Affaire assassinat du juge Sévérin Coovi : Gbadamassi nargue la justice béninoise

Ouverte le 02 juillet dernier, la session supplémentaire de la Cour d’Assises de Parakou au titre de l’année 2014 a été clôturée ce jeudi 07 août sans que le crime crapuleux commis sur la personne du  juge Sévérin Coovi, ex-premier président de la Cour d’Appel de Parakou n’ait été élucidé. Cité à comparaître après que son nom  a été cité revenu à plusieurs reprises, le député Rachidi Gbadamassi ne s’est jamais présenté et la Cour s’est vue contrainte de renvoyer  l’affaire à une session ultérieure.

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Après un peu plus d’un mois de procès dans l’affaire relative à l’assassinat du juge Sévérin Coovi, rien. On ne sait toujours rien sur les circonstances de l’assassinat de l’ex-premier président de la Cour d’appel de Parakou. Le mobile du crapuleux crime commis dans la nuit du 06 novembre 2005 sur la personne du juge Sévérin Coovi reste inconnu, les auteurs sont pour l’instant innommables, les commanditaires aussi, si commanditaires il y a. Et plus de 9 ans après l’assassinat de celui qui fut le premier président de la Cour d’appel de Parakou le mystère reste bien entier sur le crime. La Cour d’appel de Parakou, en dépit des seize (16) jours d’audience dans ce seul dossier au rôle de la session supplémentaire de la Cour d’Assises de Parakou qui s’est ouverte le 02 juillet dernier, n’est pas parvenue à rassembler toutes les pièces du puzzle et reconstituer les faits. Et sur demande des avocats de la partie civile et ceux de la défense, après un certain blocage, la Cour, lors de l’audience de ce jeudi 07 août 2014, s’est vue dans l’obligation de renvoyer l’affaire à une session ultérieure.

Rachidi Gbadamassi et le blocage du procès

Jamais une absence d’un témoin, s’il n’est unique, n’a influencé comme celle du député Rachidi Gbadamassi l’issue d’un procès. Le blocage à l’origine de la demande des conseils de la partie civile et de la défense et donc du renvoi de la cause est bien l’absence de l’élu de la 8ème circonscription. Le député alors maire de la ville de Parakou au moment des faits est l’un des rares témoins dont le nom est souvent revenu dans ce procès. Dans une lettre au Garde des Sceaux de la période, le juge Coovi lui-même avait fait part à l’autorité ministérielle de ses inquiétudes sur sa vie du fait des menaces de mort proférées à son endroit par le maire Gbadamassi. Au lendemain de l’assassinat du juge, le célèbre transporteur Michel Lolo Chidiac alors conseiller municipal à la mairie de Parakou avait également établi un lien  entre le crime commis sur l’ex-président de la Cour d’appel de Parakou et la décision de justice rendue par celui-ci dans le dossier opposant la mairie à la société de gestion des marchés de Parakou (Sgmp) et pense que le Maire Gbadamassi est derrière tout ça. Dans un témoignage devant la Cour, Sahada Issifou, restauratrice, a déclaré avoir entendu avec une de ses servantes l’honorable Gbadamassi instruire quelqu’un au téléphone de prendre un caillou pour écrabouiller les testicules du juge qu’apparemment les criminels ne parvenaient pas à tuer . Ces accusations contre l’élu du peuple sont extrêmement graves et c’est faute d’en établir la véracité que cette affaire qui dure depuis 200 . Les avocats tant de la partie civile que de la défense avaient demandé à plusieurs reprises en vain auprès de la Cour la comparution du maire. Et quand après maintes réflexions, la Cour s’est décidée à adresser au député via l’Assemblée Nationale et le ministère de la Justice, une citation à comparaître, laquelle lui a été transmise, le député a répondu par son absence à la barre. Ceci, une première fois le lundi 04 août dernier à la reprise du procès après une suspension de deux semaines pour entre autres cette même question de la comparution de Gbadamassi et une seconde fois ce jeudi 07 août. C’est pour en finir avec ce jeu de cache cache autour de celui sur qui pèse le plus de soupçons que les avocats ont demandé à la Cour d’appliquer l’article 348 du code de procédure pénale qui stipule qu’«En tout état de cause, la cour peut ordonner d’office ou la requête du ministère public ou de l’unes des parties, le renvoi de l’affaire à une prochaine session». Requête à laquelle la Cour cèdera.

Gbadamassi «prolonge» la détention des accusés

Pourtant «vacciné contre la prison» et «prêt» à y retourner si besoin en était comme il l’a fait savoir à l’Assemblée Nationale lors des récents débats sur la proposition de loi relative au retrait du droit de grève, le député Rachidi Gbadamassi est celui qui maintient dans les liens de la justice, les rares personnes encore gardées dans cette affaire d’assassinat du juge Sévérin Coovi. Son absence à la barre étant l’un des obstacles, pour ne pas dire le principal obstacle,  sur le chemin qui mène à la vérité et devant aboutir, s’il y en a,  à la libération des innocents.  C’est du moins ce qui  ressort des différentes plaidoiries des avocats de la partie civile et de la défense pour la libération d’office ou provisoire des détenus notamment des accusés Raïmi Moussé et Ramane Amadou dont la mise en liberté, selon les conseils, n’entrave en rien la manifestation de la vérité. Et si le ministère public semblait dans ses réquisitions avoir cédé à cette requête en souhaitant la mise en liberté de ses derniers avec versement d’une caution de 500.000 Fcfa chacun, la Cour après son délibéré  a rendu une décision pour le moins surprenante : maintenir les trois personnes dans le box des accusés en prison et reporter la suite des débats à une autre session de la Cour d’assises. Cette décision a indigné les différentes parties, puisque, de sources proches des milieux judiciaires, aucune autre session de la cour d’assises n’est envisageable avant la fin de cette année. Et ainsi, l’absence de l’élu de la 8ème circonscription électorale prolonge la détention des différents accusés.

Une réponse

  1. Avatar de ADAGBOTO
    ADAGBOTO

    Voici entre autres, le parcours de Gbadamassi …un écrabouilleur des testicules des juges….

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