« Bretelle de Bopa » : Nicaise Fagnon, l’ancien ministre des Tp confond le Gouvernement

Le député Nicaise Fagnon, ancien ministre des Travaux publics et des transports a réfuté, au cours d’un point de presse donné hier à l’Assemblée nationale à Porto-Novo, les propos des détracteurs du président Mathurin Nago par rapport à un éventuel appui de la Bad dans le cadre de la construction de la « bretelle de Bopa ». 

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Selon les explications fournies hier par l’honorable Nicaise Fagnon au sujet du dossier de la « Bretelle de Bopa », il aurait été instruit de le dire au président de l’Assemblée  nationale à l’époque. A en croire ses propos, il s’agit d’un appui budgétaire qui n’est pas sollicité par la procédure ordinaire de mobilisation des ressources extérieures.  A travers ce qu’il a appelé « un devoir de vérité », l’ancien ministre des Travaux Publics conforte Nago. Plus encore, il remet en cause la crédibilité de la réaction du Gouvernement sur ce dossier.

Nicaise Fagnon : « Il y a bien eu un appui budgétaire de la BAD »

«  Les ministres, dit-on, ont une obligation de réserve mais la nature de réserve dont il est question n’est pas celle-là. Puisqu’il est pour moi un devoir de vérité. Ce n’est pas la peine qu’on continue cette polémique-là. Je voudrais dire halte aux présentes polémiques! De quoi il est question?  J’ai hérité d’un projet d’aménagement et de bitumage au moment  où j’étais nommé ministre, en octobre 2008, concernant l’axe : Comé-Possotomé-Bopa-Zoungbonou. Et il y avait déjà un retard au niveau de l’exécution de ce projet. Quand j’ai accompagné l’entreprise  à terminer, il s’est fait que ses décomptes n’ont pu être payés. Parce que le projet a été clôturé.  Le délai du dernier décaissement  a été expiré. Et je me souviens c’était environ 800 millions qu’on restait devoir  à l’Entrepreneur.

Bien plus tard, j’ai pu constater, après plusieurs années, il a fallu au moins trois ans, avant de pouvoir apurer. Mais entre-temps, il fallait faire des travaux confortatifs. Parce que les populations étaient inondées.  Il fallait aménager le carrefour. Et en plus de ces travaux confortatifs, il fallait bitumer la bretelle d’un kilomètre deux cent. Je dis bitumer parce que les populations ont refusé ma proposition de pavage. J’ai dû refaire un autre projet. Ce projet qui a été restructuré ne pouvait bénéficier que de ressources du Budget National.»

Devoir de vérité

Vous vous souvenez en 2009-2010, notre budget a été éprouvé. Là où se trouve mon devoir de vérité, et au titre de ce devoir de vérité, celui ou ceux qui sont concerné(s) vont s’en souvenir. C’est au moment de lancer la route N’Dali-Nikki-Tchikandou, que la Banque Afrique  de Développement (Bad) a été approchée pour demander de bien vouloir accélérer le décaissement de l’appui budgétaire dont notre Pays a bénéficié et que le Ministère de l’économie et des finances  a mis du temps pour solliciter.  En la circonstance l’appui budgétaire devrait contribuer, au titre des ressources du budget, à faire achever le projet là, tout en réglant les impayés de l’Entrepreneur.  Et je précise de par sa nature, l’appui budgétaire n’est pas le financement classique des projets.

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De façon classique quand on fait les études de projet, on soumet aux institutions de financement du développement. Elle envoie une mission d’évaluation, présente un dossier au conseil d’administration qui approuve. Ce n’est pas ça. Mais l’appui budgétaire de par sa nature est destiné au comblement du déficit du budget.  Et comme les ressources du budget étaient étriquées, je dis bien en la circonstance, on ne doit pas nier aujourd’hui, que l’utilisation des ressources de l’appui budgétaire devrait prioriser l’achèvement de ce projet et le règlement de l’impayé de l’entrepreneur qui était  préalable à l’exécution des travaux. Voilà ce qui s’est passé.  Bien plus tard j’étais déjà à l’Assemblée Nationale, à l’occasion du vote du Budget exercice 2012, il a été constaté que le projet n’était pas toujours terminé.  En ce moment là beaucoup de députés ont fait du bruit pour dire que ce n’était pas normal. On ne doit pas nier aujourd’hui  qu’il n’y a pas eu décaissement d’un appui budgétaire d’environ 10 millions de dollars de la BAD qui devrait être utilisé en priorité pour ce projet qui devrait durer au maximum de six mois. L’appui budgétaire reste un appui budgétaire. Ça veut dire que les ressources ont été utilisées à autres choses. On ne peut pas nier que le Président de l’Assemblée Nationale n’a pas été mis au courant que les démarches ont été menées en vue de permettre un achèvement rapide du projet. 

M. Aké, revoyez vos fiches !

 La deuxième chose, le constat c’est que le projet n’est pas achevé; il faut l’achever vraiment. Il faut l’achever et l’améliorer.  Dans tous les cas, le projet n’est pas achevé. Ce dont il est question c’est que le projet n’est pas achevé.  Donc s’il y a lieu d’améliorer la nature du revêtement qui est fait il faut le faire. Moi j’ai été chargé de dire, d’expliquer au Président de l’Assemblée Nationale, les dispositions qui ont été prises pour assurer l’exécution définitive du projet.  J’ai été chargé de dire au Président de l’Assemblée Nationale, les diligences menées par le Gouvernement à l’époque et de le rassurer. C’est clair et net!  Si vous interrogez  le Président peut-être qu’il a pu avoir indépendamment de moi, l’information.   Moi, je ne mens pas. Contrairement à ce que le ministre, mon ami et collègue a dit, la réaction du Président de l’Assemblée Nationale n’est pas un propos de politiciens. La réaction du Président aurait pu être la réaction des populations qui vivent sur l’axe Cotonou-Bohicon.  L’appui budgétaire reste un appui budgétaire mais en la circonstance l’utilisation des ressources du budget que vient combler l’appui budgétaire devrait permettre d’achever les travaux. C’est clair et c’est net.  

« Authentique, il y a bien eu un appui budgétaire de la Bad »

Mise à part les qualités de la deuxième personnalité de l’Etat du Président de l’Assemblée Nationale, moi je suis gêné. Dire que c’est une défaillance de l’entreprise, c’est un alibi. Une entreprise qui a travaillé et qui a des décomptes impayés avoisinant huit cent millions(800.000.000) Fcfa qu’on a traîné pendant plusieurs  années.  Ça implique des charges. Mais l’Entreprise a travaillé à hauteur de 66%, on a décaissé 57%. Et l’exécution du marché devrait se faire en six mois, sept au maximum.  Mais au même moment là, est ce qu’on n’a pas mis en doute la qualité de l’Entreprise Fadoul sur la route : Akpro-missérété-Kpédékpo? Mais quand moi je suis venu, la route qui est restée en immobilisation pendant quatre ans, c’est la même Entreprise dont tout le monde a douté là, c’est la même Entreprise que j’ai amenée à faire la route Missérété-Kpédékpo. Il ne faut pas qu’on est la mémoire courte. Il parait que la vérité n’est pas politique. Mais moi là ma politique c’est de dire la vérité. Je vous dis, c’est authentique, il y a bien eu un appui budgétaire de la Bad. Moi je ne veux pas être complice des choses qu’on dit et qu’on oublie de les avoir dites ».

Transcription : Ismail Kèko
Les titres sont de la rédaction 

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