Nouveau rebondissement dans le débat sur l’achèvement de la correction de la Lépi et la tenue dans les délais des prochaines élections. Sur initiative du Chef de l’Etat, Thomas Boni Yayi, les présidents des institutions de la République se sont retrouvés hier pour débattre de la question.
La séance qui s’est tenue sous la houlette du président Boni Yayi a débouché sur ce que l’on redoutait depuis dans l’opinion. Juridiquement et matériellement, les élections Municipales ne pourront avoir lieu avant la fin 2014, comme voulu par l’opinion et promis par le Gouvernement, la Cena et le Cos-Lépi. Et tous les acteurs concernés doivent doubler d’effort pour que les élections aient effectivement lieu début 2015. Presque tous les responsables des différentes institutions constitutionnelles ont répondu présents à ce rendez-vous de la Marina. Il en est de même pour les institutions directement impliquées dans la conduite du processus électorale. Sur les images diffusées par les chaines de télévision (Canal 3 et Ortb), on a aperçu Zimé Yarou (vice-président) de la Cour Constitutionnelle, Ousmane Batoko de la Cour Suprême, Adam Boni Tessi de la Haac, Tabé Gbian du Conseil économique et sociale, Sacca Lafia du Cos-Lépi, Emmauel Tiando de la Cena et les autres membres de son bureau. A ces présidents d’institutions se sont ajoutés des proches collaborateurs du chef de l’Etat. Notamment sa directrice de cabinet, Véronique Brun Hachémé, son conseiller spécial aux affaires politiques, Amos Elègbè, le ministre de l’Economie, des Finances et des Programmes de Dénationalisation, Komi Koutché et son collègue en charge des relations avec les institutions, Gustave Sonon. Tout de suite, une importante remarque est faite sur la liste des participants à ce conclave. L’absence du président de l’Assemblée Nationale, Mathurin Coffi Nago. Aucun membre de son bureau n’y était présent. En tout cas, pas sur les images diffusées sur Canal 3 et la télévision de service publique. Après quelques coups de fil à des sources internes à l’administration parlementaire et au bureau de l’Assemblée, on apprend que le président Nago n’a pas été invité à cette séance de travail du Palais de la Marina. Mieux, ont complété les mêmes sources, l’homme a passé toute la journée d’hier à Porto-Novo, à l’Assemblée Nationale. Pourtant, la question des élections concerne autant, sinon plus, l’Assemblée Nationale que d’autres institutions représentées. De plus, Mathurin Nago, deuxième personnalité de l’Etat ne pouvait manquer ou être écarté d’une réunion de si grande importance pour la République. Nous n’avons pu contacter la présidence pour avoir son avis sur l’absence de l’Assemblée Nationale à une telle séance. Seulement, les images parlent d’elles-mêmes. On pourrait aisément, de bonne foi, établir un lien entre l’absence de Mathurin Nago et les brouilles -publiquement étalées- de ces derniers mois entre le président Boni Yayi et lui.