Bénin : l’ex-Dg Chabi dans le viseur du Syntraposte pour sa gestion «scandaleuse»

Détournement de deniers publics de plusieurs centaines de millions de Fcfa et soustraction frauduleuse d’une partie du patrimoine de la Poste Bénin Sa d’une valeur également de plusieurs millions de Fcfa. La gestion de l’ancien Directeur Général de la Poste du Bénin, Aboubacar Chabi, a été très peu orthodoxe et scandaleuse. 

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Hier, mercredi 10 septembre 2014, à la faveur d’une conférence de presse qu’il a organisée, le Syndicat des travailleurs de la Poste du Bénin est revenu sur les scandales financiers qui ont marqué  la gestion du Dg Chabi. Lire ci-dessous publiée l’intégralité de la déclaration introductive du Syndicat.

CONFERENCE DE PRESSE DU SYNDICAT DES TRAVAILLEURS DE LA POSTE DU BENIN (SYNTRAPOSTE)

Cotonou, Saint Michel le 10 septembre 2014

Bonjour mesdames et messieurs les journalistes.

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Avant toute chose, le Syndicats Des Travailleurs de la Poste du Bénin (SYNTRAPOSTE) tient à vous adresser ses sincères remerciements pour votre prompte réaction qui se manifeste par votre présence effective à cette conférence de presse qu’il anime ce matin. C’est bien là, la preuve tangible que la presse béninoise est la voix des sans voix. Merci donc de continuer par porter très haut, le flambeau du professionnalisme pour le renforcement du contrôle dans le sens d’une meilleure gouvernance des entreprises d’Etat au Bénin.

La conférence de presse de ce matin vise essentiellement à mettre à nue un ensemble de scandales financiers qui ont secoué en silence La Poste du Bénin avec comme principal acteur, l’ancien Directeur Général Aboubacar CHABI.

De quoi s’agit t-il ?

1- Le premier dossier est relatif à un détournement de deniers publics de plus de 600 millions de Francs CFA.

A la faveur de la 2ème session de la grande commission mixte de coopération bénino-congolaise tenue à Brazzaville en mars 2007, des recherches surplace ont permis de découvrir l’existence d’un protocole d’entente signé le 08 juillet 1988 entre le Bénin et le Congo et qui porte sur un montant de 1.602.391.310 francs CFA avec une promesse de remboursement de la partie congolaise à hauteur de 25 millions par mois. Après déduction des échéances payées, le montant de la créance restant à payer s’élève à 1.052.391.310 francs CFA en 1991.

Suite au point fait lors de la session de la commission mixte, le montant total des créances reconnues par la partie congolaise s’est élevé à 1.102.910.596 francs CFA et a fait l’objet d’un protocole d’entente signé le 23 mars 2007 par les parties congolaise et béninoise. C’est dans le cadre du recouvrement de cette créance que l’ancien Directeur Général de La Poste du Bénin Monsieur Aboubacar CHABI a signé en mai 2012 une convention suspecte avec Africabourse.

Par la suite, les 23 et 24 juillet 2012, une délégation officielle de la Poste du Congo et de la Caisse Autonome d’Amortissement du Congo est venue à Cotonou pour négocier directement avec La Poste du Bénin, les modalités de paiement de cette dette. Sans scrupule et au mépris de toutes les règles de bonne gouvernance, l’ancien DG accompagné d’un de ses collaborateurs d’alors a octroyé au Congo dans les quatre murs de son bureau et loin de tout regard indiscret, une décote de 40% sur la dette et ceci sans associer le Conseil d’Administration encore moins la Caisse Autonome d’Amortissement. Cet abus de pouvoir est non seulement une faute professionnelle mais aussi un détournement de deniers publics qui entraine pour la Poste du Bénin, une perte de 441.160.638 Francs CFA.

Chers journalistes,

Vous comprenez aisément que dès le moment où la partie congolaise s’est engagée à payer au plus tard le 31.12.2013 sa dette ramenée à 661.740.958 francs après une décote suspecte, le rôle de l’intermédiaire financier recruté par le même Aboubacar CHABI devient inutile et le contrat avec Africabourse sans objet ! Et pourtant, l’ancien DG va entreprendre curieusement de payer à Africabourse 25% du montant de la 1ère tranche virée de propre gré par la partie congolaise. Au total, 165.685.476 francs CFA ont été payés à Africabourse qui a aucun moment n’est intervenu dans le processus de recouvrement de ces fonds publics. C’est tout simplement un gré à gré sans autorisation du Ministère des Finances et de l’Economie et sans aucune implication de la structure chargée de la passation des marchés publics.

Dans ce dossier de détournement de plus de 600 millions de francs CFA, qu’est-ce qui a été fait ?

Deux jours après sa prise de fonction, l’actuel Directeur Général Monsieur Parfait AGBLONON a mis sur pied par décision n°007/LPB/DG du 06 février 2014, une commission de vérification et d’investigation chargée de faire la lumière sur le processus de recouvrement de cette dette. Au terme des investigations, ladite commission a émis des observations en évoquant un état de mal gouvernance grave dans le processus de recouvrement.

Afin de s’en assurer, le Ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et de la Communication d’alors, Monsieur Komi KOUTCHE a également par arrêté n°01-S/MCTIC/IGM du 04 mars 2014 créé une commission de l’Inspection Générale du Ministère (IGM) aux fins de vérifier le processus de recouvrement de la dette de la Poste congolaise envers la Poste du Bénin.

Les conclusions des rapports des deux commissions font état de graves irrégularités dans la gestion de ce dossier et les faits reprochés au principal mis en cause sont :

– Faux et usage de faux dont le préjudice pour la Poste du Bénin SA est évalué à 165.685.476 Francs CFA ;

– Abus de pouvoir et faute personnelle pour l’octroi à tort de 40% de décote sur la créance principale à la partie congolaise avec pour conséquence, une perte de 441.160.638 Francs pour la Poste du Bénin S.A.

C’est en exécution des instructions du Ministre, instructions relatives à la mise en œuvre des recommandations de l’IGM que l’actuel Directeur Général avec l’appui du Conseil d’Administration de La Poste du Bénin a porté plainte auprès du Procureur de la République du Tribunal de Première Instance de Première Classe de Cotonou. Cette plainte a été transmise à la Brigade Economique et Financière pour enquête préliminaire qui a déposé son rapport auprès du Procureur de la République. Le dossier est donc actuellement dans les mains du Procureur de la République.

2-Le deuxième dossier est relatif à la soustraction frauduleuse par le même Aboubacar CHABI d’une partie du patrimoine relative aux biens meubles de La Poste du Bénin.

En effet, Après la libération du domicile de fonction qu’occupait illégalement l’ex DG de La Poste jusqu’à la date du 28 juin  2014, la direction générale de la dite société a sollicité l’expertise d’un cabinet d’huissier aux fins de procéder à l’inventaire contradictoire des biens audit domicile. Le PV de constat de l’huissier en date du 1er juillet 2014 a permis de faire un inventaire des biens meubles retrouvés sur les lieux. La confrontation de ce PV avec le répertoire ayant servi à l’équipement de cette résidence fait état de la soustraction frauduleuse par l’ex DG d’une partie du patrimoine évalué à 7.646.76O francs CFA appartenant à la Poste du Bénin. Malgré la signification avec sommation en date du 14 juillet 2014, de restituer les biens détournés ou de payer dans un délai de 24 heures, l’intéressé n’a cru devoir s’exécuter jusqu’à ce jour. Ce qui créé ainsi d’une part un préjudice énorme pour LPB et d’autre part de blocage quant à l’installation du nouveau DG à la résidence de fonction.

Après consultation de l’avocat-conseil de La Poste du Bénin, une plainte a été déposée contre l’ex-DG Aboubacar CHABI pour détournement de deniers publics, abus de confiance et toutes autres infractions que l’enquête révélerait.

Voilà mesdames et messieurs les journalistes comment l’ex-DG Aboubacar CHABI a pillé La Poste du Bénin, en méprisant allègrement toute la détermination du Chef de l’Etat le Docteur Boni Yayi à assainir la gestion des entreprises d’Etat au Bénin.

Le Syndicats Des Travailleurs de la Poste du Bénin (SYNTRAPOSTE) vous remercie de votre aimable attention et se tient prête pour des questions d’éclaircissement.

SYNTRAPOSTE, HIER, AUJOURD’HUI ET TOUJOURS

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