Lors du numéro spécial de l’émission «Ma part de vérité» de Golfe Tv, Jean-Baptiste Elias a dévoilé une série de détournements, de vols et de falsification de document de Atao Sofiano (ex-président de la Ccib) et de Kpèyéton Wansodji, directeur général de l’Agence nationale des petites et moyennes entreprise (Anpme)
«La corruption n’a pas reculé comme on l’aurait souhaité en dépit des efforts consentis», s’est fendu Jean-Baptiste Elias, président du Front des organisations nationales pour la lutte contre la corruption (Fonac). L’invité de l’émission «Ma part de vérité» explique que ceux qui continuent dans l’administration sont ceux qui ont des couvertures, des soutiens. «Les scandales ne sont plus en ‘’llon’’ mais ils sont en ‘llard’’ », explique le président du Fonac pour dire que le détournement et la mauvaise gestion ont dépassé le smillions et s’estiment en milliards. Et comme pour donner la preuve que les lignes n’ont pas véritablement bougé, Jean-Baptiste Elias a dévoilé des cas de mauvaise gouvernance, de vols, de détournement de fonds publics et de falsification de document. Il a brandi deux cas de deux sociétés d’Etat. Le premier concerne la Chambre de commerce et de l’industrie du Bénin (CCIB).
Atao Sofiano, son épouse, sa domestique et la CCIB Ouémé-Plateau
Le président du Fonac s’est attaqué à la gestion de l’ancienne équipe de la CCIB dirigée par Atao Sofiano. Le premier reproche fait à Atoa a trait à la construction du siège de la Ccib Ouémé-Plateau. Pour lui, l’appel d’offre est bidon. Ce faisant, les grands travaux de la construction de ce siège ont été confiés à une entreprise Irétis Olouwa apparentant à dame Souley Manzouratou. Cette dernière est l’épouse de l’ex-président de la CCIB, Atao. Le montant qui a été versé est de 955 455 340 FCFA avant un avenant. Mieux, les travaux de finition de ce siège ont été confiés à l’établissement Le Mirador. Une entreprise créée par la domestique de Atao Sofiano. Une somme de 1 953 857 FCfa plus un avenant de 123 911 550 FCfa. Les fonds ont été décaissés et les chèques portent la signature de Atao Sofiano.
Atao et le don d’ubiquité
Jean-Baptiste Elias va loin dans cette gestion scabreuse de Atao Sofiano. L’ancien président a été gâté par des missions et il s’en accommode à merveille. En 2010, il a passé 176 jours en mission à l’extérieur du Bénin et perçu plus de 228 000 000 de nos francs. En 2011, Atao Sofiano s’est attribué 234 jours de mission hors de nos frontières avec comme somme perçu près de 193 313 000 de FCfa. Plus grave, c’est que l’ex-président va en mission dans deux ou trois pays à la fois dans la même période. Du 25 au 29 juillet 2011, Atao Sofiano était en mission à Rio et du 27 juillet au 2 août de la même année il était en mission à l’intérieur du pays, à Natitingou. Elias précise aucun ordre de mission n’a été cacheté par ces pays où l’ex-président de la CCIB était sensé aller en mission. De plus, il n’y a eu aucune facture pour les achats de billets d’avions. D’ailleurs les billets sont achetés avec l’argent comptant souvent au Nigéria.
Kpèyèton Wansodji et ses deux salaires
Le second dossier qui a fait l’objet de déballage est celui de l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (Anpme) dont le directeur général des Kpèyèton Wansodji. Le président du Fonac explique qu’avant d’aller faire ses investigations dans cette agence d’Etat, sa structure a demandé à Naomie Azaria, l’ex- ministre de l’industrie et du commerce, de leur envoyer un représentant pour assister aux entretiens. Ce qui fut fait. A l’Anpme, il a été constaté que le directeur général perçoit deux salaires. Un au sein de l’agence et le second au trésor public. Or selon son contrat, il devrait renoncer à l’un des deux salaires.
Ensuite, il a été remarqué que pour une mission organisée par l’Uemoa, le directeur général a eu des primes du Bénin. Pourtant il a été pris entièrement en charge par l’Uemoa. Saisi sur ce dossier, le comptable de l’Anpme a fait savoir que le document qu’il a reçu ne faisait pas cas que l’Uemoa prenait en charge le Dg. Donc, il y a eu falsification de document à ce niveau.
5 voitures pour le Dg Wansodji
Il a aussi été découvert que le dg puisait des dizaines de millions dans les comptes de l’agence destinés à recevoir les fonds remboursés par les créanciers de l’agence. Or, pour le fonctionnement de l’agence, l’Etat envoie une subvention. L’agence dispose de cinq véhicules qui servent uniquement au Dg Wansodji alors que son adjoint utilise sa propre moto pour les courses de l’agence. Pire, pendant que le Dg perçoit deux salaires, son adjoint a passé quatre ans sans salaire.
A part ces deux cas de mal gouvernance, le président du Fonac a fait remarquer que l’Autorité de régulation des marchés publics doit prendre des décisions pour prédire la corruption qu’elle ne prend. Mieux, l’Autorité n’est pas autonome financièrement. De même, l’Institut national pour la promotion de la femme est sans le minimum. Alors, Jean-Baptiste invite le président de la République à prendre ses responsabilités.