Crise dans la filière coton : les contre-vérités de Fatouma Amadou Djibril

Elle était venue hier sur le plateau de Canal3 pour rétablir la vérité sur la campagne cotonnière 2013-2014 mais malheureusement elle s’ y est mal prise. La ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche Fatouma Amadou Djibril  a réussi plus à embrouiller les téléspectateurs et à affoler les acteurs de la filière qu’à les rassurer. En un mot, il s’agit d’un véritable déchet médiatique truffé de contre vérités.

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La ministre de l’Agriculture, de l’elevage et de la Pêche Fatouma Amadou Djibril  est passée à côté de sa communication hier sur l’émission « Zone Franche » de Canal3.  Invitée pour éclairer la lanterne des uns et des autres sur les nombreux couacs et ratés notés au cours de la campagne cotonnière 2013-2014 et de son porte feuille de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, elle a plutôt réussi à embrouiller, à inquiéter, plus qu’à convaincre et rassurer. La ministre à la voix puérile a simplement fait montre d’une ignorance grave des réalités de la filière coton et a affiché tout au long de l’émission des contre vérités.

La première concerne le retard. Sur le plateau de canal3, elle a affirmé ceci : « nous avons commencé l’égrenage avec beaucoup de retard. Ce qui a eu des conséquences graves sur la campagne cotonnière ». Cette déclaration n’est pas juste. La ministre ne peut nier que les efforts faits par les égreneurs pour que les deux parties s’entendent. En effet, c’est depuis Mai 2013 que les égreneurs ont écrit à la commission interministérielle pour demander l’ouverture  des négociations. Mais les égreneurs n’ont été reçus qu’en Novembre, soit environ plus de six mois après. La deuxième rencontre n’a eu lieu qu’en Décembre. Les égreneurs avaient été invités pour une séance de travail mais sur les lieux, les membres de la commission- le ministre Marcel de Souza, le DG Idrissou Bako et la ministre Djibril – les on reçus pendant cinq minutes au cours desquelles ils leur ont notifié que c’est l’égrenage à façon qui est retenu cette année et l’égrenage est à 60.000F/ tonne.

Deuxième contre vérité, c’est la fameuse crise entre les producteurs et les égreneurs. Cette crise n’existe que dans la tête des membres du gouvernement. Nulle  part, les producteurs n’ont jamais dit qu’ils sont grugés par les égreneurs. Si la ministre agite cela tout le temps, c’est la preuve que c’est elle qui entretient cette division imaginaire. 

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Troisième contre vérité, elle affirme que les égreneurs privés écartés ont exigé 95.000F par tonne de coton égrené alors que le gouvernement leur proposait 60.000        F. Or, ajoute-elle,  la Sodeco elle-même avait payé au cours de la campagne 2011-2012 la somme de 41.000F pour une tonne de coton graine à Marlan ‘s coton Industries(Mci) de Nikki appartenant à Martin Rodriguez. Elle feint d’ignorer que les 41.000F de la Sodeco n’incluent pas le carburant et le consommable industriel et que si on ajoute ces deux dépenses annexes, le total revient  à 73.000F la tonne égrenée. Il s’agit ni plus ni moins que de contre vérités à destination d’un public profane. Selon des sources proches des égreneurs, le montant 95.000F n’a été jamais demandé mais plutôt 73.000F que le gouvernement a rejeté en leur imposant les 60.000F  et l’égrenage à façon.

Enfin, quatrième contre vérité, le retard de  cette campagne n’est pas lié au démarrage tardif de l’égrenage mais plutôt aux nombreux piétinements observés tout au long de cette campagne. La preuve, à plusieurs reprises la campagne a démarré en Janvier mais jamais on a accusé un retard aussi criard. Comme quoi, le discours de Fatouma Djibril est bâti sur les contre- vérités qu’elle a allègrement servies aux Béninois pour tenter de  camoufler la gestion calamiteuse et de la filière et de la dernière campagne. 

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