Bénin : pourquoi commencer par s’insurger?

Lorsque Monsieur Boni Yayi, par la force des choses quittera le Palais de la Marina le 06 Avril 2016, nombreux seront les Béninois qui devront remercier le ciel. Les raisons sont simples et vont de la frustration accumulée au fil de cette décennie qui s’achève, à l’indignation actuelle doublée de nombreuses inquiétudes sur l’avenir politique et économique de notre pays.

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Toujours la ruse, le mensonge et la tricherie au sommet

Jamais dans l’histoire de notre pays, nous n’avions connu un régime qui a usé d’autant de ruse, de mensonges et de tricherie. Les Béninois, notamment ceux qui ont à cœur l’intérêt et l’avenir de ce pays assistent depuis ces huit dernières années à la mise en œuvre d’une stratégie politique faite de mensonges systématiques, de ruse et de tricherie. Le régime en place a excellé et continue de peaufiner cette stratégie, parfois de façon grossière, en utilisant des méthodes archaïques qui frisent le mépris pour le peuple et les institutions de l’Etat que les responsables et partisans prennent pour des moins que rien.

En effet, jamais dans notre histoire, tout au moins, depuis le Renouveau démocratique, nous n’avons connu le jeu qui est actuellement en cours, et qui consiste à ne pas organiser les élections. Ceux qui avaient parié sur la bonne volonté et la bonne foi du Chef de l’Etat et de ses partisans au début de l’année 2010 pour mettre en place un fichier électoral qui garantisse la transparence, la justice et l’équité dans les élections au Bénin en ont aujourd’hui pour leur grade. Pendant que l’opposition d’alors demandait que le processus se déroule dans un esprit de dialogue et de consensus, le Chef de l’Etat et ses séides qui ont toujours répondu par un silence assourdissant savaient eux là où ils allaient. Jusqu’à ce jour alors que les jeux sont clairs comme l’eau de roche et qu’il est désormais permis de douter de leur sincérité dans la mise en place de la Lépi comme outil de développement ainsi qu’ils l’ont clamé tout le temps, ils continuent d’insinuer que ce sont les autres qui ont empêchent le processus de la Lépi de se dérouler de manière civilisée et orthodoxe.

Aujourd’hui, on se rend bien compte de la vérité puisque le temps, véritable déterminant et maitre du jeu, finit toujours par faire son œuvre. A quelques dix huit mois de son départ, la ruse et la tricherie font toujours leur œuvre. Quel rôle l’opposition joue t-elle aujourd’hui dans le débat malsain sur la mise à disposition de fonds du Cos-lépi pour conduire la correction de la Lépi à son terme alors que la Céna attend cette liste? Que reprocher aujourd’hui à l’opposition dans la non tenue des élections municipales, communales et locales? La vérité est que nous avons à faire à un Chef d’Etat qui, au mépris des principes les plus élémentaires de la démocratie et du respect de toute convention sociale, cherche honteusement à se pérenniser au pouvoir.

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Des exemples d’une incohérence honteuse au sommet de l’Etat

Aussi, envoie-t il des messages brouillés qui donnent a réfléchir sur sa sincérité et sa compréhension réelles de ce que c’est que la démocratie. Voici un Président qui clame qu’il est engage pour la correction de la LEPI pour laquelle il a demandé pardon à ses compatriotes un jour de 2011, qui a invité des experts internationaux pour en faire l’audit et qui curieusement se fait prier pour donner les moyens pour la correction. Paradoxal n’est-ce pas? Qu’on ne s’y trompe pas. Il n’y a pas d’autres explications que la volonté d’un Chef de clan de poursuivre son œuvre de division du pays en bon chef de clan, d’atteinte à l’unité nationale et de destruction des fondements de notre économie. Il compte le faire en comptant sur des maires qu’il garde en place par des artifices politico-juridiques dans lesquels excellent ses complices à la tête de certaines institutions. Qui peut aujourd’hui croire Monsieur Sacca Lafia lorsqu’il il clame que la Lépi sera prête en Novembre 2014 pour que la Céna puisse organiser les élections municipales, communales et locales attendues depuis plus d’un an? Lui qui  est le porte drapeau d’un courant idéologique fondée sur le régionalisme a tout crin et qui est placé à la tête du Cos-lépi pour jouer é la comédie en complicité avec le pouvoir en place. Qui veulent-ils tromper? Un des nombreux jeunes qu’ils ont recrutés pour conduire la prétendue correction de la Lépi n’a t-il pas déclaré il y a quelques jours qu’il va dénoncer ce qui se passe au Cos-lépi si on ne lui payait pas son salaire? Nous attendons donc son accouchement. La vérité finira de toute façon par se savoir car en fait de lépi, il n’y a que de l’affabulation, de la ruse, du mensonge et de la tricherie. Un crime économique odieux orchestré par les assoiffes de pouvoir sur fond de dilapidation des dizaines de milliards. L’avenir nous édifiera.

Le temps de s’insurger

En tout cas lépi ou pas, nous devons tous, du moins, ceux d’entre nous qui croient encore en la démocratie, nous lever des maintenant pour dire non a la comédie en cours. Les balades de weekend, marches de soutien  et autres rassemblements de circonstance ne doivent pas émousser notre détermination  nous mobiliser pour pousser les tricheurs de la République  dans leur retranchement. C’est notre devoir citoyen d’exiger par les voies qu’offre la constitution de notre pays, que les élections se tiennent. Ceux qui ont prêté serment de respecter ces textes et qui jouent avec tous les jours devraient savoir qu’ils laisseront dans ce peuple, l’image qu’ils voudront qu’il garde d’eux, celle de dirigeants tricheurs qui ne respectent ni leur parole ni leur signature, qui incarnent les contre-valeurs et qui inspirent rejet et dégoût au lieu de servir de modèles pour un peuple qui aspire à une meilleure qualité de gouvernance pour vivre mieux comme tous les autres peuples du monde. Il ne tient qu’aux démocrates et patriotes soucieux de l’avenir de notre pays de travailler dès maintenant pour mettre fin par notre courage et notre détermination a un système de prédation de compromission de notre espérance.

Ne baissons jamais la garde!
Coffi Adandozan  
(Economiste-Planificateur Lille, France)

 

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