«L’école sera fermée si le dialogue ne s’instaure pas tôt» dixit les centrales syndicales

En dépit de la suspension le 15 avril de leur grève, les Centrales syndicales ont tenu hier à la Bourse du Travail à Cotonou, une conférence de presse pour inviter le Gouvernement à rouvrir les négociations. Faute de quoi, «la rentrée sera hypothéquée».

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Elles sont amères et très «déçues» du Gouvernement du Docteur-président Boni Yayi. Les quatre Centrales et Confédérations (Csa-Bénin, Cgtb, Cosi-Bénin et Cspib) qui, le 15 avril 2014 alors que la crise sociale battait son plein, ont suspendu leur motion de grève pour «sauver l’année scolaire» sont très mécontentes. Elles estiment avoir été payées en monnaie de singe. En effet, plus de quatre mois après la suspension de leur grève, les «légitimes» revendications des travailleurs, en dépit de l’engagement du Gouvernement notamment de son chef, sont pour la plupart restées insatisfaites. Le principe acquis de la rétrocession des défalcations de 2012 opérées sur les salaires des enseignants qui devrait prendre effet à partir de la fin du mois d’Avril 2014 ne l’est pas encore. Le Smig relevé à 40.000 Fcfa n’est toujours pas entrée en vigueur faute de décrets d’application. L’extension aux enseignants des trois ordres de l’enseignement des avantages du decret 505 du 05 août portant revalorisation de 25% du point indiciaire des agents de l’Etat, l’une des principales revendications, est loin d’être un acquis. La question de la sédentarisation des enseignants vacataires demeure et le Préfet Placide Azandé et le Commissaire Central d’alors de la ville de Cotonou, Pierre Agossadou, sont toujours maintenus dans leurs fonctions.

Mauvaise foi

Face à ce constat amer, les Secrétaires généraux de la Csa-Bénin, de la Cgtb, de la Cosi-Bénin et de la Cspib ont animé hier, mercredi 27 août 2014, à la Bourse de Travail à Cotonou, une conférence de presse. Ceci, pour disent-ils, prendre à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur le «comportement incompréhensible» du Gouvernement du Président Boni Yayi qui n’a pas honoré un certain nombre de ses engagements pris vis-à-vis des travailleurs jusque-là «insensible» aux revendications des travailleurs. Lesquels travailleurs ont «nonobstant les critiques» «joué leur partition en suspendant leur motion de grève dans l’intérêt supérieur de la Nation».

En ce qui concerne les mauvais résultats enregistrés lors des examens de fin d’année pour lesquels ils ont été accusés, les Sg Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin, Pascal Todjinou (Cgtb), Noël Chadaré (Cosi-Bénin) et Christophe Dovonon (Cspib) ont, lors de leur conférence, dénoncé la mauvaise foi du Gouvernement. Pour eux, ce dernier est le seul responsable. «Nous étions pas partir pour faire une grève le 27 décembre. C’est le Gouvernement qui a semé la graine de la grève et l’a arrosée», ont indiqué les conférenciers qui pensent d’ailleurs que les principales causes des échecs massifs ne résident pas dans la grève mais ailleurs.

Menace et mises en garde

Lors de leur conférence, les Secrétaires généraux des Confédérations et centrales syndicales après avoir dénoncé la mauvaise foi du Gouvernement ont menacé de perturber l’année scolaire 2014-2015 qui pointe déjà l’horizon. Cela, si le Gouvernement dans une démarche d’anticipation ne prend pas conscience des enjeux pour ouvrir sans délai, les négociations dans le cadre de la Commission Nationale de concertation et de Négociations collectives Gouvernement/centrales et confédérations syndicales afin de régler les problèmes cruciaux des travailleurs en instance. «La rentrée scolaire sera hypothéquée au cas où le gouvernement s’entêtera à l’option d’inertie et de mépris», ont-ils averti avant d’inviter le Gouvernement à instaurer le dialogue tôt afin d’éviter au Bénin et surtout à l’école, une année perturbée. Car, «aucune trêve sociale ne sera plus concédée».

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