Invité au Congrès constitutif des Forces unies pour une renaissance de la démocratie, le député Candide Azannaï a profité pour opiner sur des sujets d’actualités dont le PVI et la Lépi. «Le Pvi, on l’a détruit parce que celui qui a gagné le marché a refusé de cautionner la révision de la constitution », a-t-il déclaré. Lisez plutôt.
« Mon message comportera trois aspects. Dans le premier aspect, je vais m’adresser à vous pour vous féliciter, pour louer vos qualités et pour vous souhaiter la bienvenue dans le cercle audacieux et risqué des acteurs politiques. Je voudrais dire à vos militants et à vos collaborateurs qu’ils ont à leur direction une dame de fer mais également une dame d’expérience, une dame qui a fait son parcours professionnel en connaissant bien la maison finance de notre pays. Vous avez connu beaucoup de choses mais vous êtes restée la tête haute parce que vous avez gardé en vous beaucoup de souvenirs. Votre formation politique va bénéficier de vos expériences en ce moment où la richesse nationale est dilapidée, mal gérée et à un moment précis où on fait mal à l’économie nationale. Vous devez tous venir à la politique, mais la politique est différente de la «politicaillerie». Par la «politicaillerie» on ment au peuple, on ruse avec soi, par la « politicaillerie » on tourne dos à la vérité. Mais la politique c’est l’homme politique entièrement consacrée à la politique et à la nation. Un politique est un martyr permanent, le politique se sacrifie et ne fait pas sacrifier les autres. J’aborderai le second aspect de mon intervention avec la foi que vous conduirez à bon port cette formation politique et vous serez utile à l’ensemble de la classe politique libre, démocratique, épris de justice et de liberté. Je voudrais la partie où on disait que j’étais avec ce monsieur et que j’ai découvert qu’il est mauvais. Non, je n’étais pas avec lui, je n’ai jamais été avec lui, je vais vous le dire sincèrement, je l’ai fait, je l’ai coché, je l’ai moulé, je parle de Yayi Boni, j’ai fabriqué le Yayi Boni politique, je l’ai amené à savoir, je l’ai aidé à faire beaucoup de choses, il n’avait même pas d’argent, je lui ai montré les portes et les réseaux d’argent. Mais lorsque les maitres vous enseignent la façon de faire la politique, de servir, d’être serviteur et que vous trahissez l’enseignement du maitre, vous devez être banni de l’école. J’assume ce que j’ai fait mais en le faisant je pensais que je devais donner un bon produit à l’intérêt général, mais j’ai été déçu de cet élève, il n’est pas digne de mon école. Je sais madame la présidente que vous aviez travaillé avec lui mais vous étiez de bonne foi et si vous n’étiez pas de bonne foi, vous seriez restée là, je sais ce qui vous a fâché et vous avez quitté, c’est la mauvaise gestion, le mensonge, la méchanceté, la cruauté, la vilenie et la jalousie contre les autres. Je vous encourage et je vous soutien. Ce qui vous a fait quitter le gouvernement est toujours là. Yayi Boni ne peut pas être jaloux lorsque les autres sont riches et là j’aborderai le fond du deuxième aspect de mon discours.
Pvi : meilleur programme de la sous-région
La bataille pour la révision de la Constitution a été engagée par Yayi Boni et la cloche du courage contre la révision de la constitution a été sonnée par un homme qui n’est pas un homme politique mais un opérateur économique. C’est cet homme qui a dit le premier «Boni Yayi, tu ne peux pas réviser la constitution ». Et je vais vous expliquer. Boni Yayi a appelé Patrice Talon et lui a dit «tu vas m’aider à réviser la constitution » et Patrice Talon lui a dit non, vous ne pourrez pas faire un troisième mandat et Boni Yayi dit : si je ne peux pas faire un troisième mandat, tout ce que je fais, à qui je vais le laisser ? L’autre dit ce n’est pas possible de faire un troisième mandat. Il dit si vous empruntez le chemin du troisième mandat, vous allez faire chavirer le bateau Bénin. Il rappelle le monsieur un autre jour après, il dit si tu ne me soutiens pas pour le faire, alors il y aura des problèmes. L’autre dit, il n’y aura aucun problème, vous allez faire votre deuxième et dernier mandat et le peuple va choisir celui que le peuple veut. C’est à partir de cet instant que Yayi Boni a dit je vais m’attaquer à ce monsieur et pour s’attaquer à lui, il s’attaque aux projets, au capital, aux affaires de ce monsieur, voilà l’origine de ce que nous avons aujourd’hui.
Le Pvi n’est pas un programme mauvais, c’est le meilleur programme de la sous région. Mais comme Boni Yayi veut que les hommes riches au Bénin puisse l’aider à faire un troisième mandat, donc à réviser la constitution, cet homme a refusé et c’est ça ce qui s’est passé. Vous étiez là madame, au cœur du système PVI, vous savez que le Pvi n’est pas mauvais. Il vous a appelé, il vous a dit d’aller mentir contre ce monsieur, vous avez refusé et c’est pour ça que vous avez quitté le gouvernement. Madame la présidente Mathys Adidjatou, vous n’oserez jamais le dire et je vous loue pour ça. Je prends le risque de dire cette vérité et c’est ça. Le Pvi, on l’a détruit parce que celui qui a gagné le marché a refusé de cautionner la révision de la constitution. Aujourd’hui, il se passe que ce même PVI, il a été déchiqueté, morcelé et on donne aujourd’hui le Pvi à 5 francs à l’étranger et mieux, on donne des avances de 65%, c’est-à-dire plus de 3 francs sur 5 francs à l’étranger, ce qu’on avait pas subventionné. Aujourd’hui c’est l’argent du Bénin qu’on a donné à Segub et à Veritas pour faire le Pvi, un Pvi bâclé. Dans le Pvi actuel, il y a à peine un scanner portatif à l’aéroport contre quatre auparavant. Yayi Boni est un danger pour la vertu, pour la morale, pour les libertés et la démocratie, un tel homme doit quitter le pouvoir immédiatement et à tout moment.
« Désormais, je marcherai près de la présidence »
Je vais aborder le troisième aspect qui est le débat actuel sur la Lépi et sur les élections. La mesure de la démocratie dans un pays c’est les élections or Yayi Boni ne veut pas des élections. Je sais ce qu’il fait faire à ses enfants avec de l’argent, mais je les attends dans les rues de Cotonou. Vous étiez là lorsqu’il a réuni les présidents des institutions et a dit que la Lépi sera livré le 17 décembre. Lorsque le peuple s’est déchainé dans les rues le 29 octobre 2014 dernier, il a compris quelque chose. Lorsque la plate forme démocratique a annoncé une marche pour le 11 décembre prochain, il s’est empressé de réunir les gens pour faire de la fuite en avant en annonçant des incertitudes et des dates. Je vais vous dire quelque chose, le 17 décembre prochain, c’est le 17 qu’on nous a promis, si le 17 la Lépi n’est pas prête, alors notre parti ne sera plus engagé dans la Lépi, nous sortons de la Lépi, on ira aux élections avec une liste ad’ hoc et pour le faire, j’annonce du haut de cette tribune que mon parti et moi, nous allons détourner prochainement le centre de gravité des manifestations plus proches du palais de la République. Nous allons occuper la place des martyrs. Prochainement, je ne marcherai plus loin de la présidence, je marcherai près de la présidence… ».
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