Vingt cinq mois après l’arrêt des travaux sur le site de construction du nouveau siège de l’Assemblée Nationale, la relance des travaux est désormais imminente. C’est pour cette raison que le ministre de l’urbanisme et de l’habitat, Christian Sossouhounto et certains de ses cadres sont descendus hier sur ce site à Porto-Novo.
A la suite de la séance de travail qui a réuni le lundi dernier à la Préfecture de Porto-Novo, le ministre Christian Sossouhounto, le préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau, Moukaram Badarou, les sages, les notables, le conseil municipal et la société civile de la ville de Porto-Novo, hier c’est au tour des responsables des entreprises en charge des travaux d’aller en contact des réalités du site avec le ministre de l’urbanisme et de l’habitat. L’objectif principal c’est constater de visu les dégâts sur ce site après plus de deux années d’abandon du chantier et suite à l’expertise Du Bureau Veritas. Mais avant cette descente sur le site, une séance de travail a été effectuée à la Préfecture de Porto-Novo entre le ministre et le préfet. Une fois sur le site, responsables d’entreprises en charge du chantier, autorité préfectorale, maitre d’ouvrage délégué qu’est la Serhau Sa représenté par son président du conseil d’administration Prosper Ahlonsou et d’autres acteurs ont foulé le sol de ce chantier. Mais il était aisé de constater les dégâts causés sur le site, notamment des engins lourds qui sont déjà détériorés, des vols de pièces sur d’autres engins et d’autres dégâts matériels. Face à tout ceci, les représentants des entreprises ont posé des préalables avant la reprise des travaux. L’autorité ministérielle n’a pas opposé un refus à cette doléance, mais il affirme que tout va se régler de façon progressive et dans la compréhension.
Quelques interventions au terme de la visite de chantier
Maxime Didè : directeur de l’entreprise Sogei
Je salue cette décision du gouvernement, je loue également les efforts entrepris par le ministre de l’urbanisme pour un redémarrage des travaux. J’avoue que ce n’est pas facile parce qu’il y a eu des préjudices de part et d’autre, mais nous nous apprêtons. « A cœur vaillant, rien d’impossible », dit-on . Pour ce qui nous concerne, on se prépare à suivre le rythme du démarrage. Si les travaux sont suivis et l’administration suit, nous aussi nous allons suivre. Si on règle les préalables que nous avons posés aussi, nous allons continuer les travaux. Je crois que les préalables sont déjà au niveau du gouvernement, c’est-à-dire on va faire la visite de site pour voir ce qui est endommagé, reprendre ce qui est déjà gâté et ensuite représente les travaux. Il y a eu beaucoup de préjudices au niveau des engins car beaucoup sont déjà détériorés, donc il faudrait faire l’expertise pour revoir ce qu’il y a à faire sur ses engins avant de redémarrer, mais on ne peut rien dire à l’instant.
Eric Yamadjako : Pdg de l’entreprise Mayarik
Je sens en moi vibrer la fibre du patriotisme et du travail à accomplir. Je sais que ce chantier est d’une grande importance pour la nation, donc je m’emploierai avec le concours de mes collègues à relever ce défi. Nous sommes prêts.
Cyriaque Gnancadja : Pdg de l’entreprise Seib
Je parle au nom d’un groupe de sept entreprises dont je suis le président et ils ont répondu présents pour que nous puissions mener ensemble une action. Je félicite l’initiative du gouvernement pour ce long temps que nous avons passés en espérant quand même qu’un jour nous allons pouvoir revenir sur ses lieux pour poursuivre le chantier. Nous avons dans notre union, posés des préalables qui ont été acceptés. Nous pensons qu’en ayant foulé le sol de ce chantier, nous avons la possibilité de revenir pour faire l’état des lieux parce qu’il y a des choses qui sont dégradées. Nous sommes prêts pour démarrer mais on ne peut pas démarrer un chantier qui a été arrêté pendant plus de deux ans sans faire l’état des lieux. Donc nous sommes d’accord avec les autorités pour que cet état des lieux puisse être fait avant d’estimer les dégâts et de voir comment nous allons démarrer. Le coup d’œil que nous avons eu à faire en ce moment nous a permis de comprendre que, il y a un travail à faire avant le démarrage. Je vous remercie.
Moukaram Badarou : Préfet de l’Ouémé-plateau
Vous imaginez notre bonheur, vous imaginez notre joie par rapport à cette initiative du gouvernement de tout faire pour achever ce siège de l’Assemblée Nationale. La visite d’aujourd’hui fait suite à une rencontre que le ministre de l’urbanisme a eu hier avec tout le conseil municipal de la ville de Porto-Novo, avec les sages et notables et les membres de la société civile de la ville de Porto-Novo. Je voudrais saluer cet activisme du gouvernement pour doter notre pays d’un siège digne du nom. Je voudrais souhaiter vivement que tous les engagements pris par les uns et les autres puissent vraiment être pris en compte et travailler dans le sens à démentir le fait que certains disent que, quand on confie aux entrepreneurs béninois, il y a problème mais quand on confie aux Chinois, on a vite le bâtiment. L’engagement du chef de l’Etat est total sur ce dossier et l’engagement du ministre de l’urbanisme est total aussi sur ce dossier. Donc il faudrait que chacun puisse y mettre du sien, un sens aigu du patriotisme parce que la représentation nationale de notre pays mérite bien d’avoir un siège digne du nom et la ville de Porto-Novo qui est la capitale de notre pays mérite cela et c’est un acte de la réhabilitation de la ville de Porto-Novo. Je voudrais souhaiter bon vent à tous ceux qui s’engagent sur ce terrain là et que plaise à Dieu qu’on y arrive.
Christian Sossouhounto : Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat :
Avant tout, je voudrais remercier tous les acteurs qui opèrent sur ce chantier là pour avoir accepté, avec le maitre d’ouvrage délégué la Sérhau Sa, de venir avec nous pour cette visite de chantier. C’est vrai que ce chantier du siège de la représentation nationale est un chantier énorme et je m’en suis rendu compte par sa majestuosité. Je voudrais dire que ça a été une décision salutaire que le gouvernement a prise que de vouloir doter notre représentation nationale d’une majestuosité telle que ce que nous avons vus aujourd’hui. Notre rencontre avec les sages, les notables, la société civile et le conseil municipal de Porto-Novo a été une occasion pour leur restituer la substance du rapport d’expertise de Veritas. Nous avons jugé bon de venir pour que, ensembles, nous puissions revisiter et faire le tour du chantier et dire à la nation toute entière que, la raison de se soucier de l’avancée de ce chantier. Donc la Serhau Sa avec le préfet, les entrepreneurs, autant qu’ils sont, ils ont répondu présents et cela préjuge de la volonté du gouvernement et de la volonté des acteurs à vouloir travailler pour véritablement doter notre nation d’un joyau, d’un fleuron aussi impérial que ce que nous avons ici. Notre venue ici, vient en prélude aux nombreux travaux que nous sommes en train de faire avec les uns et les autres, soit avec la Serhau Sa pour accompagner, le comité interministériel le maitre d’ouvrage délégué mais aussi avec les entrepreneurs pour que, en son temps nous puissions reprendre dans de meilleures conditions ce chantier. Il va falloir que la reprise soit progressive et nous travaillons avec beaucoup de patience et beaucoup de doigté avec l’expérience et l’apport des uns et des autres afin que la volonté du gouvernement et celle de la nation toute entière soient une réalité. Donc les sentiments qui m’animent sont des sentiments de fierté. Je voudrais en appeler à un sursaut patriotique pour que, ensemble, qui que nous soyons, que nous puissions relever ce défi là et que, à l’instar de ce que feu Mgr Isidore de Souza a déclaré au cours de la Conférence Nationale que tout ce qui sort de notre bouche vienne pour consolider un bel achèvement de ce chantier.
Je voudrais répéter que tout ce qui sort de notre bouche est prière et bénédiction. Donc tout ce que nous allons prononcer par ces temps-ci, doit être des mots positifs, des phrases positives, des pensées positives. Je voudrais que nous puissions rester plutôt dans le positivisme car au Bénin, nous avons trop souvent tendance à nous laisser emporter par le négationnisme. Nous sommes un peuple grand et nous sommes capables de beaucoup de choses. Comme l’ont dit les entrepreneurs, nous sommes en discussion et nous sommes rassurés et il faut y croire, il faut avoir la foi et à cœur vaillant, rien d’impossible comme l’a dit quelqu’un parmi les entrepreneurs.