« Route Parakou-Djougou» : la preuve qu’il y a eu du forcing pour imposer les adjudicataires contestés

Comme nous l’avons annoncé dans plusieurs de nos précédentes parutions, il y a scandale dans le projet de reconstruction et renforcement de la route Parakou-Djougou longue de 136, 6 km. Ce énième scandale financier sous le régime Yayi concerne des soupçons de fraudes dans l’attribution des marchés relatif audit projet. Sous pression du président Boni Yayi, le scandale a été entériné par l’Autorité de régulation des marchés publics. Nous l’avions déjà dit dans notre dernier article sur ce dossier. Mais nous publions ci-dessous l’une des lettres prouvant que le chef de l’Etat est intervenue dans la procédure avec à la clé un forcing pour faire passer les entreprises contestées.

Petit rappel des faits

Ce projet de réhabilitation et de renforcement de la route Parakou-Djougou est financé par la Banque Ouest-africaine de développement (Boad). Le projet est divisé en deux lots. Plusieurs entreprises ont soumissionné à l’appel d’offres international lancé par les autorités béninoises à cet effet. Une entreprise burkinabè a été sélectionnée pour exécuter le lot 1, le plus important. Mais, il y a des réserves sur les conditions d’attribution du marché. L’entreprise adjudicataire a proposé une offre de 31 milliards de Fcfa. Pour le même lot, une autre entreprise a proposé une offre de 27 milliards de Fcfa. Mais des témoignages ont fait état de ce que l’entreprise burkinabè à laquelle a été attribué le marché a montré ses lacunes sur d’autres chantiers. Les cadres du ministère des Travaux publics et de la Direction nationale de contrôle des marchés publics ont reçu des pressions pour lui attribuer le lot 1. Et pour cause, elle rendrait des services à une haute personnalité  béninoise. Certaines entreprises soumissionnaires malheureuses ont saisi l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) pour contester le motif du rejet de leurs dossiers. Par une correspondance en date du 30 juin, le président de l’Armp a demandé à la personne responsable des marchés publics du ministère des Travaux publics de faire parvenir à l’Armp des pièces relatives à la procédure de passation du marché pour au plus tard le mercredi 02 juillet 2014. Dans sa correspondance, l’Armp précisait que les recours introduit entrainaient la « suspension immédiate » de la procédure en attendant sa décision. Vendredi 04 juillet dernier, à l’issue d’une session, l’Armp a débouté les soumissionnaires plaignants, en confirmant l’entreprise burkinabè comme étant l’adjudicataire. Nos sources ont révélé que l’Autorité a pris cette décision après avoir reçu des injonctions du chef de l’Etat. La lettre dont nous publions le fac simile ci-dessous est la réponse de la personne responsable des marchés publics à la correspondance du président de l’Armp. Le courrier date du 02 juillet, dernier délai du temps donné au Ministère des Travaux publics pour faire parvenir à l’Armp les pièces relatives au marché. L’auteur de la lettre avoue que le chef de l’Etat a donné des instructions pour que le contrat avec les adjudicataires soit signé le 1er juillet au plus tard. Lisez plutôt.(cf version papier du journal)

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