Terreur, intimidations, interdictions de manifestations politiques, menaces verbales…. Le pouvoir Yayi semble opter désormais pour la loi martiale. A la moindre manifestation des forces de l’opposition, le pouvoir réprime et charge sans pitié comme un pouvoir qui s’organise pour rempiler ou pour régner à vie.
Ces signes devraient inquiéter tout observateur de la vie politique nationale. C’est un fait rarissime de voir un pouvoir qui tend vers sa fin réprimer les manifestations des forces politiques de l’opposition et de tous les potentiels candidats pour la prochaine présidentielle. C’est pourtant l’attitude qu’adopte actuellement le pouvoir contre les forces politiques qui ne partagent pas la même vision des choses que lui. Dans cette logique, le Nord du Bénin est déclaré comme une zone tribale, une zone rouge où personne ne doit mener des activités politiques si ce ne sont ces marches de soutien, ces messes et prières des faucons du régime pour louanger le chef de l’Etat et le caresser dans le sens des poils. Ainsi qu’on verra l’Etat affirmer son autorité avec violence et terreur en interdisant, par le truchement de la police toutes ces manifestations. Dans ce registre, le Général Robert Gbian déclaré candidat pour la prochaine élection présidentielle est la première cible.
Bénin : comment Yayi déstabilise lui-même les Fcbe
Depuis plusieurs mois, ses activités politiques connaissent de sérieuses perturbations à cause de la volonté du gouvernement de l’empêcher d’agir et de parler à ses concitoyens. Ses partisans sont souvent dispersés ou empêchés d’agir par les agents de la police ou de la gendarmerie qui sont envoyés systématiquement à ses trousses. Puis l’escalade de la terreur atteint son paroxysme lorsque la police est envoyée à Bembèrèkè pour empêcher la tenue d’une rencontre politique des Fcbe. Curieuse réaction de la part de la police qui agissait sous les ordres du nouveau ministre de la défense Théophile Yarou utilisé pour combattre Djibril Débourou sur qui pèsent de forts soupçons de fréquentation avec le Général Gbian. Idem mardi dernier àParakou où les femmes « amazones » de Rafiatou Karim ont été empêchées de tenir une rencontre en salle close avec les femmes et pour laquelle elles ont informé le maire Soulé Alagbé. Mais ce dernier, dans sa volonté de faire plaisir à ses commanditaires balance au visage des femmes « amazones » qu’il a interdit la rencontre parce qu’il n’a pas la possibilité de contrôler ce qu’elles vont dire. C’est le comble. Mais hélas, le maire a eu raison car ayant la force publique à sa disposition pour interdire les choses. Dans le Sud du pays, c’est toujours la même police qui est utilisée pour intimer les populations par le biais de l’opération « port de casque obligatoire ». Désormais, annonce le patron des flics, ceux qui vont contrevenir à cette disposition seront gardés à vue dans les commissariats et jetés en prison sous prétextes qu’ils sont des récidivistes. L’Etat policier s’installe progressivement pour dissuader toutes velléités des forces politiques visant à travailler pour qu’il y ait alternance. Le gouvernement avait adopté cette politique de répression de toutes les manifestations allant contre le pouvoir en 2010 et 2011. Mais là, cela se comprend puisque le pouvoir Yayi cherchait les voies et moyens pour rempiler. Cette fois-ci, les raisons de cette nouvelle terreur policière contre les forces politiques et citoyennes sont bien floues et cachent des intentions de la part du pouvoir.