Affaire assassinat du juge Coovi : les avocats exigent la comparution de Rachidi Gbadamassi dans les 48 heures

(Le Pg Biaou interpellé sur des manquements graves) Après une nouvelle accusation contre le député Rachidi Gbadamassi dans l’affaire relative à l’assassinat du juge Coovi, les avocats ont une nouvelle fois demandé à la Cour d’user de l’article 314 du code de procédure pénale pour faire comparaitre l’ex-maire. Et ce, dans les 48 heures à venir.

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Dans le dossier relatif à l’assassinat du juge Sévérin Coovi, le député Rachidi Gbadamassi a été une nouvelle fois accusé. Il est accusé par l’épouse du juge Coovi d’avoir tenté avec le Procureur général Nicolas-Pierre Biaou de corrompre le premier président de la Cour d’appel de Parakou en lui proposant 25 millions et villas afin que celui-ci rende sa décision en faveur de la mairie dans le dossier l’opposant à la Société de gestion des marchés de Parakou (Sgmp). Cette accusation a été réfutée par le magistrat Biaou qui s’était présenté ce vendredi 18 juillet devant la Cour.  Pour la manifestation de la vérité dans ce dossier qui dure depuis 2005, les avocats tant de la partie civile que de la défense, ont une nouvelle fois invité la Cour d’assises à faire usage des pouvoirs que lui confère l’article 314 du code de procédure pénale pour faire comparaître l’élu de la 8ème circonscription électorale. Et ce, dans les 48 heures à venir qu’il soit de gré ou de force comme le stipule le code de procédure en son article 314. A cette nouvelle demande des conseils de la partie civile et de la défense de voir l’honorable Rachidi Gbadamassi à la barre afin de l’entendre dans cette affaire dans laquelle son nom est revenu à maintes reprises, la Cour présidée par Huguette Balley Falana a de nouveau répondu qu’elle avisera. Et il est fort probable que son avis soit favorable, tant la comparution du député est nécessaire pour l’éclatement de la vérité.  Il faut indiquer que dans ce dossier, l’ex-maire de la ville de Parakou a été accusé à plusieurs reprises par des témoins notamment la restauratrice Sahada Issifou et l’ancien conseiller municipal de la ville, Michel Lolo Chidiac, d’être impliqué dans l’assassinat du juge Sévérin Coovi.

Le Pg Biaou interpellé sur ses manquements graves

Procureur Général de la Cour d’appel de Parakou au moment des faits, le magistrat Nicolas-Pierre Biaou a commis de nombreuses erreurs «graves» dans la conduite de l’affaire. Le Pg Biaou, après la découverte du corps sans vie du juge Coovi, avait non seulement pris sans porter des gants une mallette à dossiers découverte dans la voiture du juge mais aussi l’a gardée par devers lui au lieu de la mettre sous scellé comme l’exige son travail. Lors de sa comparution ce vendredi, il lui avait été également reproché par les avocats de la partie civile de n’avoir pas fait une description de l’état dans lequel se trouvait le cuisinier, seul témoin des faits. Outre ces manquements, le Pg est accusé d’être allé avec l’ex-maire corrompre le juge aux fins de gagner le procès qui opposait la mairie de Parakou à la Sgmp. Sur ces différents manquements jugés graves, la Cour a interpellé le Pg Nicolas-Pierre Biaou. Des sanctions pourraient bien suivre cette interpellation du Pg dont les manquements empêchent d’une manière ou d’une autre la manifestation de la vérité dans cette affaire qui, faut-il le rappeler remonte au dimanche 06 novembre 2005. Dans la nuit de ce dimanche, le juge a été assassiné et son corps inanimé a été retrouvé dans l’après-midi du 07 novembre dans la malle arrière de son véhicule de service au bord d’une voie au quartier Zongo II à Parakou.

L’article 314 du code de procédure pénale

Article 314 : Le président est investi d’un pouvoir discrétionnaire en vertu duquel il peut, en son honneur et conscience, prendre toutes mesures qu’il croit utiles pour découvrir la vérité.

Il peut, au cours des débats, appeler, au besoin par mandat d’amener, et entendre  toutes  personnes  ou  se  faire  apporter  toutes  nouvelles  pièces  qui  lui paraissent, d’après les développements donnés à l’audience, utiles à la manifestation de la vérité.

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Les témoins entendus en vertu du pouvoir discrétionnaire du président prêtent serment, sauf opposition du ministère public ou de la partie civile ou de l’accusé ou de leurs défenseurs.

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