Blaise Compaoré, l’ancien tout puissant président du Burkina-Faso n’est plus en Côte-d’Ivoire. La présidence ivoirienne a annoncé ce jeudi que l’ex-homme fort du pays des hommes intègres, sa femme et des membres de sa famille ont quitté Yamoussoukro, la capitale ivoirienne, où ils avaient trouvé refuge depuis le 31 octobre, jour de la chute du régime Compaoré.
La destination annoncée : le Maroc. C’est désormais dans le royaume chérifien que le président burkinabè déchu va suivre l’évolution de la transition dans son pays. Les raisons de ce départ précipité de Blaise Compaoré du pays des éléphants n’ont pour l’instant pas été évoquées par les autorités ivoiriennes. Et la probabilité qu’elles le soient un jour est très faible. Mais peu importe la raison, le départ de Blaise Compaoré, le pyromane qui s’était fait une réputation de sapeur pompier de l’Afrique de l’Ouest, est un soulagement pour la présidence ivoirienne. Et cela, à divers points de vue.
Compaoré, un hôte encombrant
La première raison pour laquelle le départ de l’ancien chef d’Etat burkinabè est un soulagement pour la présidence ivoirienne dans la mesure où sa présence divisait la classe politique ivoirienne. Si le président Ouattara s’était dit ravi de recevoir chez lui son « frère » et « ami » Compaoré, ce n’était pas le cas de nombre d’Ivoiriens. Notamment les pro-Gbagbo qui n’avaient pas caché leur opposition à vivre dans le même pays que celui qu’ils considèrent comme l’acteur principal de la chute de l’ex-président ivoirien. Aussi, le parti de l’ancien président ivoirien estimait-il que Compaoré ne pouvait s’en sortir après 27 ans de gestion du pouvoir au Burkina-Faso si facilement à bon compte avec un « exil doré » en Côte-d’Ivoire. Et vu le rôle qu’il avait joué non seulement pendant la rébellion de 2002 et pendant la crise post-électorale, l’ancien homme fort de Ouaga n’était pas du tout le bienvenu en Côte-d’Ivoire pour tous les Ivoiriens qui depuis la fin de la crise postélectorale cherchent depuis à se réconcilier sans y arriver véritablement pour l’instant. Et le tollé qu’a suscité la présence de Blaise Compaoré n’arrangeait guère les choses.
Exilé à problèmes
L’autre point sur lequel le « renvoi » de Blaise de la Côte-d’Ivoire est une bonne nouvelle pour la présidence ivoirienne, c’est que l’ancien locataire de la luxueuse résidence de Yamoussoukro était un hôte à problèmes. L’ex-président burkinabè traînait avec lui 27 années de gestion émaillées d’un certain nombre de faits susceptibles de le conduire devant la Cour pénale internationale. Allusion faite aux assassinats de son ancien compagnon, Thomas Sankara tué sauvagement le 15 octobre 1987 et du journaliste Norbert Zongo sans oublier son rôle dans les rébellions ivoirienne, libérienne, sierra-léonaise etc. Et si pour ces différents dossiers ou même l’un d’eux, Blaise Compaoré devrait être extradé, le président Ouattara se serait trouvé face à un dilemme si son « ami » et « frère » était encore sur sol.
Ainsi, avec le départ de Blaise pour le Maroc, Ouattara se voit enlever une épine du pied, même si la présidence annonce que Blaise était « appelé à revenir ».
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