Bénin : les douaniers exigent l’abrogation de la loi leur interdisant le droit de grève

Une crise couve au ministère de l’Economie et des Finances. Et le nouveau patron des lieux, Komi Koutché doit retrousser les manches pour faire face à la situation. Réuni en assemblée générale hier jeudi 11 septembre 2014, le Syndicat des douanes béninoises (Sydob) exige l’abrogation de la loi leur interdisant le droit de grève. 

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Il s’agit de la loi n°2011-25 du 1er octobre 2011portant interdiction de l’exercice du droit de grève aux personnels militaires, ainsi qu’à ceux des forces de sécurité publiques et assimilés comme les agents des douanes et des eaux et forêts.

Il était une fois, le Pvi-Ng

Cette loi est l’une des conséquences de la défunte réforme du Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-Ng) qui a fait couler beaucoup d’encre au Bénin en 2011 et 2012. Une réforme initiée pour, avait justifié le Gouvernement, accroitre les ressources mobilisées au port et au niveau du cordon douanier. Le Sydob, dirigé à l’époque par l’intrépide  Catherine Egounlety, s’était opposé à la mise en œuvre de cette réforme dans une formule qui dépossédait les douanes béninoises de leurs prérogatives. Les douaniers, soutenus par les autres syndicats des Finances, avaient alors multiplié les mouvements de grèves pour se faire entendre. Déterminé à faire passer sa réforme, le Gouvernement, a par le truchement de ses députés à l’Assemblée fait adopter une proposition de loi retirant le droit de grève aux personnels militaires, forces de sécurités publiques et assimilées dont les disciples de Saint Mathieu. Mais entre-temps, Boni Yayi et les siens ont fait marche arrière. Le Pvi-Ng a été suspendue. Le chef de l’Etat s’est réconcilié avec les douaniers. L’idylle entre Patrice Talon, propriétaire de la société Bénin contrôle chargée d’exécuter le Pvi-Ng, a vécu.

Voilà qu’environ trois ans après la prise de cette loi et un peu plus de deux ans après la suspension du Pvi-Ng, version Bénin Control, les douaniers reviennent à la charge. Ils se disent prêts à aller au bout de leur nouvelle revendication. Ils entendent multiplier les grèves (dont le droit leur a pourtant été retiré) jusqu’à abrogation de la loi n°2011-25 du 1er octobre 2011.

Du dilatoire ?

Les nouvelles ne sont bonnes ni pour Komi Koutché, nouveau ministre des Finances, ni pour l’économie béninoise. En effet, le Sydob se réveille dans un contexte de baisse des recettes douanières. Seulement, le débat aura lieu sur la légalité même de la revendication des disciples de Saint Mathieu.  Mais d’un autre côté, on est tenté de se demander s’il ne s’agit pas là d’une autre stratégie de dilatoire du Gouvernement ; afin de faire perdre de vue à l’opinion  l’inquiétante question du financement de la correction de la Lépi et de l’organisation des élections Municipales, Législatives et Présidentielle. (Affaire à suivre.) 

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