A la tête de la Sonapra depuis plusieurs mois, le Dg Idrissou Bako ne lâche rien quant à sa volonté de dissiper toutes les preuves de sa gestion calamiteuse des deux dernières campagnes cotonnières. Lentement mais subrepticement, il a réussi à mettre les syndicats de la maison dans sa poche. L’un deux a même voyagé pour aller en France avec lui.
Qu’il est bon d’être syndicaliste à la Sonapra ces temps-ci. On est dans les bonnes grâces du patron. Comme la plupart des patrons dont la gestion laisse à désirer, il fait feu de tout bois pour camoufler les scandales qui ont jalonné son parcours. Dans cette volonté, les syndicalistes représentent pour lui des pions stratégiques qu’il n’entend nullement négliger. C’est pourquoi il a décidé de les avoir tous dans sa proche. Pour cela, il ne néglige rien. Même les moyens les plus sordides. La semaine dernière, alors qu’il devrait se rendre à Paris pour une réunion statutaire de l’Association française cotonnière, il s’est fait accompagner d’un syndicaliste. Or, rappelons-le, ladite réunion ne concerne que les dirigeants des sociétés de coton. Ils y parlent de l’avenir de la filière, de ses perspectives et de défis à relever. Que cherche alors un syndicaliste dans cette réunion ? Pourtant c’est ce qu’a fait le Dg en amenant lors de son voyage à Paris le secrétaire général d’un syndicat de la maison. Tout ceci contribue à renforcer la complicité entre le Dg et les partenaires sociaux. Il s’agit du Sg du Syntra Sonapra. On se rappelle que la semaine dernière, il avait organisé une conférence de presse afin de louanger le gouvernement et le Dg Bako pour avoir réussi une bonne campagne agricole au cours de laquelle la production nationale de coton a été augmentée. Il avait embouché la même trompette que le gouvernement en disant que l’égrenage à façon fut une grande réussite. On le voyait plus dans la posture d’un griot que d’un journaliste. Il ne défendait plus les droits des travailleurs, ce qui est consubstantielle au job de syndicaliste. Le voyage sur Paris n’était donc que la récompense au soutien de la veille. En dessous des syndicats, Bako tirait bien sur la ficelle..