Il faut que les chaînes de télévisions sénégalaises diffusent davantage les réalités culturelles africaines, a fait savoir le ministre sénégalais de la culture et de la communication, Mbagnick Ndiaye qui entend amener les télévisions de son pays à y consacrer 90% de leurs programmes. Une ambition qui doit être partagée par ses homologues béninois.
Faire en sorte que « la culture africaine représente 90% du contenu des programmes diffusés par les télévisions sénégalaises ». C’est l’objectif que s’est fixé désormais le ministre sénégalais de la culture et de la communication, Mbagnick Ndiaye. Déplorant la profusion des télénovelas dans les programmes culturels des chaînes de son pays, le ministre a annoncé qu’il va entreprendre des actions pour changer la donne. En premier lieu, l’homme en charge du portefeuille de la culture et de la communication dans le gouvernement du président Macky Sall a indiqué qu’il rencontrera les responsables des télévisions pour « les amener à revoir leurs programmes culturels ».
A son avis, il est important d’organiser « la culture religieuse et les autres formes d’expression culturelle ». Ce changement en vue au Sénégal va contribuer davantage à la promotion des productions cinématographiques africaines, notamment sénégalaises. Ces productions inspirées par les réalités africaines, seront proposées en lieu et place des productions basées sur des réalités occidentales mexicaines, lusophones, hispanophones, et même asiatiques. A son entendement les films réalisés par des cinéastes sénégalais ou africains sont culturellement plus riches pour le public africain que les télénovelas. Par cette même détermination à promouvoir la culture de son pays et par ricochet celle africaine, M. Ndiaye a aussi notifié qu’il entend œuvrer pour un plus grand usage des langues locales dans les média sénégalais.
L’exemple à suivre
La portée de l’ambition du ministre sénégalais de la culture et de la communication devrait dépasser les limites de son pays et avoir des échos dans d’autres pays africains comme le Bénin. Au Bénin les programmes des télévisions et particulièrement ceux de la première chaîne de service public restent dominés par la forte présence des séries étrangères. Après les séries sud-américaines, ce sont les feuilletons des pays asiatiques qui ont désormais le vent en poupe. Diffusées à des heures de grandes audiences, ces séries sont utilisées comme appât par des agences de communication. Autour de ces feuilletons, ces agences diffusent des publicités de produits. Au sein des populations, beaucoup s’accordent sur le fait que la diffusion de ces séries occasionne l’acculturation et l’importation de certains vices développés dans leurs pays d’’origine. Ce qui donne raison au ministre Ndiaye qui a dit «Je pense que les films réalisés par nos cinéastes sont culturellement plus riches pour notre public que les télénovelas».
Le pas béninois
Au Bénin, les autorités ne sont pas pour autant insensibles au phénomène du foisonnement des séries importées de l’Occident ou de l’Asie dans les programmes des télévisions nationales. Pour corriger le tir, en 2013, le gouvernement béninois a créé le Fonds d’Appui à la Production Audiovisuelle (Fapa) qui a pour objet de promouvoir une production audiovisuelle nationale, qualitative et quantitative, reflétant la vie quotidienne, les attentes et les aspirations des populations béninoises et capable de faire rayonner le Bénin dans le monde. Cette initiative a favorisé la diffusion, deux fois par mois, sur la chaîne de télévision de service public Ortb, de productions cinématographiques béninoises. Mais, le Bénin est encore loin du Sénégal qui veut passer à une vitesse supérieure en enrichissant le contenu des programmes de ses télévisions avec 90% de culture africaine.
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