Artiste béninois, il espère le miel du ciel

Sans la prorogation de l’appel à candidature dans le cadre du «All Africa music awards»/«Trophées de la musique africaine» (Afrima) il n’y aurait eu qu’une faible représentation du Bénin. A la première date de clôture du dépôt des dossiers samedi 5 juillet dernier, il n’y avait que quatre postulants béninois sur le millier d’artistes qui se sont manifestés sur l’ensemble du continent africain.

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La prorogation pour deux semaines a été la bienvenue, voir un ouf de soulagement pour le Président de la Fédération des associations d’artistes du Bénin (Faaben), représentant au Bénin du Afrima. Pourtant, à l’ouverture des inscriptions le 15 mai dernier, il avait informé ses protégés, les invitant à postuler. Certes, le comité d’organisation en décidant de ce report s’est fondé sur les difficultés de connexion internet, mais au Bénin, il y a d’autres raisons qui ne sont même pas à chercher loin. Primo, c’est la tendance qu’ont ces artistes notamment de la jeune génération à attendre toujours des mains tendues sans formuler aucune demande. En témoigne, la réaction de certains parmi eux, lorsqu’à la conférence de presse donnée par le staff du Afrima lundi dernier à Cotonou, Richmir Totah dans le soucis de voir beaucoup d’artistes béninois s’inscrire, a fait part de ce que les artistes peuvent passer au siège de la Faaben, et qu’ils seront aidés par les informaticiens de la maison pour l’inscription. Ils sont un certain nombre, à s’exclamer en langue fon « Inhin ! », pour dire, voilà ce qu’il fallait. C’est tout comme si c’est la règle. Et même si c’en était, pourquoi, la sachant bien, n’avaient -ils pas fait le pas vers la Fédération pour demander cette aide ? Et si le Bénin n’avait pas un représentant de taille comme Richmir Totah dans l’organisation de ce trophée ? C’est dire déjà que ces artistes ne vont pas à la quête d’événements au plan continental et international. La seule manne autour de laquelle tout le monde tourne, c’est le Fonds d’aide à la culture qui rend aveugle et empêche de voir d’autres opportunités ailleurs. Et ils demeurent à faire du surplace et à chanter, «au Bénin, la musique ne nourrit pas son homme». Surtout qu’il s’agit pour bon nombre de nos artistes, d’hommes et de femmes à tout faire seul. Ils sont nombreux sans une équipe qualifiée pouvant faire de leur carrière une entreprise culturelle. A la limite, ils s’entourent d’une ou de deux personnes qui se prévalent du titre de manager alors qu’elles ne sont que des agents d’artistes. Secondo, on peut aussi évoquer la peur des artistes partisans de moindre effort d’aller sur une scène de haut niveau. Celle-ci justifie aussi ce faible taux d’inscription des béninois. Certes leur président pense qu’ils ont le talent, mais il leur faut des compétitions de niveau certain pour confirmer leur titre de star qu’ils s’attribuent dans le pays avec la complicité de certains communicateurs qui qualifient leur album de chef-d’œuvre. Du coup, le pays est plein de stars et de vedettes autoproclamées. Vivement qu’elles aillent confronter les morceaux de leurs imaginations avec les productions des homologues d’autres cieux. Toutefois, reconnaissons-le, dans le pays, il y a des artistes qui font un travail professionnel. Eux, sans qu’ils n’en parlent, on leur tire chapeau. Ils sont tranquilles, travaillent et évoluent. A leur opposée, les ‘’fantômes’’, ils sont obligés de prêcher leur talent artistique. C’est aussi ça le show biz. Malheureusement, ceci n’est pas favorable à la promotion de la musique béninoise. Espérons que les deux semaines accordées à nouveaux soient fructueuses en nouvelles candidatures béninoises. Et surtout qu’elles soient déclarées admises pour l’événement pour qu’on n’en arrive pas à ce qu’on craint. Afrima, c’est pour prêter main forte aux artistes africains pour leur promotion sur le marché international et réussir la promotion de la musique africaine. Les Béninois doivent en profiter.

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