La dette des pays africains très prisée sur les marchés internationaux

Les récoltes issues des émissions d’emprunt obligataire par les pays africains dépassent de plus en plus les attentes. Malgré les remarques du Fmi aux autorités africaines, il y a quelques jours, sur les risques liés au financement des économies par l’émission des emprunts obligataires, le phénomène risque de s’accentuer parce qu’encouragé par l’engouement qu’il suscite à l’international. 

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Autrement dit, l’appétit des investisseurs pour la dette des pays africains devient croissant. Après la Zambie qui avait levé en avril dernier 1 milliard de dollars sur le marché international de la dette, le Maroc a annoncé, ce 13 juin, avoir levé un milliard d’euros en émettant un emprunt obligataire d’une maturité de 10 ans et d’un coupon de 3,5%. Le livre d’ordre de cet emprunt, qui marque le retour du royaume sur le marché de la dette en euros après quatre ans d’absence, a atteint 2 milliards d’euros.

Et comme si cela ne suffisait pas, le Kenya est aussi rentré dans la danse. Dernier pays africain à solliciter les marchés internationaux de la dette, le Kenya a finalisé la semaine dernière la levée de 2 milliards de dollars, un montant record en Afrique. Selon le gouvernement kényan, le livre d’ordres de cet emprunt a atteint 8,8 milliards de dollars, un montant jamais atteint auparavant pour un pays africain. L’eurobond kenyan divisé en deux catégories (5 ans et 10 ans de maturité) a reçu des coupons respectifs de 5,875% et de 6,875%.

Par ailleurs, au moins trois autres pays africains se préparent aussi à sortir cette année sur les marchés internationaux de la dette pour y lever des montants allant de 500 millions de dollars à un milliard de dollars: le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. «Les beaux jours des obligations internationales émises ces deux dernières années, par de nouveaux acteurs ou en provenance des marchés frontières comme ceux des pays africains sont aujourd’hui dépassés. Les périodes où l’on assistait à des sursouscriptions et des taux très étroits ne sont plus d’actualité.», expliquait, fin mai 2014, Konrad Reuss, Directeur du département Afrique subsaharienne à l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P). Il est à souligner que ce mécanisme de financement pourrait déséquilibrer les économies africaines. D’après la Directrice générale du Fonds monétaire international (Fmi), Christine Lagarde, qui expliquait, il y a quelques jours, que les emprunts obligataires risquent de surcharger les économies africaines avec trop de dettes et de faire dérailler l’excellente conjoncture économique de la région.

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