Tome II du livret bleu : Koupaki avoue l’échec du système Yayi, prône la « Nouvelle conscience »

(Lire le livre en fin d’article -réservé aux abonnés- ) L’ancien Premier ministre béninois Pascal Irénée Koupaki sort un second livret bleu. Huit mois après « Ce que je crois, la Nouvelle conscience », l’ancien l’homme-orchestre du gouvernement Yayi publie « Le chemin de la Nouvelle Conscience : Engageons-nous». Dans ce second tome de son livret bleu, il avoue l’échec du système Yayi, tente de trouver des explications au fiasco d’un régime qui avait fait rêver les Béninois et propose une solution pour sortir du cercle vicieux dans lequel se trouve le Bénin.

«  Au regard de ce que j’ai vu au cours de mes dix années d’expérience dans l’administration générale de notre pays, il m’apparait clairement que l’Homme béninois doit être doté d’une conscience. Il est donc impérieux d’engager, par nos propres efforts, la transformation de l’Etre béninois. Il doit être nouveau, donc renaitre, pour traduire en actions efficaces la nouvelle conscience. Seul cet Etre nouveau nous évitera les multiples recommencements.» Ces écrits résument le tome II du livret bleu de Pascal Irénée Koupaki (Pik), ancien premier ministre de Boni Yayi. Datant de juin 2014, ce livret bleu, volume 2, vient huit mois après la publication du tome I, en octobre 2013. Publié en 62 pages,, dans le même format (B5) que le précédent tome, le tome II est intitulé « Le chemin de la Nouvelle Conscience : Engageons-nous ». Il s’inscrit dans la continuité du premier tome, auquel l’ancien premier ministre dit vouloir apporter des clarifications. Entre « Ce que je crois : une Nouvelle conscience » et «Le chemin de la Nouvelle Conscience : Engageons-nous », on note principalement deux choses : un ton plus engagé, mais le fond est resté tout aussi philosophique et allégorique.

Un « premier pacte avec le peuple »

 Le tome II du livret bleu de Pik peut être scindé en deux grandes parties. Dans la première, l’homme tente de trouver des explications à l’échec du régime Yayi dont il a été le maestro pendant plus de huit ans. La seconde partie est consacrée à la proposition de solution pour éviter ce que Pik décrit comme « multiples recommencements.» Le trait d’union entre les deux parties : la fameuse allégorie de la marmite sur le feu et un engagement implicite de l’homme à être celui qui va piloter la solution qui permettra au Bénin d’éviter d’autres situations d’échec. Cette solution est bel et bien la Nouvelle Conscience. « Il me paraît indispensable de créer le moule dans lequel les individus seront intégrés et transformés. Ce processus appelle au premier chef un changement de paradigme, donc la définition d’un modèle  de pensée qui orientera désormais toutes les initiatives à prendre en matière de développement de la cité », écrit Pik. Avant de lancer : « Oui, mon modèle social et culturel est celui de l’incarnation et de l’indispensable propagation de ces valeurs. C’est déjà là mon premier pacte avec le peuple.» Faudra-t-il y voir une déclaration de candidature ? Question à propos d’un homme beaucoup cité parmi les présidentiables de 2016.

Un cadre inadapté

Pascal Irénée Koupaki rappelle qu’en 2006, les Béninois ont élu le président Boni Yayi avec des attentes « multiples et légitimes ». Le régime avait donné des gages d’espoir au peuple. Mais, à moins de deux ans de la fin du second quinquennat Yayi, politiques et observateurs s’accordent sur l’échec du régime. Boni Yayi a fait manquer au Bénin l’occasion historique d’une thérapie de choc en vue de mettre résolument le pays sur les rails du développement. « Il est clair que si les attentes n’ont pas été comblées, c’est que le cadre de mise en œuvre des actions publiques est inadapté », tente de justifier l’ancien homme-orchestre du système Yayi. « Le gouvernant est parfois livré à lui-même, parfois balloté entre clans, courants divers, groupes d’intérêts ou de pression, poursuit-il. Il devient otage d’un système dont il ne peut se défaire, en l’absence d’un noyau d’appui moral, d’un Comité de sages. Ces difficultés nous ont éloignés des résultats escomptés et nous ont exposés à des surcoûts.»

Bénin : le vide laissé par Koupaki reste toujours à combler

Ajoutant que « nous avons longtemps fonctionné sur la base du paradigme institution-citoyen. Nous l’avons expérimenté et nous en avons vu les limites. Il faut l’inverser et adopter le paradigme citoyen-institution, en privilégiant maintenant l’Homme.» Ce qui implique la transformation de l’Etre béninois en un véritable citoyen, sujet et objet du processus de construction de l’Etat-Nation, véritable acteur du développement de la Nation béninoise. C’est là tout le sens de l’engagement sur le chemin de la « Nouvelle conscience ». Qui peut être définie comme « de nouveaux codes et conventions de fonctionnement de la société, de l’administration des affaires de la cité. Elle prescrit la cohésion nationale, la vertu, la croyance en nos valeurs culturelles et leur promotion, l’excellence, l’efficacité de toute l’action publique.»

 

Pascal Irénée Koupaki, qui a une fois encore fait l’option de rester muet sur les nombreux scandales ayant marqué la gouvernance Yayi dont il a été longtemps l’un des principaux acteurs, trouve en la Nouvelle Conscience la « porte d’entrée dans le Bénin Nouveau ».

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