Politiciens zélés ! «Méfiez-vous»

L’actualité politique au Bénin a donné de voir des membres de la même famille  politique, de la mouvance présidentielle s’entre-déchirer, se retourner les uns contre les autres avec de fortes décharges de paroles vénéneuses qui rappellent les appels à la vigilance contre des ennemis déguisés en amis, lancés par les sœurs Terriba dans leur morceau «Nonvi» (Frères) dans des langues gbé du Sud Bénin.

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« Ici-bas, veuille être sur tes  gardes !». Ce conseil des sœurs Teriba vaut bien  son pesant d’or pour les Béninois en général, mais encore plus pour les politiciens zélés qui se permettent tout, croyant demeurer éternellement dans les bonnes grâces du chef.   Pour ceux-ci donc, faisons un décryptage des sagesses contenues dans le morceau  «Nonvi» de ces Dames de valeurs de la  musique béninoise qui sont arrivées deuxième de l’édition 2013 du  prix découverte Rfi.

Le ver est dans le fruit

Jésus même, pour s’y être frotté, s’est fait piquer. Le traître souvent, sort du cercle d’amis, du cercle familial auquel on appartient. En politique, et particulièrement au Bénin où le retournement de veste est la règle, il est récurrent que des amis d’hier se portent des coups fatals. «Les mêmes qui t’auraient tué, s’illustreront en spectacles des larmes» préviennent les sœurs Terriba. Mais curieusement, des apprentis politiciens au service du pouvoir actuel semblent l’ignorer. On entend qui disent aux populations qu’il faut comme des moutons de panurge, aller partout où le chef voudra les mener. Plus imprudent, «Si YBT dit à terre, tout le monde se mettra à terre» disent-ils.  A terre, ce sera la position idéale pour recevoir le coup de grâce. Cette imprudence, certains l’ont déjà payée au prix fort de leur existence. Le frère Zinzin, l’ami procureur, la sœur Adidja et j’en passe, en portent encore les séquelles.  La deuxième personnalité du pays, actuellement y goûte. De celui-ci, le Chef disait  qu’il répondait «Pan» quand lui disait «Pi» comme des alarmes d’un train.  Il y a donc des exemples, pas les moindres, qui illustrent bien comment on finit quand on agit imprudemment au milieu des loups vêtus de peau d’agneau.  A propos de ces traîtres, les sœurs Terriba disent «dans ce monde il y a des gens qui, dans l’au-delà, seront sans aucun secours». Leur cynisme est sans limite.  «A chaque instant de bonheur, ils se réjouiront à tes côtés. De même, aux heures de malheurs, comme de vrais compatissants, ils se lamenteront aussi». De quoi faire penser à de vrais amis. Mais erreur ! Les Dames rectifient : «Ce sont eux, l’esprit de la mort qui va t’emporter».  Cette leçon vaut bien pour le chef qui croit que ceux qui l’aiment sont ceux l’encouragent à foncer dans le schéma  d’une hypothétique prolongation anticonstitutionnelle.

Retenons

Aux uns et aux autres, les jeunes dames Terriba conseillent : «Frère/sœur méfie-toi ! Ici-bas, méfie-toi. Car ce monde  tangue au gré du vent». Dans ce monde, et particulièrement le monde politique où tout se calcule, le trio de femmes insiste «Mon frère, ma sœur, ne fais pas preuve de négligence. Mon frère, ma sœur ne fais pas preuve d’une confiance aveugle». Cette confiance aveugle dont elles parlent, un autre grand professeur d’université devenu homme servile du chef semble l’avoir. «Après nous, c’est nous» se plait-t-il à crier, pendant que le chef le lorgne. A lui particulièrement et à ce jeune aussi promu par le grand là-bas,  rappelons sans être partisan de la violence conjugale, un dicton populaire fon qui dit «C’est avec  le même bâton qu’on  a battu  la première épouse, qu’on  corrige la deuxième ou la suivante». Vigilance, à vous donc  Messieurs, et surtout écoutez et réécoutez les sœurs Terriba dans «Nonvi».

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