Affaire assassinat du juge Coovi : de nombreux témoins absents, le statu quo continue

Pour la 9ème journée d’audience dans l’affaire assassinat du juge Coovi, la Cour sur demande de la partie civile et de la défense devrait voir comparaître devant elle, un certain nombre de personnes physiques et morales. Mais la plupart des témoins attendus ce lundi 14 juillet 2014, étaient absents et ceux qui se sont présentés n’ont pu faire évoluer le dossier.

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La journée de ce lundi 14 juillet 2014, 9ème journée d’audience dans l’affaire relative à au crime d’assassinat du juge Coovi, a été particulièrement creuse. Du moins pour le grand nombre de population qui a fait le plein de la salle d’audience fortement militarisée. En effet, alors que la Cour s’attendait à voir comparaître devant elle dans la matinée de ce lundi, une dizaine de témoins- le ministère de la Justice, celui de la Sécurité publique, la mairie de Parakou, l’ex-procureur général Nicolas-Pierre Biao, l’avocat Ernest Kèkè, Ibrahim Akibou, Achille et Désiré Adétona, frères de l’accusé principal, Clément Adétona-  seules deux personnes physiques et morales se sont présentées. Il s’agit du Secrétaire général du ministère de la Justice représentant le ministère et du premier adjoint au maire de Parakou représentant la mairie. Ces deux personnes ont été écoutées, la première, sur les dispositions prises par le ministère de la Justice pour assurer la sécurité du juge Sévérin Coovi sur qui pesaient des menaces de mort et la deuxième, sur le contenu des réunions du conseil municipal d’alors au sujet du juge Coovi. Mais les témoins qui ont comparu devant la Cour n’ont pu donner des réponses claires sur les différentes questions qui leur ont été adressées par les différentes parties. Le représentant du ministère de la justice à qui il a été demandé les dispositions  de sécurité prises par le ministère n’a pu les énumérer à la Cour. Le juge était –il menacé ? Il ne peut l’affirmer à la Cour mais  il y avait des rumeurs. Est-ce qu’un dossier au nom du juge et comportant les informations relatives aux dispositions prises pour assurer la sécurité du juge existe comme l’a déclaré lors de l’instruction l’ancien ministre de la Justice, Dorothée Sossa ? Le représentant du ministère de la Justice n’en a carrément pas connaissance.  Quant à la  prestation du représentant de la mairie à la barre , elle n’a d’aucun intérêt, pour la Cour. Le premier adjoint au maire de Parakou semblait même ne pas savoir pourquoi il comparaissait. Les réunions du Conseil municipal qui seraient consignées dans les registres comme l’a indiqué Michel Lolo Chidiac, alors conseiller municipal, le représentant de la Mairie n’en sait rien car il était en son temps agent à la Caisse nationale de sécurité sociale. Après ces deux témoignages qui n’ont   fait avancer en rien le dossier, l’audience a été suspendue pour 15 minutes. A la reprise,  la Cour a simplement demandé au représentant de la mairie de revenir le lendemain (ce mardi) à 8 heures avec cette fois-ci les registres capables de renseigner sur le contenu des réunions du conseil municipal au sujet du juge Coovi. Chose qu’a promise le premier adjoint au maire de Parakou avant de quitter la salle d’audience.

Pas de confrontation entre Ernest Lalou et Arnaud Houéto

A la fin de l’audience du vendredi dernier où Ernest Lalou qui a été détenu pendant plus de sept ans a lors de sa comparution nié toute implication dans l’assassinat du juge, il était prévu pour ce lundi une confrontation. Notamment  entre lui et le nommé Arnaud Houéto qui avait déclaré lors de l’instruction des choses apparemment contraires à en croire les juges. Mais cette confrontation n’a pu avoir lieu. Cela, du fait de l’absence d’Ernest Lalou.

Dans la suite de l’audience, la Cour a écouté les trois personnes dans le box des accusés- Clément Adétona, Raïmi Moussé et Ramane Amadou-. Mais les comparutions de ces derniers n’ont pu également faire avancer le débat d’un iota. Le principal accusé, Clément Adétona, le principal accusé s’étant réfugié dans la dénégation systématique et prétextant d’avoir été sous l’effet d’une noix mystérieuse qui l’a rendu carrément amnésique sur le déroulement des évènements dans cette fameuse nuit du 06 novembre 2005 où le juge Sévérin Coovi a été assassiné. La séance a donc été simplement suspendue et elle reprendra ce mardi matin.

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La Cour avisera sur la demande de comparution du député Gbadamassi

Dans l’affaire assassinat du juge Sévérin Coovi, seul dossier inscrit au rôle de la session supplémentaire de la Cour d’assises de la Cour d’appel de Parakou, c’est un secret de polichinelle que la comparution du député Rachidi Gbadamassi est souhaitée par les avocats de la défense et de la partie civile. Et ce, dans le but de l’entendre à nouveau afin que la vérité éclate enfin dans ce dossier qui peine à livrer ses secrets. Et selon Me Raphiou Paraïso, membre du collège des avocats de la défense, le nécessaire a été fait par eux (les avocats) pour que la Cour voie comparaître une fois encore devant elle, l’élu de la 8ème circonscription électorale dont le nom ne cesse d’être cité dans cette affaire relative à l’assassinat du juge Coovi. Ceci, nonobstant l’ordonnance de non-lieu pris en sa faveur en 2007 et confirmé l’année dernière seulement.  Dans la matinée de ce lundi 14 juillet 2014, lors de la 9ème journée d’audience où la Cour a vu comparaître devant elle de nouveaux témoins, les avocats de la défense ont réitéré leur demande d’écouter à nouveau  l’ancien maire de la ville de Parakou, l’He Rachidi Gbadamassi. Mais cette demande de comparution du député risque de ne pas aboutir. En effet, la Cour en réponse à cette demande des avocats de la défense a dit qu’elle avisera si oui ou non le député Gbadamassi qui était à la tête du Conseil municipal de Parakou au moment des faits en novembre, 2005 précisément dans la nuit du dimanche 06 où le juge alors premier président de la Cour d’appel de Parakou a été sauvagement assassiné.  A l’heure actuelle donc, la comparution  du député n’est pas encore décidée par la Cour alors que la session est normalement prévue pour prendre fin ce mardi 15 juillet.

Yao Hervé Kingbêwé depuis Parakou

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