Lépi et gel des élections : la part de responsabilité de l’Union européenne, du Pnud et autres…

Le Bénin est depuis plus d’un an dans une impasse électorale. Cette situation ne serait pas arrivée la Lépi, « version 2011 » avait été confectionnée dans les règles de l’art. On se rappelle, le Pnud, l’Union européenne et leurs appendices qui restent aujourd’hui muets sur le blocage actuel avaient décidé de foncer les yeux fermés en finançant une Lépi bâclée et non consensuelle, source des difficultés actuelles.

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Hier, ils étaient restés sourds à toutes les jérémiades des populations  qui réclamaient, dans les rues, une Lépi consensuelle et propre. Aujourd’hui, ils sont muets devant la tragédie politicienne qui se joue autour de sa correction. L’Union européenne, le Programme des Nations- Unies pour le développement, les ambassades et toutes les autres organisations appendices réunies en son temps sous le vocable galvaudé de « Ptf » ne doivent pas être trop fiers d’eux-mêmes pour le rôle éminemment trompeur qu’ils ont joué dans la réalisation de la Lépi, objet de toutes les contestations et dont la correction peine à se concrétiser. Pour qui n’est pas amnésique, leur silence d’aujourd’hui est bien inacceptable au regard du rôle qu’ils ont joué pour l’avènement de cette Lépi, version 2011. En effet, si on parle aujourd’hui de correction, d’apurement de cette liste c’est simplement parce que sa confection a été entachée de plusieurs irrégularités. En son temps, on se rappelle bien toute la cacophonie qui avait été organisée.  Les délais impartis à chaque étape du processus n’ont pas été respectés. De l’étape de la cartographie censitaire jusqu’à l’enregistrement des données biométriques, tout a été bâclée. Au finish, on a obtenu une liste qui n’a rien d’une liste transparente : plus d’un million de béninois en âge de voter n’y était pas inscrit, l’enregistrement des données biométriques a été truffé d’erreurs, beaucoup de votants on été éloignés de leur lieu de vote….Ayant flairé cela, l’Union fait la nation(Un), le Front de défense de la démocratie et les organisations syndicales ont à plusieurs reprises attiré l’attention du gouvernement et des Ptf sur la gravité de ce qui se passait. Au gouvernement, ils ont demandé de mettre fin au processus  et aux Ptf d’arrêter de financer sa réalisation. Mais  les Ptf avec en tête Nardos Békélé Thomas, Mathieu Ciowela, Françoise Collet, Hervé Besancenot, Wouter Plomb et consorts ont suivi la position du Gouvernement. Mais non seulement, ils ont continué à injecter de l’argent dans la réalisation mais ils ont créé une structure  d’appui technique nommé Projet d’appui à la réalisation de la Lépi(Parel) pour mettre leur expertise à la réalisation de la liste et pour consommer aussi une bonne partie des financements octroyés au Bénin.

Un silence suspect

Aujourd ‘hui, toutes ces institutions qui faisaient de la Lépi leurs affaires et qui disaient que c’est un instrument de développement restent muettes sur la volonté manifeste du gouvernement de faire traîner les choses. Ni le Pnud, ni l’Union  européenne, ni l’Usaid et les chancelleries occidentales  jadis acquis à la cause de la Lépi n’osent piper mot sur le processus de la correction engagée après le constat fait unanimement par la classe politique  de ce que la version 2011 est frauduleuse. On voulait bien entendre les successeurs de Nardos Békélé Thomas, Mathieu Ciowela, Françoise Collet,Hervé Besancenot et autres nous dire tout le bien de cette liste. A défaut, on voudrait les voir adopter un profil plus bas pour reconnaître qu’ils se sont trompés en finançant, en dépit de la contestation populaire, une Lépi   truquée. Mais aujourd’hui, ils sont absents sur le chantier de la correction. Non seulement, ils ne se sont guère manifestés pour des financements mais ils ne mettent aucune pression sur le Gouvernement pour l’obliger à corriger cet instrument qu’ils l’ont aidé à mal faire.  Selon des informations de coulisse, les Ptf ne seraient pas prêts à mettre un copeck dans la correction en cours actuellement car le fait. Ils préféreraient mettre la pression sur le gouvernement en catimini pour l’obliger à financer lui-même le processus en cours. Est-ce pour ne pas cautionner qu’ils avaient fait du mauvais boulot qu’ils refusent de s’y associer ou parce que l’organisation des élections au Bénin ne fait plus partie de leurs portefeuilles ? Dans l’un ou dans l’autre cas, le mal est fait, le préjudice est grand et les Ptf devraient s’en reconnaître autant responsables que le pouvoir de l’enlisement politique actuel. 

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