2016 : Monseigneur Ganyè indique le chemin de sortie à Yayi

La polémique sur le 3è mandat de Yayi sort un prélat de son gong. Profitant d’une messe d’action de grâce sollicitée par la ministre Martine Dossa à Attogon dans la commune d’Allada, Monseigneur Antoine Ganyè, président de la Conférence épiscopale se montre ferme. Pas question d’un 3è mandat  pour Boni Yayi qu’il invite à respecter les textes de la République.

Publicité

Les dernières déclarations du ministre de l’Agriculture Fatouma Amadou Djibril et du sénile Karim da Silva, demandant malicieusement un 3è mandat pour Boni Yayi continue d’inquiéter les Béninois. Dans le lot des sceptiques qui doutent des assurances répétées du Chef de l’Etat et de certains de ses proches à quitter le pouvoir en 2016, figure un homme de Dieu, Monseigneur Antoine Ganyè. Face à la gravité de ces déclarations, il a décidé de réagir. Et ceci au cours de l’eucharistie. C’est à Attogon que le prélat a dit ses vérités à Boni Yayi. Au cours d’une eucharistie comme pour montrer la solennité de sa déclaration. Contrairement à la pratique des ecclésiastiques  de son rang, il ne s’est pas entouré de grandes précautions de langage, ni de paraboles ou d’ambages. « Je prie Dieu qu’il l’aide à finir son mandat qui prend fin en 2016. J’insiste sur le fait que le mandat prend fin impérativement en 2016 et sur le respect des textes fondamentaux de la République », a-t-il affirmé. Il faisait ainsi allusion à la Constitution en son article 42.

Cette déclaration qui rassure plus d’un montre tout le caractère imprévisible de ce prélat. On se rappelle que le 06 Avril 2014, célébrant la messe d’action de grâce à l’Eglise St Michel dans le cadre de la commémoration du 8è anniversaire de Boni Yayi au pouvoir, il s’est mué en un vrai griot du régime, décernant une avalanche de « merci » au Chef de l’Etat pour les routes, l’eau, l’électricité, ou d’autres projets réalisés par le Gouvernement. Son discours avait inquiété bon nombre de chrétiens dont certains n’avaient pas hésité à dire qu’il a trahi l’esprit de la Lettre pastorale du 15 août 2013 où la conférence épiscopale relevait de sérieuses inquiétudes sur la démocratie béninoise. Un an après, il retrouve son latin et son sens de vérité. Une déclaration qui a tout son sens dans la mesure où le Chef de l’Etat n’a pas désavoué officiellement son ministre depuis ce jour, encore moins le vieux Karim da Silva et tous les autres zélés du pouvoir qui disent des telles aberrations. L’inquiétude persistait donc et une telle déclaration venant d’une autorité morale pourrait un peu désorienter le Chef de l’Etat et ses ouailles. En 1990, le Bénin avait obtenu son salut grâce à un autre prélat, Monseigneur Isidore de Souza. Comme son prédécesseur, son courage et sa franchise seront très déterminants dans ce nouveau combat contre l’assassinat de la démocratie béninoise.  

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité