce qui renchérit de façon excessive le coût de revient du projet. Mais là n’est pas le problème aujourd’hui (nous pourrons y revenir au besoin). Ce que nous dénonçons est que malgré ce prêt onéreux que les générations futures vont passer des années pour rembourser, le lot le plus important, soit 73 km dont 11,50 en 2×2 voies et 61,50 en 2×1 voies, serait sur le point d’être attribué avec la bénédiction de la BOAD à une entreprise burkinabé qui a donné les preuves de son incapacité aussi bien au Bénin qu’au Togo (pays du siège de la BOAD) à réaliser des travaux routiers de qualité et dans les délais. Au Bénin par exemple, une route d’environ 19 km a été confiée à cette entreprise dans l’Alibori dans des conditions scabreuses (réduction de 29% de son offre financière en pleine procédure et après l’attribution définitive du marché par la DNCMP à une autre entreprise) pour un montant TTC d’environ 9 milliards de francs CFA sur financement du Budget National.

La Boad au banc des accusés

Il est très peu appréciable la position prise par la Boad dans ce dossier. On ne comprend pas pourquoi la banque censée accompagner le Bénin dans son développement s’est-elle empressée de valider l’attribution de ce marché alors qu’elle savait très bien que cette entreprise éprouve de sérieuses difficultés à exécuter les marchés à elle confiés. On peut citer au  Togo, les routes Dapaong-Ponio (38 km), Dapaong-Borgou (49 km) et Cincass-Tandjoure (63 km) confiées à cette entreprise et pour lesquelles la Boad aurait même fait réaliser des missions d’audit dont la prise en compte des conclusions n’aurait jamais permis la validation de l’attribution d’un lot à cette entreprise. Sur ces trois chantiers, de  grands retards ont été notés allant jusqu’à deux fois le délai contractuel sans oublier la mauvaise qualité des travaux.  Il est curieux que la Boad se soit tue sur ces graves insuffisances de cette entreprise burkinabé pour valider son recrutement sur le lot 1 de ce projet devant une entreprise tunisienne et une autre française qui ont aussi postulé pour ce lot 1. La Boad reprocherait à l’entreprise tunisienne de n’avoir pas déclaré dans son offre deux marchés qu’elle aurait récemment gagnés au Burkina-Faso (74 milliards) et au Togo (17 milliards). On peut déjà s’interroger sur le fait que la Boad n’ait livré que les informations dont elle dispose sur l’entreprise tunisienne mais pas sur l’entreprise burkinabé. Pourquoi n’a-t-elle pas dit dans son avis qu’au Burkina-Faso, la Bad a récemment annulé un marché attribué à cette entreprise burkinabé pour des raisons dont la connaissance pourrait mieux éclairer les cadres béninois des TP? Surtout que c’est dans le cadre de la même procédure que l’entreprise tunisienne aurait gagné des marchés au Burkina-Faso sans les déclarer dans son offre au Bénin. Ce comportement de la Boad est  sujet à des interrogations.

Quid du ministère ?

Qu’est ce qui peut motiver les cadres des Tp à prendre la décision d’attribuer un marché de plus de 31 milliards à une telle entreprise alors que cette dernière n’est à peine qu’à 40% d’avancement des travaux pour plus de 200% de consommation du délai contractuel ? Ce qui fait mal c’est que les cadres des Tp ne se soient pas comportés comme des  professionnels dans la mesure où, dès réception de cette décision de la Boad, ils se sont exécutés sans aucune vérification, ni en direction de l’entreprise en question, ni en direction de leurs homologues du Togo et du Burkina. Pis, pour éviter certainement que la Dncmp (la direction nationale de contrôle des marchés publics) ne censure leur démarche en leur demandant éventuellement de procéder aux vérifications nécessaires avant toute décision, ils ont repris le rapport sur la base de la décision de la Boad et l’ont envoyé directement à cette dernière sans la censure de la Dncmp (en se contentant de lui adresser une copie dudit rapport déjà envoyé à la banque pour avis de non objection). Certainement elle (la BOAD) va s’empresser de valider le nouveau rapport pour parfaire le crime. Dans ce rififi, il urge que la Dncmp prenne ses responsabilités en saisissant la Boad  pour l’annulation du rapport envoyé sans son avis. Le Fonac pourrait sauter sur ce scandale pour nous éclairer davantage. Le faire c’est arrêter d’hypothéquer par nos actes de corruption, l’avenir des générations futures qui ne manqueront pas de nous demander des comptes.

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