Bénin : la Haac « version Boni Tessi » est mal partie

On connaît désormais les hommes qui vont diriger la 5è mandature de la Haac. En plus d’Adam Boni Tessi le président désigné par le Chef de l’Etat, les trois autres ont été élus hier matin par leurs pairs. Mais cette élection n’en est pas une. Selon nos sources, seuls ceux qui ont reçu l’onction du Chef de l’Etat ont été élus.

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On spéculait depuis quelques jours sur le visage éminemment politique de cette mandature de la Haac. Ne serait-ce qu’au regard du profil de son président, ancien maire et ancien député Fcbe, glissé maladroitement sous la couverture de « personnalité de la société civile », on s’attendait à voir une des Haac les plus politiques de notre ère démocratique. Le président  désigné lui-même en a donné le ton lors de l’audience que le chef de l’Etat lui a  accordée au palais de la Marina le lundi 14 juillet dernier. Le lendemain, sur le petit écran, on le voit presque à genoux, devant un Chef de l’Etat à qui  il était venu, selon ses dires, témoigner sa gratitude pour l’avoir nommé président de la Haac. Et la mandature commença ainsi avec les génuflexions. Hier, ça n’a pas raté ! Selon des sources proches de l’institution, le Chef de l’Etat a fortement influencé cette élection par le truchement de son nouveau président qu’il tient bien en main. Abasourdi par le vote au Conseil économique et social (Ces) où son candidat a échoué, il n’entend pas lâcher les choses du côté de la Haac. Les mêmes sources précisent que c’est le nouveau président de la Haac qui a mis un point d’honneur à recevoir ses collègues, un à un, pour leur notifier « les instructions fermes du Palais » sur le schéma retenu. D’après nos sources, tous  les membres de la  nouvelle mandature ont été tour à tour briefés sur les intentions du chef de l’Etat, sauf un seul.  L’un des conseillers élus par les professionnels des médias que le président ne voulait en aucun cas voir au poste ultra stratégique de vice président. Et d’ailleurs, il ne pouvait pas être concerné  par ces apartés, puisque la consigne de vote tel que voulu par le Chef de l’Etats a été respecté. Le président Boni Yayi  voulait que ce conseiller soit exclu  carrément du bureau. Ce qui  fut fait. Lors du vote, sa volonté a été respectée à la lettre. Un mauvais départ qui inaugure ainsi une mandature d’obéissance totale au président de la république avec un président-lige. On peut bien deviner le reste. Yayi sera aux commandes de la Haac. Sa volonté sera respectée. Gare aux télévisions, aux radios et aux journaux qui se montreront critiques à l’égard du  pouvoir ou qui prendraient un malin plaisir à chercher des poux sur la tête du  président Yayi.  Ils en auront pour leurs comptes. Pourtant, les textes de la république sont clairs. Selon l’article 4 de la loi organique sur la Haac , « la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication(Haac) est  une institution indépendante de tout pouvoir politique, de tout parti politique, association ou groupe de pression de quelque nature que ce soit ». Mais nos deux Boni –Yayi et Tessi- ne voient, visiblement, pas les choses ainsi.

COMPOSITION DU BUREAU DE LA HAAC , 5ème MANDATURE

Président: Adam Boni Tessi

Vice-président : Souleymane Ashanti

Premier rapporteur : Lambert Dogo

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Deuxième rapporteur : Romaric Kessou

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